Two King in one hand
Tout commence par une banale descente de police dans un magasin de robe de mariée où se déroule clandestinement des parties de poker illégale et anonyme. Seulement, l'opération tourne au chaos lorsque l'un des joueurs tire sur Josh Simpson, jeune agent de police qui se retrouve alors à l'hôpital dans un état critique. Aldeman, l'officier senior qui l'accompagnait qui lui avait ordonné de laisser sa veste pare-balles, se retrouve dans la collimateur de Jessica.
Résumé de la critique
Un épisode sympathique que l'on peut détailler ainsi :
- un ton retrouvé et une nouvelle équipe qui prend tournure
- une enquête du jour intéressante et bien construite
- des comédiens qui font la différence
- la saison deux enfin lancée
Un épisode entre tristesse et légèreté
Si le season premiere n'avait pas réussi à retrouver ce style qui faisait le charme de King, cet épisode renoue avec les qualités premières du show, à savoir un ton légèrement décalé devant des situations tragiques. Ainsi, le démarrage nous offre un exemple parfait où le drame de l'addiction au jeu de Danny est abordé avec humour par une séance amusante de strip-poker. La grossesse de King est abordée avec intelligence, cherchant à insérer différents éléments significatif de sa grossesse pour venir contrebalancer le ton sérieux d'une enquête plutôt sombre où un homme a tiré sur un jeune policier.
C'est par son humanité que le show séduit et la capacité des auteurs à détourner une séquence tragique avec un réel sens de la dérision. Si Jessica peut apparaître solide et forte dans son travail, tenant son équipe avec une réelle autorité, elle montre aussi des moments de faiblesse, montrant une fragilité nouvelle assez touchante. Sans jamais verser dans le mélodrame inutile, King nous offre un divertissement de bonne facture, à la fois prenant du point de vue dramatique et léger par son ton volontiers décalé.
Rossif Sutherland rentre lentement dans le paysage, parvenant à faire une seconde impression bien meilleure que la première, trouvant petit à petit la bonne approche de son personnage. C'est surtout par son duo avec Spears que le personnage intègre lentement l'équipe, amenant quelques répliques amusantes qui change du season premiere assez moyen. A l'image de la série, Martin possède ce style en apparence décontracté, mais capable si nécessaire de faire preuve d'intensité en prenant l'initiative.
Poker face
L'intrigue du jour démarre étrangement par une simple bavure, l'un des joueurs de la table de poker abattant par accident le jeune policier arrivant sur les lieux. L'identité du coupable est évidemment tenu secrète par les joueurs qui refusent de témoigner, obligeant Jessica à partir à trouver par elle-même l'identité de celui-ci. L'intrigue avance jusqu'à un mystérieux bookmaker qui demeure introuvable, venant clore en apparence le premier acte. Pourtant, les auteurs jouent la carte de la subtilité en exploitant celui-ci pour évoquer intelligemment la situation de Danny par rapport à son addiction au jeu et la position de Spears envers son rival.
Très efficace et maîtrisé, ce scénario ne propose aucun élément inutile, déroulant sans aucun temps mort une histoire très bien construite où Jess doit trouver le bon argument faire parler ses témoins. Avec abnégation et par le biais de dialogues plutôt réussis, King cherche le point faible, le fil à tirer pour dénouer les langues et obtenir la révélation de l'identité du coupable. Là où habituellement les scénaristes font preuve d'une certaine lourdeur, Adam Pettle profite parfaitement des différents personnages autour de la table de poker pour multiplier les embranchements judicieux.
Très vite, il va ramener toute cette affaire à une simple histoire d'amitié pour donner une dimension plus tragique à un final particulièrement convaincant. Un scénario bien construit et très travaillé qui donne l'un des meilleurs épisodes de la série, voire le meilleur de mon point de vue et le premier de cette seconde saison à faire preuve d'une vraie ambition. Une histoire de qualité portée par des comédiens convaincants qui semblent avoir repris leurs marques, surtout Amy Price-Francis vraiment épatante.
L'importance de la bonne incarnation
Par son titre assez explicite, King repose avant tout sur son actrice principale, celle-ci nous offrant à nouveau une prestation étonnante dans son rôle de superwomen, assumant tant bien que mal son travail et sa vie privée. A la fois autoritaire et fragile par instant, elle confirme sa capacité à tenir la série sur ses épaules, s'amusant visiblement à concevoir un personnage capable d'assumer un sens du devoir fort et capable de se montrer étonnamment capricieuse par instant. Pour développer ce point de sa personnalité, les auteurs font revenir Sadie Le Blanc qui confirme sa bonne prestation du season finale et va servir à partager avec elle son expérience de la maternité.
Au travail, elle se retrouve associée à Ingrid, le duo fonctionnant plutôt bien même si la jeune femme peine encore à s'imposer face à cette héroïne qui emporte tout sur son passage. La volonté d'impliquer plus l'équipe est une bonne chose, marquant une vraie rupture avec la saison un, en particulier Spears qui gagne en importance. Intense et mesuré, Alan Van Strang trouve en Martin un parfait antagoniste, donnant un duo assez prometteur, même si les auteurs en sont encore au stade de l'expérimentation les concernant.
Personnage à l'état d'ébauche, Martin va jouer un rôle important pour cette deuxième saison, même si les créateurs cherchent encore sa place au sein de l'équipe. En proposant ce nouveau personnage singulier joué par Rossif Sutherland, l'équipe créative se met seule la pression, surtout que le manque d'affirmation de sa personnalité dans le premier épisode témoigne du manque de certitudes à son sujet.
Une ambition rassurante
Après un season premiere décevant, s'efforçant de remettre en place la routine de la série, tout laissait à penser que King allait, hélas, nous offrir une saison identique à la première, soit un divertissement correct sans grande ambition. Heureusement, ce second épisode chasse cette mauvaise impression grâce à une intrigue particulièrement réussie, montrant une qualité d'écriture à laquelle la série ne nous avait pas habitué jusqu'ici. Un scénario qui retrouve ce ton si particulier à ce show entre sérieux et dérision et qui fait tout son charme, proposant une dramédie bien équilibrée.
En conclusion, un scénario très bien construit avec une enquête du jour mal amenée certes, mais possédant une vraie richesse qui se dévoile peu à peu au travers de multiples embranchements judicieux. La qualité du casting, la direction artistique convaincante laissent de nombreux espoirs pour la suite de la saison, prouvant que King peut être plus qu'une série policière standard. Encore en gestation, le show cherche à se construire lentement une identité plus forte, en espérant que le prochain épisode poursuive sur cette lancée sans détruire la bonne impression laissée par celui-ci.
J'aime :
- Amy Price - Francis impeccable
- l'enquête du jour très bien construite
- le final très réussi
Je n'aime pas :
- la scène du coup de feu ratée
- la scène de l'assaut légèrement bâclée
Note : 13 / 20
L'un des meilleurs épisodes de King jusqu'ici, avec un scénario bien ficelé proposant un bon équilibre entre une histoire tragique et un ton léger et désarmant. Une intrigue qui marque sans conteste le vrai démarrage de cette saison deux sous le signe de la peur de la maternité et ses conséquences.