Regarder des pilotes leakés, cela a ses avantages et ses inconvénients. Dans la première catégorie, cela permet de satisfaire mon continuel besoin de séries, un consumérisme poussé à l’extrême qui m’empêche d’attendre la sortie « officielle » de la série – j’ai pas dit que c’était quelque chose de positif hein. De l’autre côté de la barrière, j’ai donc désormais plusieurs mois d’attente devant moi avant le prochain épisode. C’est donc aussi bien fait pour ma tronche.
Je dis cela parce que le pilote de Lucifer a été « piraté » – je mets le mot entre guillemets parce que je crois plutôt à un coup de marketing. #complot – et distribué au mois d’août. Je l’ai évidemment regardé, et j’en ai même fait une critique. On est désormais en février, et le deuxième épisode vient tout juste de sortir. Lorsque je me suis mis devant mon écran, je me suis demandé comment j’allais réagir à une série que je n’avais pas vue depuis cinq mois. Surtout que le deuxième épisode est toujours un moment un peu particulier, puisqu’il représente – bien plus fidèlement que le pilote – la ligne directrice que va suivre la série.
Qu’a donc donné Lucifer, Stay. Good Devil. ? La réponse tout de suite !
Ça respire pas la confiance entre Chloe et Lucifer !
Il n’a pas été difficile de se remettre dans l’ambiance de la série. On veut clairement nous montrer qu’on est à L.A. – même si Vancouver n’est pas forcément la plus adaptée, surtout au niveau du temps – et Tom Ellis fait encore une fois le show, pour s’assurer que l’on passe un bon moment. Comme dans le pilote donc, on a un diable qui s’amuse un peu des humains. Sauf que cette fois-ci, il passe au niveau supérieur, dévoilant pendant une fraction de secondes son vrai visage. Vu que je suis un pro de l’impression écran, voici le résultat :
Coucou ! Tu veux voir mon diable ?
Si cette partie-là de l’épisode résonne avec ce que l’on avait pu entrevoir dans le pilote, la suite va clairement vous prendre au dépourvu. Chloe Decker – oui oui, ils ont changé le nom de la détective – enquête sur Lucifer, parce qu’elle est toujours suspicieuse. Je ne peux pas lui en vouloir, mais le changement par rapport à la fin du pilote est brutal. Le coup d’opposer à nouveau les deux personnages principaux dans le deuxième épisode a été utilisé dans beaucoup de séries et, comme ce fut le cas pour celui de Chuck, la série en souffre. Tout paraît forcé, l’alchimie qui s’était créée entre les deux a complètement disparu. Vu que l’enquête policière n’apporte absolument rien de nouveau, et que l'originalité n'est pas la qualité première de la série, on a du mal à accrocher à toute cette partie de l’histoire. Il reste tout de même un joli cliffhanger, qui promet je ne sais pas quoi, mais qui promet quand même !
La partie mythologique s’étoffe quelque peu… mais qu’est-ce que les personnages secondaires sont sous-utilisés !
La partie policière étant aussi intéressante qu’un document de France Ô sur la culture du navet dans les Galápagos, on se reporte sur la partie plus mythologique de la série. Et celle-ci représente une jolie surprise. Il y a en effet l’espoir que Lucifer sorte de son carcan de procédural, et qu’elle commence à s’affirmer comme une série à vocation plus philosophique. Après tout, son matériel source s’intéressait grandement aux questionnements du Diable en personne, ne se sentant pas responsable des actes que commettaient les humains, tout en possédant une haine tenace envers son père.
Il est très probable que les scénaristes n’ont pas prévu d’aller jusque là. Il n’empêche qu’Amenadiel réussit à chaque fois ses apparitions. La promesse d’une guerre entre les deux frères fait saliver et noircit considérablement le ton de la série. La présence et le charisme de D.B. Woodside joue par ailleurs beaucoup, pour doter de motivations et de caractère un personnage qui ressemble encore à une caricature.
Je n'aurais pas dû sortir avec le Diable hier soir.
C’est d’ailleurs le problème de nombreux personnages secondaires de la série. Chloe et Lucifer, ça va. Mais pour le reste, bonjour les dégâts. Si je trouve normal que le mari ne soit pas très bien défini – après tout, il y a eu un changement d’acteur –, les scénaristes n’ont pas trop d’excuses pour les autres. Je crois que Lesley Ann-Brandt devrait changer de chaîne, tellement elle se retrouve sous-utilisée par la FOX – après Gotham –, tandis que Rachael Harris n’a absolument rien eu de nouveau à faire depuis le pilote. C’est sexe, quelques remarques de psy, et sexe again. Ce n’est que le deuxième épisode, donc je vais être clément. Néanmoins, j’attends bien plus de cette partie de la série ; notamment parce que Rachael Harris est une super actrice.
Le résultat est tel que le personnage secondaire le mieux défini à la sortie de ce deuxième épisode s'avère être Trixie, la fille de Chloe. Pour être franc, j'adore l'actrice : elle est pleine d'énergie, de joie de vivre, et de cet esprit espiègle qui caractérise les enfants. Pour l'instant, c'est de loin mon personnage préféré. Dans une série avec plein de bons acteurs, ça pose légèrement problème...
Lucifer, Stay. Good Devil. est un épisode plutôt moyen. On garde la forme, toujours très esthétique, mais le fond est trop irrégulier. Il reste le charme de Tom Ellis, quelques jolis moments pour les personnages et les promesses d’un dépassement du carcan procédural. Au-delà, le Diable n’était pas très en forme cette semaine.
J’ai aimé :
- J’aime beaucoup la fille de Chloe. Je la trouve super cool.
- Y a quelques éléments qui me font espérer une sortie du cadre strictement policier.
- La scène d’ouverture. Tom Ellis est très très bon en Diable.
- La série est toujours très esthétique.
- La bande-son.
Je n’ai pas aimé :
- Pour l’instant, les personnages secondaires ne sont pas bien définis.
- Ni bien utilisés d’ailleurs.
- L’humour, assez moyen.
- L’enquête. Pas très originale.
Ma note : 11/20.