Critique : King 1.04

Le 16 mai 2011 à 18:49  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode décevant, surtout à la vue des quinze premières minutes très réussies, la faute à un scénario qui cherche à faire du remplissage. Au programme, l'importance de savoir se remettre en cause, et une succession de mauvais choix.
Par sephja

Critique : King 1.04

~ 5 minutes de lecture
Episode décevant, surtout à la vue des quinze premières minutes très réussies, la faute à un scénario qui cherche à faire du remplissage. Au programme, l'importance de savoir se remettre en cause, et une succession de mauvais choix.
Par sephja

Pitch agression 

Eleni Demarris, l'adjointe de Jessica King, est victime d'une agression chez sa propre mère par un homme qui se sert d'une serviette pour étouffer ses victimes. Bien que l'affaire soit donnée à la criminelle, Jessica King décide de participer à l'enquête, quitte à court-circuiter ses collègues. Un suspect apparaît vite comme le coupable idéal, peut-être même trop aux yeux de l'agent King.

 

 

Un épisode standard, mais efficace... 

Sur un canevas assez simple, King ne cherchant pas à faire dans l'originalité, la série propose un récit assez nerveux, prouvant enfin la considération que Jessica a pour son équipe. Le duo avec Spears fonctionne parfaitement, laissant loin derrière les errements du début de saison, et entraîne l'épisode sur une bonne dynamique, avec ce style légèrement décalé qui fait le charme du show. 

L'équipe de King est bien mise en avant, le duo Collier-MK réservant encore une fois quelques scènes comiques grâce à un sens de la répartie assez juste. Sans être révolutionnaire, King semble avoir trouvé un bon équilibre, développant habilement une histoire plutôt convaincante. Le thème de l'adolescence est abordé avec une certaine ironie et vient intelligemment faire écho aux tentatives de Jessica de tomber enceinte. 

La scène de l'injection de progestérone prête à sourire et quelques répliques donnent du caractère à ce show canadien plutôt timide. Le potentiel est là, la série donnant le meilleur d'elle-même dans un style qui se rapproche de plus en plus de "The Closer" mais avec cette pointe de charme indéniable qui la rend assez unique. Le critique, agréablement surpris, se prépare à encenser ce programme qui mérite finalement d'être mis en lumière.

 

... et une seconde moitié totalement désastreuse

Mais en vingt minutes, cette impression positive va laisser place à un certain dépit, voire à un agacement avancé devant la stupidité d'un final confus et raté qui semble se contraindre à faire du remplissage. Frustré, le spectateur assiste impuissant à un scénario qui perd toute ligne directrice, incapable de trouver une conclusion décente à cette histoire. Se compliquant sans raison, le scénario s'égare dans des directions inutiles, essayant visiblement de prolonger artificiellement une histoire en panne d'inspiration. 

Dés lors toutes les mauvaises habitudes ressortent, dont en particulier cette idée idiote de triangle amoureux qui vient détruire la mécanique entre Spears et King. Et là, si le spectateur que je suis peut pardonner un égarement, il manque de s''étrangler devant la répétition de cette erreur, qui crée les mêmes dégâts que dans l'épisode deux en détruisant la crédibilité de l'ensemble. Du coup, il ne reste plus qu'à suivre la fin en résistant à l'envie de tout couper là, et de passer à autre chose. 

En fait, tout vient de la volonté acharné des auteurs de faire une place à Danny Sless, le petit ami de King, personnage invraisemblable et raté. Incapable de lui donner la moindre épaisseur, il n'apporte aucune dynamique et constitue le point de faiblesse majeur de ce show, au point de briser l'élan d'un épisode bien commencé. L'intrigue amoureuse ne sert clairement qu'à lui apporter quelques répliques supplémentaires tout en ruinant la crédibilité du show.


Eleni Demarris, une victime mal choisie

 

Membre de l'équipe de King, elle possède un statut à part par les liens d'amitié qui la relient autant à Jessica qu'à Spears. En la mettant au centre d'une affaire d'agression, les auteurs tentent de donner une vraie motivation à l'équipe de King pour mieux nous familiariser avec chacun d'entre eux. On regrettera que les auteurs n'aient pas choisi de la sortir du coma afin de fournir une autre orientation que cette fin dramatiquement mauvaise. 

Car le pire reste le personnage de l'adolescente, boulet inutile dont le scénario cherche en vain une utilisation quelconque pour créer un semblant de sentiment. Son sale caractère va l'empêcher de faire amende honorable (choix simple et logique) et va la placer dans les jambes de King, bloquant la résolution de l'intrigue par sa présence insupportable. Au final, on n'apprend que peu de choses sur la victime, mais bien assez pour espérer qu'elle soit vite reléguée au rang de personnage secondaire. 

 

Des auteurs mal inspirés

Si la réalisation de Holly Dale (réalisateur expérimenté de Durham County et Flashpoint) est efficace durant tout l'épisode, donnant un rythme parfait au premier acte, elle ne parvient pas à sauver la série du naufrage lors du second acte, trop mal pensé. Incapable de se remettre en cause, le show répète les mêmes erreurs et en commet de nouvelles en faisant sortir Spears de l'équipe de King. 

Bref, loin de trouver son équilibre, à l'exception d'un premier quart d'heure charmant, King semble se diriger sur la voie d'une médiocrité volontaire par une succession de mauvais choix. Inquiétant.

 

J'aime : 

  • un premier quart d'heure vraiment convaincant
  • un bon duo Spears - King 
  • une bonne utilisation des personnages principaux

Je n'aime pas :

  • une seconde partie qui tire en longueur 
  • des personnages qui avouent toute leur faiblesse 
  • des fautes de goût répétées
  • une adolescente insupportable et inutile 
  • un épisode mal placé qui s'achève de manière décevante


Note : 09/20

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L'auteur

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