Pitch braquage
Aprés une course poursuite remarquable, Sam Tyler et Gene Hunt parviennent à mettre la main sur Jim Trent, suspect dans une série de braquages à Manchester. Trent refusant de coopérer, Hunt envisage de le boucler grâce à de fausses preuves, mais Tyler s'oppose à l'utilisation d'un tel procédé. Jusqu'à ce qu'un nouveau braquage plonge une jeune femme dans le coma, et Sam dans le trouble.
Hunt - Tyler, un duo en or
Aprés un pilote très centré sur Sam, l'épisode va s'intéresser à sa relation avec Hunt, appuyant chaque différence pour mieux montrer combien ils se ressemblent en définitive. En rupture complète avec le sens de la moral de Sam, Hunt continue à jouer les brutes, Philip Glenister démontrant encore une fois tout son talent, en faisant d'un simple commissaire principal un personnage digne des shérifs de western.
Car si Sam appartient à une police qui profite de la science pour obtenir des aveux et trouver les coupables, Gene ne peut compter que sur son instinct et sa prestance, ainsi que sur sa parfaite connaissance du terrain. Leurs deux méthodes s'opposent, l'un étant plus apte à prendre des risques tandis que Sam choisira toujours son intégrité avant sa loyauté envers ses collègues.
Seulement, si tout semble les éloigner, Hunt et Tyler sont sûrement les deux personnages qui entretiennent la relation d'amitié la plus forte, chacun voyant en l'autre des qualités qu'il respecte.
Un commissariat qui se remplit lentement
Aprés Annie dans le pilote, dont le personnage tente lentement de se retrouver une identité, j'ai choisi de m'intéresser un peu plus à Chris Skelton (Marshall Lancaster, très bon et pas honteux en maillot de bain), jeune inspecteur plutôt discret et serviable qui semble chercher encore sa place au sein du commisariat. Soucieux de bien s'intégrer au sein de l'équipe, il semble plus se reconnaître dans les méthodes de Tyler que dans le style direct de Hunt, mais maintient quand même une certaine distance donnant au personnage tout son charme, entre timidité et humilité.
La plaisanterie sur la verrue plantaire dans la séquence d'introduction montre bien toute la fragilité du personnage, Chris incarnant une naïveté et une fraîcheur sympathique en amenant fréquemment la petite note d'humour avec efficacité. Il fait partie de ces personnages secondaires indispensables qui donnent son charme à une série.
Une mythologie qui trouve sa forme idéale
Délaissant le personnage d'Annie pour l'utilisation d'éléments étranges et fantômatiques, la mythologie de la série trouve lentement sa place en misant sur une approche plutôt angoissante, le réalisateur composant des plans géométriques particulièrement étranges qui semblent tout droit sorti du Shining de Kubrick (pour l'inspiration car la comparaison s'arrête là). Ces courtes séquences servent d'intervalles à la fameuse structure en "six temps" (voir critique Endgame 1x02) et procurent un moment de trouble particulièrement appréciable.
La série trouve enfin le ton juste en écartant définitivement Annie, laquelle va servir pour les scénaristes à explorer un autre aspect de la psyché de Sam Tyler.
Sam Tyler et les femmes
S'il y a un élément important de la psychologie de Tyler, c'est son rapport à la fois distant et hyperprotecteur avec les femmes. Malgré une réserve qui fait le charme du personnage, Sam souffre du syndrome du chevalier blanc, incapable de garder son self-contrôle dès qu'une femme est menacée.
En effet, bien que dans l'intimité Tyler essaie de toujours garder ses distances, il ne peut s'empêcher de venir en aide à la moindre demoiselle en détresse. Ce trait de caractère témoigne à la fois d'un manque de maturité dans la gestion de ses émotions et d'une nécessité d'être un héros intègre et serviable. Nous verrons dans les épisodes suivants comment ce trait de caractère sera utilisé par les auteurs, faisant de Tyler un héros romantique indiscutable.
Un dernier acte pas très satisfaisant
Porté par une réalisation toujours impeccable, l'épisode aurait pu être absolument parfait sans un final un rien lourdingue et peu inspiré. La série semble avoir du mal à conclure ses histoires, les auteurs optant pour un dénouement prévisible, trop lent et mal construit. Malgré tout, la seconde enquête de Sam en 1973 confirme la bonne impression du pilote, fournissant une histoire intéressante portée par une galerie de personnages attachants.
J'ai aimé :
- la séquence d'introduction vraiment amusante
- la réalisation toujours impeccable
- Live or Let Die de Mc Cartney
- Une mythologie qui trouve le ton juste
- le duo Hunt - Tyler
Je n'ai pas aimé :
- le final mal construit.
- Annie toujours à la recherche d'un vrai caractère.
Note: 13 / 20