iZombie n’est pas une série flashy. Il n’y a pas ni de grosses explosions, ni de moments « oh my god ». En revanche, la série se révèle remarquablement gérée et écrite. Les différents arcs narratifs sont tous maîtrisés à la perfection et chaque moment est destiné à agir sur un autre. De plus, les personnages possèdent tous leurs caractéristiques définies, ce qui rend une identification aisée. Enfin, ne pas posséder de moments où ta mâchoire se décroche ne signifie pas pour autant que les épisodes ne sont pas divertissants.
Après, je ne nie pas que cela peut poser quelques problèmes. Lorsqu’un épisode est moins rythmé, avance moins dans sa mythologie et se repose trop sur sa partie policière, le résultat est rarement très divertissant. iZombie se repose sur son intelligence d’écriture, mais à des moments, cette dernière ne suffit pas. Abra Cadaver était agréable mais sans plus, The Hurt Stalker brûlait tous les cylindres possibles et inimaginables ; qu’en est-il de Cape Town, le final de mi-saison ?
Liv, medium le jour, super-héroïne la nuit
Après The Hurt Stalker qui donnait un début d’explication quant au degré d’influence que le cerveau dévoré pouvait avoir sur un zombie, Cape Town poursuit le travail. Liv – toujours sous l’emprise du cerveau de la stalkeuse de la semaine précédente – et Major sont entrés dans une dispute sans fin, après les actes de Liv. Robert Buckley et Rose McIver jouent d’ailleurs très bien la scène. Les deux personnages sont chacun dans le vrai, ce qui rend leur réconciliation improbable.
Mais cette semaine, les choses sont différentes pour Liv : c’est un patrouilleur de nuit en costume de super-héros qui se retrouve assassiné. Liv va donc être animée d’un sens du devoir encore plus important que d’habitude. Ce cerveau permet aux scénaristes de parodier le genre des super-héros, que ce soit au niveau des monologues interminables – coucou Arrow –, du cadrage particulier ou des dialogues typiques de ce genre d’univers. Le tout n’est pas cliché et plutôt intelligemment amené.
L’épisode revient sur la difficulté d’adaptation de Liv aux cerveaux ingurgités. Ce qui « sauve » Liv, c’est le travail policier, le bien qu’elle fait autour d’elle à l’aide de Ravi et Clive. Sans ça, sa vie n’aurait pas de sens, et elle se retrouverait à vaquer d’un cerveau à l’autre, sans but. Ce trait de caractère de Liv est accentué par le cerveau qu’elle mange. Cela va la pousser à prendre plus de risques qu’à l’accoutumée mais surtout, cela va lui faire aller à l’encontre de Clive. La relation entre les deux personnages a toujours été le classique duo du procedural et elle arrive ici à un tournant. Après s’être mise en danger, elle se voit confrontée aux conséquences de ses actes, dans une discussion émouvante avec son partenaire. Inutile de dire qu’entre cela et Major, Liv n’a pas du tout passé un bonne semaine !
Major dans son petit monde
Pendant que Liv combat le mal dans sa nouvelle quête pour la justice, Major se retrouve un peu à part cette semaine. Alors qu’il continue sa tournée des zombies à mettre dans des réfrigérateurs, il tombe sur une jolie zombie, ce qui lui rend la tâche plus difficile. Il la suit jusqu’à chez elle comme un bon stalker des temps anciens – pas comme ces fragiles qui stalkent sur Facebook – en la suivant jusqu’à chez elle. Alors qu’il se prépare à faire son truc habituel, il tombe sur la femme voulant se suicider !
Si cette storyline est complètement déconnectée du reste de Cape Town, elle ne se révèle pas moins intéressante. Elle apporte des éclaircissements bienvenus sur les pensées de Major quant à ce qu’il fait, et sa décision de ne pas le dire à Liv. On voit que c’est un bon gars, qui doit juste tirer le meilleur d’une situation impossible. Si l’on excepte le côté légèrement trop romcom de la discussion entre les deux personnages, cette partie de l’épisode nous permet de mieux comprendre Major, qui en avait bien besoin après une première partie de saison plus que compliquée pour lui.
Une mythologie qui avance un peu dans tous les sens
La mythologie a toujours été un point fort d’iZombie. Développée avec attention, elle produit toujours des résultats satisfaisants. Dans Cape Town, elle part néanmoins un peu dans tous les sens, à tel point qu’on ne sait pas vraiment où donner de la tête. Tout d’abord la partie sur le remède supposé guérir le fait d’être un zombie. Blaine n’a été utilisé que pour ça depuis quelques épisodes, si l’on excepte la petite partie avec Liv et son père. Il est frustrant de voir un aussi bon personnage réduit à un rôle aussi maigre, ce qui limite d’une manière drastique son intérêt. L’épisode ne change rien à cela, Blaine arrivant avec un corps qu’il faut absolument sauver, parce que – selon lui – il détiendrait des informations capitales sur l’Utopium contaminé. Si cela nous donne une scène déchirante où Liv se voit obligée de le transformer en zombie – décidément, semaine pourrie pour Liv –, les choses ne bougent pas vraiment avant la fin. Le cliffhanger de fin d’épisode est monstrueux et on sent que Blaine possède un réel plan quant au big bad de la saison : Mr. Stacey Boss.
À ce stade, il est encore davantage une caricature qu’un personnage en chair et en os. Cela ne l’empêche toutefois pas d’être absolument terrifiant. Eddie Jamison fait un travail monstre pour nous présenter un Mr. Boss qui a toutes les réponses possibles à ce que la police met en travers de sa route. Il est puissant, démoniaque, et permet d’installer un véritable conflit entre Liv et Clive. En quelques mots, ce personnage va donner bien du fil à retordre à tout le petit monde d’iZombie.
Cape Town se veut très intimiste, ce qui est un choix particulier pour un mid-season finale. Cela est dû à ma conception de ce genre d’épisodes, où d’habitude tout explose de partout et c’est la folie. Cette composante enlevée, l’épisode a des défauts – il ne résout aucune storyline de la première partie de saison – mais se révèle toujours agréable à regarder. Et la fin de l’épisode, plus le cliffhanger, promettent beaucoup pour la rentrée !
J'ai aimé :
- Une parodie de l’univers des super-héros, qui n’en fait jamais trop.
- Ravi, qui est toujours aussi drôle.
- « One Tree Kill ». C’était génial.
- Stacey Boss. Le mec fait un mètre deux et il fout les jetons. Alors que c’est encore davantage une caricature qu’un personnage.
- La fin de l’épisode, aïe aïe aïe.
- La scène finale entre Liv et Clive. Sniff.
- Un ton généralement triste dans cet épisode.
Je n’ai pas aimé :
- Il manque un sentiment d’urgence.
- On a un peu trop sorti les violons du côté de Major.
- Le rôle limité de Blaine. Je l’adore mais je vois pourquoi certains ne le supportent pas.
- Une sensation de paralysie de la mythologie concernant Max Rager.
- Mais elle est où Peyton ?
Ma note : 13/20.
Moyenne de mes notes de la première partie de saison : 14,67/20.