Critique : King 2.03

Le 21 mars 2012 à 03:54  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode lent et maladroit qui marque un tournant étrange dans la saison.
Par sephja

Critique : King 2.03

~ 7 minutes de lecture
Un épisode lent et maladroit qui marque un tournant étrange dans la saison.
Par sephja

Une sombre histoire de prise d'otage 

Surveillé par la police qui le soupçonne d'activités douteuses, le bijoutier Amir Karan se rend sur la marina avec une forte somme d'argent, cherchant à l'échanger contre sa fille qui vient d'être kidnappée. Devant la colère du père de famille envers la police qu'il juge responsable de l'échec de l'échange, le chef de la police passe l'affaire à Jessica King pour étouffer ce scandale. L'enquêtrice va alors se pencher sur l'historique de la victime, découvrant une forte rivalité entre deux magasins rivaux qui se vouent une haine terrible. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un scénario qui peine à trouver la bonne dynamique 
  •  une enquête qui fait du sur place
  •  une mythologie qui prend un virage inattendu 
  •  un ensemble plutôt décevant 

 

 

King Vs Endgame

Après un deuxième épisode plutôt convaincant, King va surprendre dans le mauvais sens avec cette histoire de prise d'otage peu crédible et mal conçue. L'idée paraît originale au premier abord, avec ce bijoutier qui cherche à ne pas impliquer la police, entraînant un malentendu plaçant les forces de l'ordre dans une position délicate. Un point de départ parfait pour King qui doit tenter de trouver le mobile des preneurs d'otage malgré des douleurs au ventre qui pousse Jessica à rester dans sa chambre, cherchant ainsi à protéger sa grossesse. 

Pendant quelques minutes, King joue à devenir Endgame, Jessica restant prise au piège de sa maison, comptant sur Derek et Martin pour la représenter sur le terrain. Un parallèle amusant qui va malheureusement se retourner contre les auteurs, les personnages secondaires, en particulier le petit nouveau, peinant à convaincre et à tenir sur ses épaules une histoire assez alambiquée. Limitée par un univers mythologique assez pauvre, King abandonne ce concept en cours de route, incapable de se sortir de cette histoire inutilement compliquée sans l'intervention direct d'Amy Price-Francis.

Hésitant, les auteurs tentent de déléguer un peu plus, mais les personnages secondaires ne suffisent pas à faire tenir ensemble un récit qui s'essouffle beaucoup trop rapidement. Trop lente et inutilement compliquée, l'intrigue nous perd dans une histoire de règlement de compte passablement confuse et mal gérée, aboutissant à une conclusion prévisible et particulièrement maladroite. 

 

Le danger de trop tirer sur la corde 

Après un démarrage plutôt prenant, avec une séquence d'exposition réussie sur la rivalité entre les deux bijouteries, King ne parvient pas à en tirer profit, montrant plusieurs signes d'hésitation sur le choix du coupable. Des atermoiements qui vont jouer en défaveur du rythme de l'intrigue qui s'enlise assez vite, laissant le sentiment d'une équipe créative qui cherche clairement à gagner du temps. Ainsi, la relation entre les deux bijoutiers est beaucoup trop détaillée, offrant un ensemble de séquences qui manque de continuité, avec une scène du couteau trop théâtrale. 

Au final, tout ce pan de l'intrigue s'avère être assez inutile, la conclusion reposant sur une piste totalement déconnectée de l'intrigue principale. Si certaines séries comme NCIS tirent parti de la qualité de leurs personnages pour apporter un peu de matière à ces épisodes, King ne dispose que de deux personnages suffisamment forts pour donner de la matière à ce scénario qui multiplie les diversions. Très vite, on s'ennuie dans cette histoire malgré les efforts des comédiens, les scénaristes ne parvenant à produire un scénario avec une vraie continuité. 

Après un second épisode réussi et prometteur, King retombe dans ses travers, celui d'un cop show qui ne possède pas un univers assez riche pour combler les lacunes d'une histoire médiocre. Surtout que la mythologie autour de la maternité va connaître un virage inattendu et maladroit, créant un basculement dans la progression de cette saison qui laisse de nombreuses inquiétudes pour la suite.

 

 

Une mythologie très discutable (alert spoilers)

Cette saison de King avait commencé par la grossesse de Jessica et la reconstitution de son couple avec Danny, retrouvant une certaine stabilité malgré sa liaison avec son collègue Derek. Une maternité qui faisait suite à une première saison où l'héroïne suivait des traitements pour une FIV, plaçant les hommes autour d'elle dans une position naturellement moins agressive. Assumant de front son caractère de femme ambitieuse et son rôle de future mère, Jessica King possédait cette dualité qui fait le charme de la série, alliant grâce au talent d'Amy Price-Francis deux éléments distincts de la féminité.

Seulement, avec cet épisode, les scénaristes insèrent sans aucune subtilité le drame d'une fausse couche très prématurée sans insérer le moindre lien avec l'intrigue principale. Tout est parachuté sans aucune finesse, élément de mythologie rejeté sans aucune gêne par des scénaristes qui font le choix de tout remettre à zéro, détruisant le seul arc du show. La suite va se montrer encore plus indélicat, Jessica continuant son travail malgré la perte de son enfant, appuyant l'aspect tragique du scénario au détriment de la crédibilité du personnage vedette.

Plutôt que d'être toujours à mi-chemin entre sa vie de femme et son travail de policier, King abandonne le premier et le sacrifie au sauvetage d'une inconnue. Un sens du devoir honorable, mais totalement irréaliste et à des années-lumière du ton habituel de la série, délaissant la légèreté au profit d'une lourdeur qui crée le malaise. Une interruption de grossesse qui appuie la sensation d'assister à un épisode charnière dans le mauvais sens, réduisant en miettes le peu de mythologie du show. 

 

L'être et le néant 

Passant le baptême du feu, Martin hérite de sa première mission avec Spears et le résultat ne va pas réussir à convaincre, le jeune policier manquant cruellement de caractère. Derrière son comportement lunaire plutôt sympathique, Rossif Sutherland propose une interprétation assez étrange, appliquant des méthodes censées être originales, mais qui servent avant tout à masquer des ficelles un peu trop grandes. Une intrigue qui échoue à déléguer, montrant les limites d'un show qui arrive à bout de l'enthousiasme du début de saison sans avoir réussi à convaincre. 

En conclusion, un épisode qui déçoit en comparaison du précédent, King confirmant sa dépendance à la qualité du scénario, se heurtant ici à une histoire de bijouterie inutilement compliquée. Trop lent et assez ennuyeux, cet épisode laisse un goût amer, celui d'un show qui n'a pas pris la bonne orientation du point de vue de sa mythologie, abandonnant un élément majeur du récit de manière trop prématuré. Un résultat assez moyen sans être désastreux, qui laisse entrevoir trop vite les limites d'une série qui prend ici un virage assez inquiétant. 

 

J'aime : 

  •  le début plutôt bon 
  •  Amy Price-Francis 

 

Je n'aime pas : 

  •  l'intrigue qui fait trop de remplissage 
  •  le final coupé du reste 
  •  l'évolution de la mythologie concernant la grossesse de Jess. 
  •  le personnage de Martin qui manque de caractère 

 

Note : 11 / 20 

Sans être désastreux, un épisode plutôt faible malgré une mise en place intéressante, la faute à une intrigue qui fait du remplissage avant une conclusion décevante et déconnectée du reste. Mais le plus inquiétant concerne l'arc sur la grossesse de Jessica, le choix radical des scénaristes laissant de nombreux doutes concernant la nouvelle orientation de la saison.

L'auteur

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