Critique : Lucifer 1.01

Le 01 septembre 2015 à 14:25  |  ~ 8 minutes de lecture
Si vous avez toujours été intéressé par le Diable et si vous vous demandez comment celui-ci passe ses journées, ce pilote est fait pour vous !
Par RasAlGhul

Critique : Lucifer 1.01

~ 8 minutes de lecture
Si vous avez toujours été intéressé par le Diable et si vous vous demandez comment celui-ci passe ses journées, ce pilote est fait pour vous !
Par RasAlGhul

La télévision américaine étant en panne totale de créativité, elle redouble d’énergie et de ressources pour pouvoir pomper le plus d’idées possibles autre part que dans les cerveaux de ses minions – non, pas ceux qui chantent la chanson de la banane – les scénaristes.

Dans ce climat d’ébullition intellectuelle, les comics représentent le nouvel eldorado. C’est coloré, l’histoire est sympa, c’est souvent original et surtout ça plaît au geek, ça plaît au nerd, bref ça plaît au mec qui hacke des ordis et qui est schizophrène (j’ai pas eu ma dose de Mr. Robot moi)  ! Désolé je caricature, je sais que je ne devrais pas… mais quand même.

L’une des dernières histoires tirées d’un comic-book nous vient donc de la FOX. Vous ne connaissez pas cette chaîne ? Celle qui possède les droits de la franchise X-Men ? Celle qui enterre ses bonnes séries et garde ses mauvaises ? Celle de (bruit de tonnerre) Gotham ? Bon ne vous arrêtez pas de lire maintenant. Ce serait dommage parce que l’un des pilotes les plus cool que j’ai pu voir vient de là : je parle de Lucifer, cette série qui a pour objectif de nous montrer comment le diable occupe ses journées.

 

Du fun, du fun et encore du fun :

 

Tom Kapinos (Californication) à la baguette, Tom Ellis (The Fades) en Diable, le ton est donné : ça va dépoter dans tous les sens. Cela commence dès la scène d’ouverture : Lucifer est badass, il le sait et surtout il ne s’en cache pas. Si elle n’est pas catégorisée comme étant une série de superhéros, Lucifer bénéficie néanmoins d’un bon point : son personnage principal répète à qui veut bien l’entendre qu’il est immortel. Bon, pas grand monde le croit, mais c’est déjà pas mal.

Commençons par l’histoire, vous voulez bien ? Lucifer est le roi des Enfers, et il s’emmerde grave là-bas. Torturer c’est plus trop son truc et il décide ainsi de quitter son royaume et son père pour aller s’installer sur Terre, plus précisément à Los Angeles. Le Diable en personne, dans la Cité des Anges, vous saisissez l’ironie ? Bref, il y possède une boîte de nuit, nommée Lux (décidément l’ironie est lourde dans le comic-book), il y joue du piano occasionnellement et surtout il profite de la vie et des filles. Sauf que, pas de chance, l’une de ses amies meurt assassinée. Dès lors, il va décider de mener l’enquête à sa manière et va très vite se retrouver à faire équipe avec la détective Chloe Dancer (Lauren German, Chicago Fire), paria de son département. La partie policière est la seule de la description ci-dessus à ne pas appartenir au comics. Parce qu’évidemment on n’a pas envie de raconter une histoire originale, même si elle nous est offerte sur un plateau d’émeraude. Ce serait trop simple. Et puis un bon procedural c’est pas difficile à raconter. Hein ? Hé ? Oh ? Soyons sérieux. 

 

La détective Chloe Dancer, intriguée par Lucifer

 

Un grand pouvoir implique de petits défauts : 

 

Si le pilote souffre d’une chose, ce n’est ni d’être sur la FOX, ni de sa créativité bas de plafond – quoique – mais bel et bien de la propension de ses dialogues à être tournés de façon trop sexuelle. Certains fonctionnent, d’autres beaucoup moins, et cette inégalité dérange un peu. Surtout que bon, vous le savez, un sous-entendu de ce type bien fait c’est drôle. Mal fait, t’as juste envie d’envoyer la personne responsable réfléchir à sa blague et à son sort très loin de toi.

Cette atmosphère sexuelle est en réalité alimentée par le pouvoir de Lucifer. Pouvant révéler les désirs les plus sombres de tout un chacun – ce qu’il ne se prive absolument pas de faire – ses interactions avec les différents personnages de l’enquête sont absolument savoureux, le charme de Tom Ellis faisant d’ailleurs beaucoup. Par ailleurs, sa relation à la fois physique et psychologique avec la psychologue Linda Martin (Rachael Harris, Suits) promet énormément de bons moments. Le Diable soulageant sa conscience, vous l'avouerez, c’est pas commun. 

Lucifer souffre aussi d’autre chose, mais ça a le bonheur de s’améliorer au fur et à mesure du pilote. Au début, l’alchimie entre Chloe Dancer et Lucifer est bancale. Pour deux têtes d’affiche, et surtout dans une série qui semble se diriger vers un procedural à la – on a le droit d’être optimiste – iZombie, ça met pas forcément l’ambiance. Petit à petit cependant, les deux commencent à trouver leur rythme et l’on se prend à apprécier leurs interactions.

 

Un pilote qui possède déjà son univers : 

 

Au-delà de ses quelques défauts, le pilote est drôle et esthétique, mais sa plus grande qualité réside dans le fait de poser les bases du monde dans lequel ses personnages vont évoluer. Du côté de Lucifer, il y a son frère Amenadiel (D.B. Woodside, Suits et Halt and Catch Fire) et son amie Maze (Lesley-Ann Brandt, bruit de tonnerre, Gotham). Le premier possède des ailes qui ont plutôt la classe et voue une haine à Lucifer. Il a des ailes parce que le type est un ange... enfin, seulement au niveau de l’appellation. En réalité, il ne semble pas très gentil et donne surtout l’impression d’être un bon fils de... bah de son père en fait, Dieu. Il veut mener la guerre à Lucifer, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas super sympa. Dit comme ça, c’est un peu caricatural mais c’est déjà pas mal. Maze, elle, aime le sexe et n’approuve pas que son ami s’adoucisse un peu. On a déjà vu plus développé comme caractérisation.

 

Amenadiel, le frère ailé de Lucifer

 

Chloe a son lot de contrariétés à gérer également. Son ex-mari est une quiche de la pire espèce. Nicholas Gonzalez l’interprète dans le pilote mais suite à un recasting, ce sera Kevin Alejandro (Arrow) qui le jouera. Il a parfaitement la tête de l’emploi. Je digresse. Elle a fait un film où elle perd son maillot de bain et sa crédibilité. Elle a dû combattre les préjugés masculins pour s’imposer comme policière puis s’est définitivement ostracisée de son département à cause d’une affaire de meurtre concernant un policier. GROSSE AMBIANCE À LA LAPD ! Enfin Chloe a une fille, Béatrice, qui semble adorer Lucifer, au grand déplaisir de celui-ci. La détective possède ainsi plusieurs dimensions, une vraie motivation, et l’interprétation de Lauren German, tout en cynisme et en émotion, rend Chloe sympathique. Le thème est effleuré avec le crétin d’ex-mari, mais je me demande si les scénaristes vont creuser la piste d’une femme s'imposant au sein d’un univers masculin.

 

Le pilote de Lucifer n’est pas sans défaut. Il se révèle néanmoins addictif par son humour, son esthétisme et les promesses de sa mythologie. Si lon rajoute à cela son cast talentueux, on a là une série pleine de promesses. Il s’agit juste de voir si Tom Kapinos et son équipe ont prévu d’utiliser la mythologie du comic-book ou si le côté procedural va prendre le dessus. De toute manière, je suis déjà accro et jai extrêmement hâte d’être en février 2016 pour découvrir la suite !

 

J'ai aimé : 

  • Tom Ellis, charmeur et super crédible en Diable
  • Un humour efficace et des dialogues acérés
  • Un cast très solide
  • Une série esthétique
  • Un potentiel de fun immense

 

J'ai moins aimé :

  • Trop d’allusions sexuelles
  • Une alchimie bancale – au début seulement – entre Lucifer et Chloe

 

Mise en garde : 

  • Le procedural c’est risqué, cliché et plein d’autres mots qui riment en -é
  • C’est la FOX, donc on peut toujours s’attendre au pire

 

Note : 16/20

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