Poursuit of Hapiness
Juste qu'ici, j'avais eu du mal à comprendre où Matthew Weiner voulait en venir avec cette sixième saison. Après diverses pistes lancées et des successions d'avancées et régressions de Don Draper, ce season finale pose la chose clairement : les personnages cherchent tous d'une façon où d'une autre le bonheur, être bien avec soi-même.
Comme Mad Men est un soap, cette quête existentialiste prend différentes formes, plus ou moins dramatiques, selon les personnages. Même si comme souvent cet épisode est centré sur Don, la série montre finalement que tout le monde a un peu de cette dualité en soi, chacun cherche à exister, à ne pas disparaître.
C'est le cas de Pete, qui, suite à la mort présumée de sa mère, finit par retourner du côté de sa femme et sa fille. Ou encore de Ted, qui aimerait être avec Peggy, mais qui choisit l'assurance du bonheur familial plutôt que l'insécurité du bonheur passionnel. Et, bien sûr, c'est le cas de Don qui, à bout de nerfs, décide de faire ressortir le Dick qui est en lui pour le pire et pour le meilleur.
Seul reste au milieu de tous ces choix Bob Benson, qui devient de plus en plus mystérieux à mesure que Don se révèle. C'est un peu le nouvel électron libre de la série, mais qui manque finalement un peu d'intérêt, les scénaristes refusant toute empathie avec le personnage. On verra bien quel rôle il aura à jouer pour la dernière saison.
The only unpardonable sin, is to believe God can not forgive you
Cette phrase, Don l'entend lorsqu'il est élevé au bordel, et résume à peu près une bonne partie de la psychologie du personnage. C'est ce qui lui a permis de continuer d'avancer dans sa vie, malgré sa tendance à tout balancer consciemment ou inconsciemment dès lors qu'il semble s'approcher du bonheur.
Dans cet épisode, il semble réellement décidé à changer, et pour une fois, sa volonté se traduit par des actes directs. Ce déclic s'est probablement produit à partir de la découverte de Sally il y a quelques épisodes, qui lui a fait se confronter à son propre miroir, en plus de le placer du même point de vue que sa mère lors d'un des flashbacks du début de saison. Ainsi, après une nuit passée bêtement en prison, il prend la décision de quitter New York, de repartir de zéro, pour pouvoir être Dick sans avoir l'obligation de paraître Don.
Et, comme un signe du destin, alors qu'il va même jusqu'à refuser ce répit pour rendre service à Ted car sachant pertinemment que ça ne va pas «passer», il perd tout ce que sa vie de mensonges lui avait permis de garder acquis : sa femme, Megan, qui lui en veut pour ce faux départ et semble en avoir marre de son impossibilité à être heureux, et en partie son travail, qui lui échappe des mains après ses disgressions pendant les présentations publicitaires. En refusant la sécurité du masque, il ne peut plus rien contrôler mis à part son passé, qu'il intègre dorénavant à sa vie en montrant son ancien lieu de vie à ses enfants.
La saison se finit sur Don et Sally, regardant tous deux vers les restes du bordel, les restes du passé de Don. Maintenant que la rédemption est faite, il ne reste plus qu'à fuir vers l'avant.
J'ai aimé :
- ben à peu près tout, en fait
J'ai moins aimé :
- Bob Benson, un peu trop mystérieux pour être intéressant
- ça manquait peut-être d'un poil plus de fulgurance dans la réalisation
Ma note : 16/20