Critique : Monroe 1.06

Le 22 mai 2011 à 20:45  |  ~ 6 minutes de lecture
Pour son season final, Monroe propose un épilogue centré sur le neurochirurgien vedette qui va se retrouver confronté à un choix impossible. Au programme, de l'émotion, un James Nesbitt royal, et un bilan positif pour une série vraiment charmante.
Par sephja

Critique : Monroe 1.06

~ 6 minutes de lecture
Pour son season final, Monroe propose un épilogue centré sur le neurochirurgien vedette qui va se retrouver confronté à un choix impossible. Au programme, de l'émotion, un James Nesbitt royal, et un bilan positif pour une série vraiment charmante.
Par sephja

Pitch season final 1

Pendant que Fortune  se remet de sa double opération, Monroe apprend que Shepherd désire quitter l'hôpital pour prendre ses distances avec Bremnen. Mais le conflit va vite tourner court lorsqu'une adolescente est amenée au bloc, le cerveau en état de mort cérébrale. Monroe décide de ne pas l'opérer, mais le père va réussir à le convaincre de le faire malgré tout en faisant remonter à la surface le souvenir de Charlotte, sa fille décédée. 

 

 

 

Quand le cerveau et le coeur perdent le contrôle

Pour ce dernier épisode de la saison, Bremnen va se retrouver laissée de côté pour mieux se centrer sur Monroe et sur la mort de sa fille Charlotte. Totalement émouvante, cette partie est superbement portée par un James Nesbitt royal qui va esquiver la tendance mélodramatique. L'épisode se servir de l'événement pour apporter un éclaircissement sur le fonctionnement de Monroe. Très touchante, cette histoire clôt en beauté une saison où le show aura su trouver le ton juste en équilibrant plutôt bien le mélange entre drame et réalisme. 

Le plus dur dans le métier, conclura Monroe assez justement, consiste à réussir à passer à autre chose, malgré la peine et la douleur qui vous envahissent lorsque rien ne va comme il le faudrait. Le coeur brisé de Monroe ne se réparera pas en sauvant des vies ou en devenant le meilleur, et il n'ignore pas que la mort de Charlotte sera avec lui pour toujours. Beau portrait d'un praticien qui travaille pour réussir à rester en vie, Monroe n'est pas du tout la copie de House annoncé, tant leur gestion de leurs blessures internes est totalement à l'opposé l'une de l'autre. 

On regrettera malgré tout une première partie d'épisode pas vraiment convaincante sur les luttes des internes pour gagner les faveurs de Monroe ou Bremnen. Passablement stérile, cette partie de l'épisode permet d'accorder une petite place à la chirurgienne qui va enfin fissurer son masque de froideur et expliquer son comportement à Shepherd. La révélation n'est pas captivante en soi, mais permet à Sarah Parish de faire preuve d'un jeu moins stéréotypé, brisant la carapace de son personnage pour apporter un peu d'intérêt à une partie de l'histoire plutôt mal gérée.

 

 


Un épisode en signe d'épilogue et non de conclusion

Pour son final, Monroe choisit de ne pas jouer la carte de la surprise et fournit un épisode chaleureux, mettant essentiellement en valeur la qualité des personnages et de l'ambiance de la série. Chaque comédien hérite d'une petite scène, preuve de l'attachement des scénaristes pour chacun des membres de l'hôpital, préférant voir dans cette fin l'aboutissement du travail de cette première année. Pas de retournements de situation, mais deux chirurgiens qui baissent leur garde pour tenter d'avancer et d'exprimer les traumatismes ou la souffrance qui font de Bremnen, Shepherd et Monroe ce qu'ils sont. 

Nouvelle preuve de la qualité du casting, la scène entre Monroe et son ex-femme est une vraie réussite et constitue le sommet de cet épisode, un petit moment de grâce où les comédiens font preuve d'une vraie harmonie. Série médicale assez éloignée des concurrents par son fonctionnement, Monroe mériterait d'être plus ambitieuse en prenant la forme d'un feuilleton à grande échelle afin d'essayer d'élaborer une vraie continuité entre les épisodes. Car si le show a un coeur et un cerveau, elle n'a pas réussi à construire tout le corps qui est autour, n'osant pas encore construire d'intrigues sur plusieurs épisodes. 

Un season final en guise d'épilogue qui ferme une page pour en ouvrir une nouvelle où le show va devoir oser plus, maintenant que le décor est parfaitement planté. Le plus difficile est fait, tant le show aura réussi à gagner la bataille du coeur et du cerveau, construisant une série intelligente capable de produire de vrais émotions.

 

 


Un petit bilan de la saison 1

Série médicale qui parle de l'humain plus que de la médecine, Monroe est un show plutôt touchant sur la difficile alchimie entre passion et raison, à travers des relations entre médecins et patients vraiment réussies. Toujours touchante, la série mise sur l'émotion sans jamais céder au genre tire-larmes, les deux chirurgiens se focalisant avant tout sur la guérison, rebouchant les fuites d'une machine complexe : l'être humain.

Portée par une réalisation et un style efficace, la série crée une certaine routine, ne se montrant que rarement ennuyeuse (si l'on excepte l'épisode 4) avec ce charme si particulier des séries britanniques. Sans jamais verser dans le spectacle inutile, Monroe possède cette capacité étonnante de savoir trouver le ton juste pour faire naître une réelle empathie chez le spectateur, us ant avec intelligence du processus d'identification. Pas aussi ambitieuse que ses concurrentes d'outre-Manche, Monroe est la série idéale pour ceux qui se sont lassés des médecins de New-Jersey ou de Seattle, proposant une vision différente du medical drama sans pour autant esquiver certains éléments inhérents au genre.

Partagé entre un neurochirurgien trop affectif et une chirurgienne cardiaque trop cérébrale, la série trouve un équilibre, malgré certaines faiblesses dans la gestion de Bremnen. Loin d'être parfaite, Monroe possède le mérite de réconcilier avec un genre médical qui peinait à se renouveler, en espérant que l'avenir lui permettra de développer tout son potentiel.  

 

J'aime : 

  •  James Nesbitt formidable
  •  une deuxième partie d'épisode vraiment touchante 
  •  une direction artistique impeccable 
  •  Bremnen qui tombe enfin le masque


Je n'aime pas : 

  •  des intrigues entre internes trop stériles  
  •  l'intrigue sur Bremnen et Shepherd, franchement pathétique


Note : 13 / 20

Un bilan positif pour Monroe, petite série anglaise réussie qui pourra réconcilier les lassés des séries médicales avec un genre qui peine à se renouveler. Un casting épatant pour une plongée assez réaliste dans le milieu des chirurgiens confirmés, et qui ne cherche pas à en faire trop. 

Six petits épisodes, mais vous ne le regretterez pas. 

L'auteur

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Image Monroe
13.08
12.83

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