Critique : Jane the Virgin 2.09

Le 29 janvier 2016 à 13:29  |  ~ 7 minutes de lecture
Paresse scénaristique et relations mère/fils au menu de la semaine pour Jane The Virgin.
Par RasAlGhul

Critique : Jane the Virgin 2.09

~ 7 minutes de lecture
Paresse scénaristique et relations mère/fils au menu de la semaine pour Jane The Virgin.
Par RasAlGhul

Il existe toujours un risque avec des séries possédant un pitch de départ original. Réussir à associer la nouveauté d'un concept avec les contraintes d'un storytelling de network, le tout étiré sur une vingtaine d'épisodes, se révèle bien compliqué à assurer sur le long terme. C'est d'ailleurs assez incroyable que Jane The Virgin réussisse encore à garder une certaine cohérence, au vu du rythme acharné auquel les scénaristes racontent leurs histoires.

Néanmoins, cette saison 2 est bien plus inégale que sa grande sœur. On sent que l'équipe créative jongle avec ses intrigues, tentant de trouver le bon rythme pour raconter leurs histoires. La série s’est bien embrouillée dans son triangle amoureux et dans ses histoires de barons du crime qui ont une grande tendance à être reliés à Luisa et Rafael. En fait, j’ai l’impression que la série était devenue paresseuse. Impression légèrement confirmée par Chapter Thirty-One, l’épisode de reprise.

 

 

Les relations mères/fils prennent le devant

 

Jane The Virgin s’intéresse cette semaine aux relations entre une mère et son enfant, avec toutes les complications et non-dits qui peuvent suivre. Cela est surtout vrai pour Rogelio, qui voit sa mère revenir, porteuse d’une nouvelle qui va bouleverser son petit monde. Rogelio a toujours été la caution humoristique – et quelques fois teintée d’émotion – de la série ; cette semaine néanmoins, l’équipe créative est plus intéressée par sa mère. Rogelio se retrouve ainsi relégué au second-plan et, s’il bénéficie tout de même de ses répliques humoristiques habituelles, c’est bien dommage. À la place, nous avons donc Liliana De la Vega qui ne souhaite pas dévoiler un secret à son fils : son mari est gay et la quitte pour un homme après plus de quarante années de mariage. Il est drôle de voir Jane – la première à être dans le secret –, puis Xio et Alba réagir différemment. Néanmoins, la storyline ne possède pas de réel poids émotionnel, malgré la jolie scène entre Rogelio et sa mère. On n’a pas assez vu Liliana ou son mari pour s’investir dans ce qui leur arrive.

 

Rogelio et sa mère

 

La donne est différente pour Jane. C’est elle la mère, et elle a du mal à laisser son fils pleurer. Malgré les conseils de sa mère et de sa grand-mère, elle ne se résout pas à le laisser pleurer jusqu’à ce qu’il s’endorme. S’ensuivront des scénettes drôles avec des commentateurs sportifs, qui vont comparer les différentes tentatives de Jane pour ne pas faire pleureur son fils à un match de basket. L’intrigue est le parfait mélange d’absurde et d’ancré dans la réalité : Jane se sent coupable et égoïste dernièrement, considérant qu’elle abandonne son fils pour poursuivre son rêve. Gina Rodriguez retranscrit bien cette lutte interne et, encore une fois, ce sont les trois femmes Villanueva qui apportent toute l’émotion à Chapter Thirty-One.

 

 

Y a de la paresse partout cette semaine !

 

L’un des plus gros défauts de cette deuxième saison de Jane The Virgin se trouve dans sa partie policière. Les scénaristes tournent vraiment en rond, ne sachant pas trop où aller. Les mêmes histoires sont répétées, avec encore une fois un baron de la drogue féminin connecté à Luisa. Cette dernière est d’ailleurs mieux traitée par les scénaristes dans cet épisode. En écrivant cela, je veux juste dire qu’elle ne joue pas le rôle de la stupide. Néanmoins, même le cliffhanger de fin ne rehausse pas l’intérêt de cette partie de l’épisode.

 

Petra et Rafael

 

Pareille constatation peut se faire concernant Magda. Heureusement, les scénaristes décident de tailler dans le vif et de vite régler cette storyline. Cependant, l’utilisation répétée de Magda comme vilain apparaît également comme paresseuse. L’accent horrible de l’actrice qui joue Magda n’aide évidemment pas, mais toutes les histoires cette saison entre Petra et sa mère sentent le réchauffé. C’est d’ailleurs dommage, puisque cela fait de l’ombre au rapprochement entre Rafael et Petra, débuté lors de Chapter Thirty. Les deux personnages possèdent une belle alchimie, qui rend leurs interactions divertissantes et touchantes. Petra devient tout de suite plus intéressante lorsque sa mère n’est pas là pour l’accuser de meurtre !

 

Avec Chapter Thirty-One, Jane The Virgin revient à un niveau sympathique. Des idées originales et novatrices cohabitent avec une paresse de plus en plus visible des scénaristes concernant l’enquête policière. Vu que les acteurs sont tous de très bonne qualité, l’épisode passe comme une lettre à la poste. Il serait juste cool que les scénaristes laissent tomber les parties inutiles de leur série

 

J’ai aimé :

 

  • Dès que ça parle de basket dans une série, je suis conquis. Surtout avec la petite critique du système NCAA en prime. Si vous voulez en savoir plus, voici une vidéo.
  • L’analogie entre le basket et la maternité.
  • Tous les acteurs.
  • Petra et Rafael.
  • Les trois femmes Villanueva.
  • Luisa n’a pas été rendue stupide. C’est une victoire en soi.

 

Je n’ai pas aimé :

 

  • Trop peu de Rogelio.
  • L’enquête policière me gonfle.
  • La fin de l’épisode, qui sort un peu complètement de nulle part.

 

Le point Gina Rodriguez :

 

J’étais déçu d’apprendre que Gina n’a pas fait le back to back au niveau des Golden Globes. Cependant, vu le nom de la gagnante – Rachel Bloom de Crazy Ex-Girlfriend –, je ne pouvais pas être trop déçu. Bravo à elle et à la CW !

Pour en revenir à Gina Rodriguez, elle était à son niveau habituel cette semaine, c’est-à-dire très bon. Elle arrive vraiment à retranscrire la difficulté qu’éprouve Jane à laisser son bébé pleurer. Dans le même temps, elle réussit à nous montrer la motivation de son personnage à ne pas laisser ses élèves abandonner la matière qu’elle enseigne. On voit une Jane lutter contre le manque d’envie de ses élèves – des athlètes –, en refusant de leur « donner » leurs crédits. Elle rencontrera la star de basket de l’université – ce qui permettra au passage une petite pique envers le système universitaire américain – et l’obligera à travailler, sous peine de ne plus pouvoir jouer. Et ce, malgré les pressions venant des donateurs.

 

Jane et Michael

 

Enfin, on voit Jane lutter pour ne pas stalker Michael. Elle est encore clairement amoureuse de lui, et son interaction avec lui à la fin de l’épisode montre que, de son côté, elle n’est pas encore passée à autre chose. Michael, en revanche, est passé à autre chose : il a une petite-amie, et s’est définitivement éloigné de Jane. Cela fait du bien de voir que le triangle amoureux semble toucher à sa fin. Cela va permettre à d’autres intrigues de respirer un peu.

 

Ma note : 13/20.

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la saison

Critique : Jane the Virgin 2.22

Lorsqu'un épisode splendide connaît deux dernières minutes qui vous laissent plus que dubitatifs...

Critique : Jane the Virgin 2.10

Un épisode qui se concentre sur les personnages, et qui le fait très bien.

Critique : Jane the Virgin 2.08

Après deux longues semaines d'absence, Jane The Virgin revient une dernière fois cette année, pour nous parler du stress des fêtes de fin d'année.