Après une première saison excellente sous bien des rapports, Jane The Virgin voyait poindre des inquiétudes à son sujet. Serait-elle encore au même niveau ? Pour combien de temps pourrait-elle continuer d'avancer ses intrigues à la vitesse de la lumière ? Si tout ne fut pas parfait durant la première partie de saison 2, on ne peut nier que la série a bien transformé l'essai.
Plus que son ton ou ses twists sortis de derrière les fagots, ce qui distingue Jane The Virgin des autres séries, ce sont ses personnages. Les scénaristes tirent le meilleur de leurs interactions, même si celles-ci n'ont aucun sens d'un point de vue scénaristique. Les meilleurs épisodes de cette première partie de saison 2 se trouvent être ceux qui ont fait la part belle aux personnages, avant les intrigues. Qu'en est-il de Chapter Thirty, mid-season finale de son état ?
Le stress des fêtes de fin d'année
Généralement, les fêtes de fin d'année représentent non pas une période de joie et d'allégresse, mais plutôt une bonne grosse période de stress. Chapter Thirty repose sur ce postulat, plaçant cette pauvre Jane au centre des événements. Pas encore remise de la trahison de Rafael, elle doit néanmoins gérer sa responsabilité en tant que parent. Tout ne se fait pas sans souci puisque, comme les flashbacks nous l'apprennent avec humour, Jane est bien capable de péter une durite. Comme l'on est dans Jane The Virgin, on voit littéralement de la fumée sortir des oreilles de Jane. C'est drôle, mais cela amène évidemment du conflit.
Ici, c'est le couple Rafael-Jane qui prend du plomb dans l'aile. Le conflit de Chapter Twenty-Nine n'est évidemment pas résolu, et les deux personnages règlent leur problème en public. S'ils réussissent à trouver un terrain d'entente, la possibilité d'un couple devient plus qu'improbable. Michael, pourtant sans interaction avec Jane au sein de l'épisode, trouve encore le moyen de faire un truc adorable, clôturant de manière émotionnelle l'épisode. Y a pas à dire, le mec possède du game.
Un rapprochement entre Petra et Rafael ?
Du coup, les scénaristes œuvrent à donner plus de matériel à Rafael en dehors de Jane. Il se rapproche ainsi de Petra, qui a bien besoin d'un soutien moral. Pour la première fois depuis le début de Jane The Virgin, Rafael et Petra partagent un vrai moment de complicité. Cela a beaucoup à voir avec le personnage de Petra, qui a grandement évolué en seulement une saison et demie. Les deux personnages ont chacun besoin de quelqu'un, et les voir se rapprocher se révèle plus que sympathique. Je les verrais bien en tant qu'amis. Qui auraient des jumeaux ensemble, mais amis quand même.
Néanmoins, Petra possède son lot de problèmes à gérer en dehors de Rafael. Elle culpabilise encore de la mort d'Ivan, et cela se voit à travers le fantôme de ce dernier. Un procédé extrêmement classique, mais traité dans le plus grand style jane the virginien. Cela fonctionne très bien, et offre un contrepoids léger au personnage de Magda, qui m'énerve de plus en plus. Au moins, la fin de Chapter Thirty la replace en méchante de la série, mais qu'est-ce que cela a été pénible pour en arriver là...
Rogelio, Michael... des storylines mineures qui fonctionnent plutôt pas mal
Je suis toujours impressionné par l'amas d'histoires que peuvent aborder les scénaristes de Jane The Virgin en seulement quarante minutes d'épisode. En plus de Jane, Rafael et Petra, plusieurs autres storylines sont incorporées à l'épisode. L'enquête pour se rapprocher de Mutter avance petit à petit. Michael et Susanna progressent à l'aide de Luisa, enfin si l'on peut le dire ainsi. Cette dernière continue d'être utilisée comme procédé comique, mais, sur ce coup-là, les scénaristes feraient mieux d'être plus inspirés. Quoiqu'il en soit, à petites doses, l'enquête réussit à distraire et continue à intéresser.
Rogelio a du mal à trouver son prochain projet, et continue d'agir de la manière la plus rogelienne possible. Il engage un interne stagiaire pour tenter de l'aider à trouver sa prochaine passion. Évidemment, il va faire passer un test à ce dernier, de façon à savoir s'il peut lui faire confiance. Le tout est absurde, mais fonctionne néanmoins. La raison est simple : si nombre des comportements de Rogelio paraissent caricaturaux et exagérés, ils proviennent de blessures assez profondes. Pour ce cas-là, la blessure est double pour Rogelio : la douleur d'avoir "perdu" Michael comme bro, et celle de ne pas avoir su qu'il avait une fille pendant très longtemps. Dès lors, on rit et on s'émeut avec Rogelio, au lieu de seulement rire de lui. C'est ce qui rend le personnage génial.
Enfin, Alba reçoit enfin sa green card ! Ce moment clôture avec émotion un épisode qui s'était beaucoup reposé sur l'humour et le conflit. La famille Villanueva se retrouve autour du sapin pour le premier Noël de Mate(li)o, et l'émotion se fait encore plus forte avec l'annonce d'Alba. Ivonne Coll joue parfaitement la scène, et voir les trois femmes et Rogelio tous soulagés et émus m'a fait lâcher ma petite larme. Sniff.
Chapter Thirty conclut de manière émotionnelle cette première partie de deuxième saison de Jane The Virgin. L'épisode se révèle touffu, drôle et touchant, n'oubliant d'ailleurs pas de remettre une couche de suspens pour la suite de la saison. Bonnes fêtes à toute la famille Villanueva, et aux autres aussi. Feliz Navidad !
J'ai aimé :
- Le rapprochement Petra-Rafael.
- Le fantôme d'Ivan !
- Rogelio, toujours à son meilleur.
- Angry Jane.
- La fin de l'épisode. J'ai versé ma petite larme.
- Le professeur Chavez s'impose de plus en plus comme une présence sympathique. Affaire à suivre – dans les deux sens du terme – pour lui et Jane.
Je n'ai pas aimé :
- Magda. Même si, enfin, elle a servi à quelque chose.
- C'est étrange à dire, mais je m'attendais à un peu plus de folie de la part des scénaristes.
- Luisa. Faut arrêter de l'utiliser comme ressort comique. À un moment, sa relative stupidité n'amuse plus.
Le point Gina Rodriguez :
Alors, commençons déjà par féliciter chaleureusement Gina Rodriguez, qui a été nominée pour la deuxième année consécutive pour un Golden Globe ! Vamos ! Il faut dire que c'est entièrement mérité. Chapter Thirty sert parfaitement comme exemple de pourquoi cette actrice est géniale. Elle délivre tout ce que lui demande le script, et ce dernier se révèle exigeant ! D'une Jane en colère, on passe à une Jane vulnérable, blessée et puis complètement maladroite. Et, à chaque fois, Gina Rodriguez fait ce qu'il faut. C'est vraiment une belle année pour les femmes à la télévision, quand même...
Maintenant il y a plus qu'une chose à faire : soutenons Gina dans sa quête de back to back pour son Golden Globe !
#shecanandshewill
#Ginaforthewin
#Rodriguezforprez
Ma note : 15/20.
Ma moyenne des notes sur la première partie de saison : 14,63/20.