Critique : King 1.05

Le 23 mai 2011 à 08:50  |  ~ 6 minutes de lecture
Episode décevant qui ne parvient jamais à trouver un rythme efficace, le scénario s'égarant trop souvent à des considérations inutiles. Au programme, un épisode ennuyeux, sauvé par de bons acteurs et un bilan de mi-saison pessimiste.
Par sephja

Critique : King 1.05

~ 6 minutes de lecture
Episode décevant qui ne parvient jamais à trouver un rythme efficace, le scénario s'égarant trop souvent à des considérations inutiles. Au programme, un épisode ennuyeux, sauvé par de bons acteurs et un bilan de mi-saison pessimiste.
Par sephja

Pitch prédateur 

Seymour Keegan a été suspect sur une affaire de meurtre sans que la police ne parvienne à prouver le lien entre lui et sa victime. Lorsque son nom se retrouve de nouveau cité dans une affaire de harcèlement, Jessica comprend qu'il est indispensable de parvenir à le mettre sous les verrous avant qu'il ne frappe de nouveau. Hélas, l'homme est particulièrement prudent et va réussir à lui échapper. 

 

 

Une série qui peine à trouver son rythme 

S'il y a une règle que les séries procédurales devraient connaître, ce serait celle qui prévient du danger de démarrer un épisode dans le feu de l'action. Totalement perdu, le spectateur ne sait pas où il va, surtout que cette scène d'ouverture, si elle est esthétiquement réussie, ne trouve pas de justification à son emplacement dans l'épisode. Pour démarrer ainsi de manière brutale, il faut que l'auteur ait beaucoup de choses à dire, au point que que le format de quarante minutes ne suffit pas à l'intrigue.

Mais ce qui rend encore plus incompréhensible ce choix étrange qui va plomber tout l'épisode, c'est que l'intrigue va perdre par ailleurs beaucoup de temps à faire du remplissage inutile, délaissant l'enquête pour des sous-intrigues plutôt mauvaises. Entre les scènes au tribunal sans réelle intensité et les aventures insupportables de Dawn, la fille de sa collègue, la série peine à démarrer, malgré les efforts de la réalisation pour donner de l'intensité à l'épisode.

Au lieu de chercher à faire original, il serait utile que King commence par essayer de trouver le bon équilibre entre ses personnages et retrouve le charme des premiers épisodes. Il est surprenant de voir qu'Emily Andras, malgré son passif comme scénariste de teen show, est capable de créer un personnage d'adolescente aussi raté que Dawn. Si le fait de la voir disparaître me met clairement en joie, avec elle s'en va la sous-intrigue sur la PMI, ce qui est plutôt regrettable, car cela prive le show d'une partie de son originalité. 

Bref, tout est confus, les scénaristes semblent à la recherche d'un nouveau souffle qui ne vient pas, intégrant au passage un nouveau personnage joué par Booth Savage en mentor de Jessica King. Acteur expérimenté, Savage fait le métier, mais cette nouvelle contribution n'amène rien de vraiment concluant et ne sert qu'à créer l'illusion d'un changement en amenant un visage connu au sein de la série. De même, la participation de Tony Nardi se limite à répéter les mêmes répliques sur un air agacé, son personnage s'avérant de plus en plus inutile.

 

 

De mauvais choix scénaristiques qui gâchent tout

Pourtant, tout n'est pas à jeter dans l'épisode et la série possède même un duo de policiers, Collier et MK (voir ci-dessus), efficace et assez attachant par son dévouement à la cause de Jessica. N'héritant que d'une seule scène, ces deux personnages auront réussi à me remettre dans l'épisode, preuve que ce show possède les qualités pour faire une série procédurale correcte. Il faudrait juste clarifier la place de chacun, en particulier celle de Jessica King dont on peine de plus en plus à percevoir la situation au sein de la hiérarchie.

L'autre élément qui sauve l'épisode, justifiant la note assez moyenne, est le retour de Spears, incarné par un Alan Van Sprang très juste, confirmant combien il est indispensable à la série. Son duo avec Jessica King est un vrai moteur et sa mise à l'écart une boulette colossale. Elle trouve une justification discutable par le besoin de Jessica de trouver un allié parmi l'équipe chargé des écoutes téléphoniques. Son retour permet de redonner un coup de fouet indispensable à un épisode clairement en panne, malgré un méchant assez réussi joué par Dylan Roberts.

La conclusion finale s'avérera plutôt intéressante, Spears amenant une intensité supplémentaire dans une série qui en manquait cruellement. Son arrivée au sein de l'épisode s'impose comme une évidence, avec l'espoir que le prochain scénario saura se montrer plus efficace en l'intégrant dès le premier acte. Les storylines stériles sont closes, reste au show de tenter de retrouver l'inspiration en proposant des intrigues moins dispersées afin de retrouver l'efficacité des premiers épisodes.

Heureusement, la belle réalisation de T. Peacocke (un habitué des séries TV canadiennes) tire très bien partie du lieu de tournage, offrant des images très soignées et plutôt réussies. La scène d'introduction est de ce point de vue assez remarquable, avec un paysage enneigé vraiment superbe sous un éclairage orangé très agréable.

 

 

Bilan de mi-saison 

Annoncée comme une version plus libérée de The Closer, King est une série qui possède un certain charme grâce à un casting sympathique et qui possède un vrai potentiel. Seulement, les scénaristes ne cessent de cumuler les mauvais choix en privilégiant des storylines inutiles sans parvenir à mettre en valeur le style à la fois provocateur et détendu de Jessica.

Après plusieurs bévues, le duo Spears-King est clairement l'atout majeur d'un show qui ne dépassera jamais le cadre de la série policière sympathique, sans plus. Il ne reste qu'à espérer que les épisodes à venir retrouveront le ton du début de saison, permettant au show de finir sur une note positive afin d'éviter la mort prématurée qui lui semble pour l'instant quasi-assurée.

 

J'aime :

  •   un casting qui fonctionne 
  •   un méchant plutôt crédible
  •   une réalisation assez réussie


Je n'aime pas : 

  •  un scénario pas assez efficace
  •  une tension qui peine à vraiment s'installer 
  •  un montage pas très convaincant
  •  des storylines plates et ennuyeuses 

 

Note : 08 / 20 

Encore une fois, King déçoit, ce qui est inquiétant vu que l'attente n'était pas particulièrement élevée, la faute à un scénario qui s'égare dans des directions stériles et ennuyeuses. Une histoire mal construite sauvée par un casting impeccable et une réalisation de qualité. 

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la saison

Critique : King 1.07

Avec cet épisode décevant et prévisible, King met en danger son mariage pour débusquer un flic pourri. Au programme, un meurtrier prévisible et les motifs d'une séparation.

Critique : King 1.08

Pour le dernier épisode de la saison, Jessica King se retrouve confronté à un double problème de paternité. Au programme, une soeur décapante et un triangle amoureux agaçant pour une enquête prévisible.

Critique : King 1.06

Bon épisode sur King qui retrouve, avec cette histoire de meurtre et de lapins, son charme si particulier. Au programme, les femmes envahissent les cop show, les lapins sont partout, à détruire la scène de crime, et un portrait de Jason Collier.