Le pilote de Melrose m’avait laissé une drôle d’impression. Une ambiance glacée, une apparence trop clinquante, des personnages superficiels. Cette semaine, on repart à zéro et c’est un tout autre Melrose Place, de loin supérieur au premier épisode. Il y a une meilleure ambiance, plus de rythme, on s’intéresse davantage aux nouveaux personnages et la résidence est mieux mise en valeur.
La vraie surprise, c’est le personnage de Lauren. Je n’étais pas du tout chaud concernant cette nouvelle histoire de prostitution. Le Melrose original avait déjà traité le sujet à la fois avec Sydney mais aussi plus tard avec Megan (Kelly Rutherford - Gossip girl). Je suis donc le premier étonné par la bonne tenue de cette intrigue. Lauren est entraînée dans cette spirale bien malgré elle, l’évolution se fait de façon cohérente. Toby s’est bien amusé et refile Lauren à un autre ami. La froideur de Lauren au moment du paiement est saisissant. Elle rentre dans le jeu et cet argent facile commence à lui plaire. On est loin des remords de Sydney à l’église le soir de noël. Bonne idée de décloisonner les personnages, Lauren croisant Ella et David. Je vois bien David mettre son nez dans les affaires de Lauren et peut-être même la sauver d’un mauvais pas un de ces jours. Bref, si j’étais prêt à la détester, Lauren devient l’un de mes personnages féminins préférés et je suis curieux de voir la suite.
Ella se profile définitivement comme la nouvelle Amanda Woodward du groupe. Katie Cassidy n’a pas toujours le charisme ni la verve d’Heather Locklear mais, par moment, il y a un réel phénomène de mimétisme qui fait plaisir à voir à l’écran. Sydney étant morte, je la verrai parfaitement obtenir les clés du château et devenir la nouvelle gérante des lieux pour mener son petit monde, et surtout Jonah, à la baguette. Sa rivalité avec Riley ne demande qu’à éclater au grand jour. Et le trio Ella/Jonah/ Riley rappelle à plus d’un égard Amanda, Billy, Alison. Ça pourrait devenir vraiment pas mal à la longue. Au travail, Ella a quelques soucis mais retombe sur ses pieds quoiqu’il arrive, comme Amanda savait si bien le faire. Quelques mois après Harper’s island, il est amusant de retrouver Victor Webster et Katie Cassidy à nouveau face à face. Le cliché « scandaleux » d’Ella était en revanche un peu trop facile pour souligner l’aspect "manipulatrice" et "prête à tout" de la grande blonde.
Lors des premières photos du casting, Colin Egglesfield ne m’inspirait rien d’intéressant. Je le voyais comme une version hétéro de Matt Fielding (Doug Savant – Desperate housewives). Comme pour Lauren, les apparences étaient trompeuses. Auggie est un personnage sombre, torturé. Les flash backs en compagnie de Sydney sont excellents, on résume en quelques scènes une relation ambiguë et complexe entre ces deux personnages. J’aurais adoré les voir en temps réel. Auggie, c’est l’ombre et la lumière. L’histoire de la mort de sa copine est surprenante mais un peu cliché. Elle tombe pile poil pour lui donner de l’épaisseur c’est vrai. Mais ça reste bon. A côté, Jonah, et encore moins le très fade David, ne font pas le poids. On explique également le cliffhanger du premier épisode, la piste Auggie meurtrier s’éteint.
On en apprend aussi plus sur David et la mort de sa mère, ce qui ne rend pas le personnage intéressant. Au contraire, c’est incohérent avec le premier Melrose et, si David n’était pas le fils de Michael, il serait un personnage sans intérêt, ce qu’il est en réalité. Shaun Sipos est le mauvais choix du casting. On ne croit pas une seconde à ce personnage de voleur à l’enfance pauvre super cliché passée dans une caravane.
En dehors de l’immonde interprétation d’Ashley Simpson, Violet devient le centre d’intérêt de la série à la fin de l’épisode. Le Melrose original a eu de nombreux psychopathes avec bien sûr l’inoubliable Marcia Cross dans le rôle Kimberly Shaw. Violet sera, elle, la première psychopathe du revival version 2009. Le flash back entre Violet et Sydney est du plus bel effet. Sydney a l’air déstabilisée, inquiète mais a priori on peut la croire. Sydney n’a jamais eu d’enfant. Tout du moins pas dans la série… Si tel est le cas, Sydney l’aurait eu avant d’arriver à Los Angeles. Le mieux serait de suivre la piste d’une Violet totalement givrée prenant ses rêves pour des réalités. Elle est une vraie bombe à retardement. Je serais Auggie, je me méfierais de la petite rouquine.
La production prend aussi un malin plaisir à tordre le cou au passé. Les premiers épisodes de Melrose se terminaient eux aussi au bord de la piscine, mais le ton bon enfant est désormais à bannir dans les années 2000.
Bilan : Je regrette l’absence de Michael Mancini mais elle permet de s’intéresser davantage aux personnages principaux de la nouvelle série et de faire table rase du passé. La série serait d’ailleurs bien meilleure si on n’essayait pas de la rattacher artificiellement à la version originale. Melrose 2009 prend avec cet épisode un bien meilleur départ. Néanmoins, au niveau des audiences, la série a fait un flop ce mardi sur la CW. Pour redresser la barre quelques idées, des intrigues de folie comme dans le vrai Melrose. Créer un ménage à trois avec Ella, Jonah et Riley, Violet voulant tuer Auggie, Lauren prise dans un réseau porno russe avec Jonah derrière la caméra et le retour d’Amanda. Avec de telles péripéties, les audiences devraient remonter.
J'ai bien aimé :
- Découvrir les nouveaux personnages
- l'atmosphère moins glaciale
- les flash backs sur Sydney
Je n'ai pas aimé :
- David le petit voleur
- les incohérences par rapport au Melrose original
Note : 11/ 20
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