Pitch Tyler
Suite à la disparition de sa petite amie, le commissaire principal Sam Tyler est victime d'un accident et se retrouve projeté trente ans en arrière, en 1973. Redevenu simple inspecteur sous les ordres du commissaire Gene Hunt, il va découvrir un nouveau monde, à la fois très différent et familier. Reste seulement à trouver comment retourner à son époque...
Bienvenue en 1973
Sam Tyler (John Simm, toujours parfait) est un policier efficace et consciencieux, soucieux du moindre détail, produit parfait d'un monde où l'aspect scientifique d'une enquête occupe une place essentielle. Le concept ingénieux consistant à projeter Sam trente ans en arrière permet de mettre en évidence l'évolution d'un métier et la confrontation entre la certitude scientifique (Tyler) et l'intuition dicté par l'expérience (Hunt).
Gene Hunt (Philip Glenister, génial) s'oppose à la démarche lente et réfléchie en proposant l'action en force, déployant l'énergie massive d'un homme qui veut connaître la vérité. Leur confrontation est un des moteurs principaux de la série, car Hunt, par sa spontanéité et un ton plus direct, contrôle le rythme de l'enquête. Par son comportement à la limite de la légalité, il pousse Tyler à s'impliquer dans l'affaire et donc à s'intégrer à l'équipe.
Une bonne mythologie mal introduite
Si l'aspect enquête repose sur un duo solide et malin, les auteurs vont choisir de faire reposer la partie fantastique sur les épaules d'Annie (Liz White), ce qui ne se révèle pas être un choix très judicieux. Loin du réalisme et du charisme des deux héros, Annie sert la cause des auteurs qui tentent de distiller le doute en créant un personnage peu réaliste, trop faible, qui semble n'avoir pour but que de servir d'exutoire à Sam. Le retournement final, plutôt mal venu, prouve en effet que le scénario de base devait se présenter sous la forme d'un film avant son adaptation en format série.
Bien qu'intéressante, la mythologie de la série devra trouver d'autres vecteurs pour s'exprimer, Annie semblant définitivement grillée par un final un rien pathétique. Les auteurs devront recréer entièrement ce personnage pour la réinscrire dans son époque, qu'elle puisse redevenir une confidente pour Sam.
La séquence télévisée, largement plus réussie, parvient à créer le trouble, marquant parfaitement la frontière entre les deux niveaux de récit.
Une direction artistique impressionnante
Donner l'illusion de plonger les spectateurs dans les années 1973, voilà un défi difficile, car la plupart des spectateurs ayant connu cette époque n'accepteraient pas la moindre erreur qui viendrait aussitôt gâcher le visionnage. La série est très ambitieuse et s'appuie sur une incroyable reconstitution, un travail sur les décors et les costumes absolument superbes. Rien ne vient à aucun moment chasser l'illusion d'un passé ressucité, le tout appuyé par une bande son absolument parfaite et des éclairages vraiment magnifiques (voir ci dessus). Le ton légèrement pâle crée cette ambiance particulière aux films de cet époque, le tout appuyé par une mise en scène à la fois simple et efficace.
Life On Mars est une série ambitieuse sur le papier, mais aussi sur l'écran, soignant la forme pour mieux créer avec succès un monde à la fois familier et mystérieux.
Une entrée en matière plutôt réussie
Loin d'être une série parmi d'autres, Life On Mars frappe par son ambition et son désir de méler le classicisme du polar avec la modernité d'une uchronie. Malgré un retournement final mal pensé, le scénario pose déjà des bases solides en installant deux personnages charismatiques servis par un duo d'acteur formidable. Il ne reste qu'à soigner une mythologie qui s'annonce complexe et labyrinthique, mais nul doute que le parcours avec Sam en vaudra la peine.
J'aime :
- le duo Hunt - Tyler
- la bande son, les costumes, les éclairages ...
- les séquences mystérieuses et inquiétantes où Sam reçoit des signaux ...
Je n'aime pas :
- le twist final inutile qui dessert le personnage d'Annie.
- Sam un peu trop passif durant l'épisode.
Note : 13 / 20