Critique : Mr. Robot 2.03

Le 05 août 2016 à 09:34  |  ~ 39 minutes de lecture
Loin de répondre à nos nombreuses questions, les deux premiers épisodes, en fait les deux parties d'une même histoire, nous ont proposé des pistes de résolution à n'en plus finir. La tension entre l'illusion et la réalité n'aura jamais été aussi prononcée que maintenant.

Critique : Mr. Robot 2.03

~ 39 minutes de lecture
Loin de répondre à nos nombreuses questions, les deux premiers épisodes, en fait les deux parties d'une même histoire, nous ont proposé des pistes de résolution à n'en plus finir. La tension entre l'illusion et la réalité n'aura jamais été aussi prononcée que maintenant.
Par PuckyPotts

Cet épisode est traversé de manière transversale par trois thèmes fortement présents dans l'ensemble de la série : panique, contrôle et illusion. Les individus qui constituent cette trinité sont indissociables. Ils forment un cycle perpétuel qui renvoie à cette boucle infinie qu'Elliot tente de créer pour se libérer de Mr. Robot. La panique appelle le besoin de contrôle, le contrôle n'est qu'une illusion qui amène le sentiment de panique.

Sam Esmail nous avait promis une deuxième saison qui deviendrait rapidement beaucoup plus noire que sa grande sœur. Force est de constater qu'il ne nous avait pas menti. Ce cycle perpétuel qu'illustre parfaitement le titre de l'épisode, "Kernel Panic" (voir le Coin du Techos pour plus d'explications), nous concerne également en tant que spectateur. Nous sommes constamment sur nos gardes, peu de moments de répit nous sont offerts, nous obligeant malgré nous à participer à ce cycle infernal.

Pour les personnages comme pour le spectateur, en découle un sentiment d'impuissance qui nous identifie d'autant plus à ce que l'on voit à l'écran. Je ne saurais dire si le quatrième mur est brisé tant le spectateur est intégré à l'histoire comme un personnage. Les scènes d'information tirées de la vie réelle, avec Barack Obama pour la plupart d'elles, les événements récents constamment évoqués dans la série, nous font participer viscéralement à l'intrigue.

 

 

Panique

 

« Bonsoir, Elliot ». C'est ainsi que Tyrell nous laissait à la fin de l'épisode précédent. Un sentiment de panique familier s'éprend d'Elliot. Il est plus que jamais perdu entre la réalité et l'illusion. Les craintes sont partagées avec le spectateur : il est incapable d'être certain de la réalité de la conversation avec Tyrell. Mr. Robot pourrait très bien être en train de lui jouer un tour. L'hypothèse de la mort de Tyrell est toujours à considérer.

 

Elliot et Mr. Robot devant le téléphone.

 

Elliot n'est pas le seul à paniquer. L'ensemble de l'équipe de la FSociety se met à prendre peur. Leslie Romero, dont on vient d'apprendre le nom et le passé, est retrouvé mort chez lui par Mobley, assassiné avec un mode opératoire qui rappelle étrangement le meurtre de Gideon. Ce double assassinat de personnes en lien avec le hack E Corp. interroge, notamment Mobley, paniqué, qui retrouve Darlene. Ensemble, ils vont reprendre contact avec un autre membre de la FSociety, Trenton. Cette dernière et Mobley remettent en cause le jeu de Darlene et Elliot, les deux seules personnes en contact avec la Dark Army. Sous l'effet de la panique se disloquent les anciennes alliances.

Panique chez Angela également. La panique ne se caractérise pas nécessairement par un mouvement de foule, un mouvement brusque, des scènes violentes ou que sais-je encore. La panique, comme l'explique Elliot, c'est un sentiment de peur écrasant, latent. Philip Price, personnage de plus en plus intéressant, "maître de l'univers" selon sa plaisanterie qui n'en est pas vraiment une, le ressent très bien chez Angela. Elle se ment à elle-même. Price va la tester et jouer avec elle. Il lui offre la tête de deux dirigeants d'E Corp. impliqués dans l'affaire qui a coûté la vie de sa mère. Qui craquera le premier ou la première ?

 

 

Contrôle

 

Le personnage de Ray gagne en profondeur à mesure que notre connaissance de son histoire s'améliore. Comme plus d'une fois dans l'univers de Mr. Robot, les apparences sont trompeuses. Ce personnage, tout languissant, n'inspire pas la méfiance. Et pourtant, s'il y a bien un personnage qui donne l'impression d'avoir le contrôle dans cet épisode, c'est lui. On le voit rendre visite à un personnage qui s'avère être un administrateur réseau de ses affaires. Ce dernier semble manifestement craindre Ray, et pour cause, on comprend rapidement qu'il vient d'être passé à tabac. Malheureusement ou heureusement pour lui, il est capable de plus aider Ray, qui va devoir trouver quelqu'un ayant de meilleures connaissances de sécurité informatique. On voit aisément où l'intrigue veut nous amener. La nouvelle collaboration entre Ray et Elliot/Mr. Robot qui se dessine peut interroger au regard des assassinats tout récent. Qui a commandité ces actes ?

 

Confrontation entre Elliot et Mr. Robot.

 

Adderall. Contrôle. Adderall. Contrôle. Elliot atteint ses derniers retranchements : il veut provoquer un kernel panic, c'est-à-dire faire crasher son moi le plus profond. Il reprend de la drogue pour se débarrasser de Mr. Robot ; non pas de la morphine cette fois-ci, mais de l'Adderall. Mr. Robot essaiera bien de déjouer ce stratagème dans une scène complètement irréaliste où Elliot avale une mixture qui ressemble à du béton. Si cette scène est certainement exagérée par l'imaginaire d'Elliot, je suis en droit – j'ai toujours ma casquette de spectateur méfiant – de me demander si ce n'est pas Mr. Robot qui a engagé des sbires, par exemple auprès de Ray, pour le surveiller. Peu importe, je ne saurai pas ce qui s'est passé, tout ce qu'on me laisse savoir, c'est qu'Elliot parvient à se défaire de Mr. Robot. Il n'aura jamais été aussi proche d'une machine. Si les scènes sont complètement jouissives, les problèmes ne tardent pas à survenir. Des pixels qui crashent, des illusions, des bips électroniques de cartes mères. Elliot n'a pas dormi depuis six jours : est-il toujours humain ? Il parle d'ailleurs de crash pour qualifier son état. Ça y est, le kernel panic est lancé.

Je ne peux m'empêcher, avant de parler des phases d'illusion, d'évoquer cette scène d'introduction riche et dans un sens, émouvante, un flashback que l'on pourrait appeler Romero Origins. On y apprend que la salle d'arcade lui appartient et qu'elle possède une histoire plutôt macabre. Leslie Romero, on apprend également à cette occasion son prénom, nous montre que c'est un personnage qui aime avoir le contrôle et qu'il ne se base pas sur les superstitions. Dommage, il a perdu. Sa vie ne connaîtra pas une meilleure fin que les anciens propriétaires du lieu. En tout cas, petit clin d’œil sympathique, le F de FSociety signifie à la base Fun. Quand le Fun disparaît pour laisser place au Fuck, le symbole est fort.

 

 

Illusion

 

Ah, les illusions. On y revient rapidement. Maintenant, c'est juste nous et lui, Elliot s'adresse directement à nous. Mais Elliot voit bien que nous avons tous, spectateurs, cette casquette de spectateur méfiant. Il a raison, nous n'y croyons pas. « He's gone, he's gone! ». Malheureusement, ce n'est pas aussi simple que ça. Comme la chanson du début de l'épisode, You Don't Have to Say You Love Me de Dusty Springfield, nous le laisse imaginer, Elliot et Mr. Robot sont complètement indissociables. Mr. Robot va finir par réapparaître après la désintoxication d'Elliot. Le contrôle n'existe pas, ce n'était qu'une illusion. Ce n'est pas d'éviter le crash qui est important, mais de pouvoir se "corriger". Il y a une réflexion intéressante autour du rapport entre l'humain et la technologie qui émerge dans cette deuxième saison.

Et ce rapport, le personnage de l'inspectrice DiPierro l'interroge longuement. Sa vie ne semble être qu'une illusion. Elle est traversée par l'ennui et se retrouve à regarder des émissions de télé-réalité. En aparté, la série opère ici un double dialogue, comme elle avait déjà pu le faire en première saison, en montrant une télé-réalité du même network, mais en critiquant le medium… La seule amie de l'inspectrice semble être Alexa, une forme d'intelligence artificielle primitive telle qu'Amazon peut déjà présenter par exemple. Ses relations sont virtuelles : elle a des séances de sexe à distance sur un chat IRC. Le rapport entre humain et technologie est ici déshumanisant. Son moment d'évasion, ironiquement, elle peut le trouver lorsqu'elle se prépare le matin, complètement droguée au café pour affronter sa journée, et qu'elle écoute Highwayman des The Highwaymen. Doit-on y voir un esprit bien plus aventurier prêt à déroger aux règles établies ? J'ai beaucoup d'espoir en ce personnage ! J'espère qu'elle s'émancipera de ses illusions technologiques et de son quotidien !

 

Angela dans le bureau de Price.

 

Et je vais finir cette critique par un personnage qui me tient tout particulièrement à cœur, Angela. À l'instar d'Elliot, elle adopte une attitude très robotique : elle ne décoche qu'un seul sourire à Price de tout l'épisode. Il est difficile de juger si elle joue un jeu ou non. Il est, en revanche, facile de se convaincre qu'elle se ment à elle-même. Elle ne semble pas apprécier son nouveau travail. Je pense qu'une porte de sortie de cycle infernal Panique-Contrôle-Illusion est cette Révolution dont on parle tant. En tant que spectateur, j’attends beaucoup d'Elliot et d'Angela, les deux personnages les plus fortement enfermés dans ce schéma, et j'espère que cette révolution sera encore plus forte qu'en première saison !

 

Dans un sens, ce début de deuxième saison me surprend beaucoup. J'aime beaucoup qu'on questionne mon rapport à la réalité, à mon imaginaire. Les questions d'éthique et de politique, moins présentes en apparence pour le moment, mais qui parcourent la série, me questionnent personnellement à beaucoup d'égards. J'ai du mal à savoir si cette sensation est partagée par beaucoup de spectateurs. Du coup, j'ai du mal à savoir si ce double effet d'introspection personnelle et d'identification au récit est particulièrement réussi. Mais en tout cas, ça fonctionne chez moi !

 

J'ai aimé :

 

  • Rami Malek sous l'emprise de l'Adderall, une prestation servie par une mise en scène recherchée qui justifie à elle seule le visionnage de l'épisode.
  • Dom Dipierro, l'agente du FBI, qui sait mener ses affaires et qui pourraient bien nous offrir un bon retournement.
  • Philip Price, Master of the Universe, un personnage machiavélique à souhait.
  • Romero Origins.

 

Je n'ai pas aimé :

 

  • C'est plutôt une frustration, mais je veux savoir si Tyrell est vivant ou non, l'attente est terrible.
  • Quelques grosses ficelles scénaristiques.

 

Ma note : 14/20.

 

 

Le Coin du Techos

 

  • Kernel panic : vous connaissez tous certainement le célèbre Blue Screen of Death de Windows ? Le kernel panic est l'équivalent sur les systèmes équipés du système d'exploitation Linux, ou d'un grand nombre d'autres systèmes basés sur le noyau Unix, et donc Mac OS X. Il s'agit d'un mécanisme permettant d'avertir l'utilisateur d'une erreur système impossible à corriger ou à ignorer menant à un redémarrage, parfois avec des dégâts irréversibles.
  • Phreaking : dans le flashback du début de l'épisode, Mobley nous apprend que Romero était un grand phreaker. Le phreaking peut être considéré comme l'ancêtre du hacking des temps modernes. Avant que les réseaux que l'on connaît aujourd'hui apparaissent, des phreakers pirataient les réseaux téléphoniques. Il existe un grand nombre d'affaires de phreaking célèbres, comme celle de Captain Crunch et le jouet de sa boîte de céréales.
  • Booby trap : il existe de nombreux dispositifs pour booby-trap son ordinateur. Mais généralement, les enquêteurs usent d'outils de forensics (HotPlug Field Kit, COFEE, etc.) – d'ailleurs plutôt puissants pour avoir pu en tester un certain nombre – avant de se connecter à des systèmes extérieurs. Pas très malins, les enquêteurs du FBI... On va dire que c'est justifié pour faire avancer l'histoire, même si des ripostes aux forensics existent (USBKill par exemple).
  • Bitcoin : on parle ici de hot wallets and cold wallets. Pour faire une anologie, le hot wallet est un portefeuille directement accessible sur internet et qui peut servir à faire des transactions usuelles. Ce portefeuille est plus exposé. Le cold wallet peut être vu comme un coffre-fort hors-ligne qui sert à stocker une grosse partie de la monnaie électronique et qui est beaucoup plus protégé.

 

 

Fun Facts

 

  • Des petits malins se sont amusés à passer à l'endroit ce que Léon dit dans le restaurant – ce qui n'est pas sans rappeler, pour les fans, David Lynch, un autre réalisateur qui aime questionner notre rapport à la réalité. Il parle évidemment de Seinfeld, mais pas de n'importe quel épisode. Il parle de The Betrayal, un épisode qui possède une chronologie inversée !
  • La réponse qu'Alexa, sorte d'intelligence artificielle, donne à Dipierro suite à la question sur la fin du monde est la même réponse que le "Echo" d'Amazon donne.
  • Le pseudo de la personne avec qui DiPierro chat est "happyhardonhenry806", qui n'est pas sans rappeler le pseudo du personnage que joue Christian Slater dans Pump Up the Volume. Un autre indice ou simple clin d’œil ?

Loin de répondre à nos nombreuses questions, les deux premiers épisodes, en fait les deux parties d'une même histoire, nous ont proposé des pistes de résolution à n'en plus finir. La tension entre l'illusion et la réalité n'aura jamais été aussi prononcé qu'actuellement.

 

Cet épisode est traversé de manière transversale par trois thèmes fortement présents dans l'ensemble de la série : panique, contrôle et illusion. Les individus qui constituent cette trinité sont indissociables les uns des autres. Ils forment un cycle perpétuel qui renvoi à cette boucle infinie qu'Elliot tente de créer pour se libérer de Mr. Robot. La panique appelle le besoin de contrôle, le contrôle n'est qu'une illusion qui amène le sentiment de panique.

 

Sam Esmail nous avait promis une deuxième saison qui deviendrait rapidement beaucoup plus noire que se grande sœur. Force est de constater qu'il ne nous avait pas menti. Ce cycle perpétuel qu'illustre parfaitement le titre de l'épisode, nous concerne également en tant que spectateur. Nous sommes constamment sur nos gardes, peu de moments de répit nous sont offerts, nous obligeant malgré nous à participer de ce cycle infernale.

 

Pour les personnages comme pour le spectateur en découle un sentiment d'impuissance qui nous identifie d'autant plus à ce que l'on voit à l'écran. Je ne saurais dire si le quatrième mur est brisé tant le spectateur est intégré à l'histoire comme un personnage. Les scènes d'informations tirées de la vie réelle, avec Barack Obama pour la plupart d'elles, les événements récents constamment évoqués dans la série, nous font participer viscéralement à l'intrigue.

 

Panique

 

« Bonsoir Elliot ». C'est ainsi que Tyrell nous laissait à la fin de l'épisode précédent. Un sentiment de panique familier s'éprend d'Elliot. Il n'est plus que jamais perdu entre la réalité et l'illusion. Les craintes sont partagés avec le spectateur : il est incapable d'être certain de la réalité de la conversation avec Tyrell. Mr. Robot pourrait très bien être en train de lui jouer un tour. L'hypothèse de la mort de Tyrell est toujours à considérer.

 

Elliot n'est pas le seul à paniquer. L'ensemble de l'équipe de la FSociety. Se met à prendre peur. Leslie Romero dont on vient d'apprendre le nom et la passé, est retrouvé mort chez lui par Mobley, assassiné avec un mode opératoire qui rappelle étrangement le meurtre de Gideon. Ce double assassinat de personnes en lien avec le hack du 5 septembre interroge, notamment Mobley qui retrouve paniqué Darlene. Ensemble, ils vont retrouver une autre membre de la FSociety., Trenton. Ces deux derniers remettent en cause le jeu de Darlene et Elliot, les deux seules personnes en contact avec la Dark Army. Sous l'effet de la panique se disloque les anciennes alliances.

 

Panique chez Angela également. La panique ne se caractérise pas nécessairement pas un mouvement de foule, un mouvement brusque, des scènes violentes ou ne sais-je encore. La panique comme l'explique Elliot, c'est un sentiment de peur écrasent, latent. Philip Price, personnage de plus en plus intéressant, « maître de l'univers » selon sa plaisanterie qui n'en est pas vraiment une, le ressent très bien chez Angela. Elle se ment à elle-même. Price va la tester et jouer avec elle. Il lui offre la tête de deux dirigeants d'E Corp. impliquées dans l'affaire qui a coûté la vie de sa mère. Qui craquera le premier ou la première ?

 

Contrôle

 

Le personnage de Ray gagne en profondeur à mesure que notre connaissance de son histoire s'améliore. Comme plus d'une fois dans l'univers de Mr. Robot, les apparences sont trompeuses. Ce personnage, tout languissant, n'inspire pas la méfiance. Et pourtant, s'il y a bien un personnage qui donne l'impression d'avoir le contrôle dans cet épisode, c'est lui. On le voit rendre visite à un personnage qui s'avère être un administrateur réseau de ses affaires. Ce dernier semble manifestement craindre Ray, et pour cause, on comprendre rapidement qu'il vient d'être passé à tabac. Malheureusement ou heureusement pour lui, il est capable d'aider plus Ray qui va devoir trouvé quelqu'un ayant de meilleurs connaissances de sécurité. On voit aisément où l'intrigue veut nous amener. La nouvelle collaboration entre Ray et Elliot/Mr. Robot qui se dessine peut intérroger où regard des assassinats tout récent. Qui a commandité ces actes ?

 

Adderall. Contrôle. Adderall. Contrôle. Elliot atteint ses derniers retranchements : il veut provoquer un kernel panic, c'est-à-dire faire crasher son moi le plus profond. Il reprend la drogue pour se débarrasser de Mr. Robot, non pas de la morphine cette fois-ci, mais de l'adderall (https://fr.wikipedia.org/wiki/Adderall). Mr. Robot essaiera bien de déjouer ce stratagème dans une scène complètement irréaliste où Elliot avale une mixture qui ressemble à du béton. Si cette scène est certainement exagérée par l'imaginaire d'Elliot, je suis en droit, j'ai toujours ma casquette de spectateur méfiant, si ce n'est pas Mr. Robot qui a engagé des sbires, par exemple auprès de Ray, pour le surveiller. Peu importe, je ne saurai pas ce qui s'est passé, tout ce qu'on me laisse savoir, c'est qu'Elliot parvient à se défaire de Mr. Robot. Il n'aura jamais été aussi proche d'une machine. Si les scènes sont complètement jouissives, les problèmes ne tardent pas à survenir. Des pixels qui crashent, des illusions, des bips électroniques de cartes mères. Elliot n'a pas dormi depuis six jours et n'aura jamais été aussi peu humain. Il parle d'ailleurs de crash pour qualifier son état. Ça y est, le kernel panic est lancé.

 

Je ne peux m'empêcher avant de parler des phases d'illusions d'évoquer cette scène d'introduction riche et dans un sens, émouvante, un flash-back que l'on pourrait appeler Romero Origins. On y apprend que la salle d'arcade lui appartient et qu'elle possède une histoire plutôt macabre. Leslie Romero, on apprend également son prénom, nous montre que c'est un personnage qui aime avoir le contrôle et qu'il ne se base pas sur les superstitions. Dommage, il a perdu. Sa vie n'aura pas une meilleure fin que les anciens propriétaires du lieu. En tout cas, petit clin d’œil sympathique, le F de FSociety. signifie à la base Fun. Quand le Fun disparaît pour laisser place au Fuck, le symbole est fort.

 

Illusion

 

Ah les illusions. On y revient rapidement. Maintenant c'est juste nous, Elliot s'adresse directement à nous. Mais Elliot voit bien que nous avons tous, spectateurs, cette casquette de spectateur méfiant. Il a raison, nous n'y croyons pas. « He's gone, he's gone ! ». Malheureusement, ce n'est pas aussi simple que ça. Comme la chanson du début de l'épisode nous laissait l'imaginer, You don't Have To Say You Love Me (https://www.youtube.com/watch?v=QR4vE9xL3yk) de Dusty Springfield nous le laisse imaginer, Elliot et Mr. Robot sont complètement indissociables. Mr. Robot va finir par réapparaître après la désintoxication d'Elliot. Le contrôle n'existe pas, ce n'était qu'une illusion. Ce n'est pas d'éviter le crash qui est important, mais de pouvoir se « corriger ». Il y a une réflexion intéressante autour du rapport entre l'humain et la technologie qui émerge dans cette deuxième saison.

 

Et ce rapport, le personnage de l'inspectrice Dipierro l'interroge longuement. Sa vie ne semble être qu'une illusion. Elle est traversée par l'ennui et se retrouve à regarder des émissions de télé-réalité. En aparté, la série opère ici un double dialogue, comme elle avait déjà pu le faire en première saison, en montrant une télé-réalité du même network mais en critiquant le medium… La seule amie de l'inspectrice semble être Alexa, une forme d'intelligence artificielle primitive telle qu'Amazone peut déjà présenter par exemple. Ses relations sont virtuelles : elle a des séances de sexe à distance sur un chat IRC. Le rapport entre humain et technologie est ici déshumanisant. Son moment d'évasion, ironiquement, elle peut le trouver lorsqu'elle se prépare le matin, complètement droguée au café pour affronter sa journée, et qu'elle écoute Highwayman (https://www.youtube.com/watch?v=aFkcAH-m9W0) des The Highwaymen. Doit-on y voir un esprit bien plus aventurier prêt à déroger aux règles établies ? J'ai beaucoup d'espoir en ce personnage ! J'espère qu'elle s'émancipera de ses illusions technologiques et de son quotidien !

 

Et je vais finir cette critique par un personnage qui me tient tout particulièrement à cœur, Angela. À l'instar d'Elliot, elle adopte une attitude très robotique : elle ne décoche qu'un seul sourire à Price de tout l'épisode. Il est difficile de juger si elle joue un jeu ou non. Il est en revanche facile de se convaincre qu'elle se ment à elle-même. Elle ne semble pas apprécier son nouveau travail. Je pense qu'une porte de sortie de cycle infernal Panique-Contrôle-Illusion est cette Révolution dont on parle tant. En tant que spectateur, j’attends beaucoup d'Elliot et d'Angela, les deux personnages les plus fortement enfermés dans ce schéma, et j'espère que cette révolution sera encore plus forte qu'en première saison !

 

Dans un sens, ce début de deuxième saison me surprend beaucoup. J'aime beaucoup qu'on questionne mon rapport à la réalité, à mon imaginaire. Les questions d'éthique et de politique, moins présentes en apparence pour le moment, mais qui parcourent la série me questionnent personnellement à beaucoup d'égards. J'ai du mal à savoir si cette sensation est partagée par beaucoup de spectateurs. Du coup, j'ai du mal à savoir si ce double effet d'introspection personnelle et d'identification au récit est particulièrement réussi. Mais en tout cas, ça fonctionne chez moi !

 

J'ai aimé :

 

- Rami Malek sous l'emprise de l'adderall, une prestation servie par une mise en scène recherchée qui justifie à elle-seule la visionnage de l'épisode.

- Dom Dipierro, l'agente du FBI, qui sait mener ses affaires et qui pourraient bien nous offrir un bon retournement.

- Philip Price, Master of the Universe (https://www.youtube.com/watch?v=X3W7ch0oLeA), un personnage Machiavelien à souhait.

- Romero Origins.

 

Je n'ai pas aimé :

 

- C'est plutôt une frustration, mais je veux savoir si Tyrell est vivant ou non, l'attente est terrible.

- Quelques grosses ficelles scénaristiques.

 

Ma note : 14/20.

 

Le coin du Techos

 

Kernel panic (https://fr.wikipedia.org/wiki/Panique_du_noyau) : vous connaissez tous certainement le célèbre Blue Screen of Death (https://www.youtube.com/watch?v=W9_DQjQbtTY) de Windows ? Le kernl panic est l'équivalent sur les systèmes équipez du système d'exploitation Linux, ou d'un grand nombre d'autres systèmes basés sur le noyau Unix, et donc Mac OS X. Il s'agit d'un mécanisme permettant d'avertir l'utilisateur d'une erreur système impossible à corriger ou à ignorer menant à un redémarrage, parfois avec des dégâts irréversibles.

 

Phreaking (https://fr.wikipedia.org/wiki/Phreaking) : dans le flash-back du début de l'épisode, Mobley nous apprend que Romero était un grand phreaker. Le phreaking peut être considéré comme l'ancêtre du hacking des temps modernes. Avant que les réseaux que l'on connaît aujourd'hui apparaissent, des phreakers pirataient les réseaux téléphoniques. Il existe un grand nombre d'affaires de phreaking célèbres, comme celle de Captain Crunch et le jouet de sa boîte de céréales (https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Draper).

 

Booby trap (https://en.wikipedia.org/wiki/Booby_trap) : il existe de nombreux dispositifs pour booby-trap son ordinateur. Mais généralement, les enquêteurs usent d'outils de forensics (HotPlug Field Kit, COFEE, etc.), d'ailleurs plutôt puissants pour avoir pu en tester un certain nombre, avant de se connecter à des systèmes extérieurs. Pas très malins les enquêteurs du FBI, on va dire que c'est justifier pour faire avancer l'histoire, même si des ripostes aux forensics existent (USBKill par exemple).

 

Bitcoin (https://fr.wikipedia.org/wiki/Bitcoin) : on parle ici de hot wallets and cold wallets. Pour faire une anologie, le hot wallet est un portefeuille directement accessible sur internet et qui peut servir à faire des transactions usuelles. Ce portefeuille est plus exposé. Le cold wallet peut être vu comme un coffre-fort hors-ligne qui sert à stocker une grosse partie de la monnaie électronique et qui est beaucoup plus protégé.

 

Fun Facts

 

Des petits malins se sont amusés à passer à l'endroit ce que Léon dit dans le restaurant, ce qui n'est pas sans rappeler pour les fans de David Lynch, un autre réalisateur qui aime questionner notre rapport à la réalité. Il parle évidemment de Seinfield, mais pas de n'importe quel épisode. Il parle de The Betrayal (https://en.wikipedia.org/wiki/The_Betrayal), un épisode qui possède une chronologie inversée !

 

La réponse qu'Alexa, sorte d'intelligence artificielle, donne à Dipierro suite à la question sur la fin du monde est la même réponse que le Echo d'Amazon donne.

 

Le pseudo de la personne avec qui Dipierro chat est « happyhardonhenry806 », qui n'est pas sans rappeler le pseudo du personnage que joue Christian Slater dans Pump Up the Volume (https://en.wikipedia.org/wiki/Pump_Up_the_Volume_(film)). Un autre indice ou simple clin d

Loin de répondre à nos nombreuses questions, les deux premiers épisodes, en fait les deux parties d'une même histoire, nous ont proposé des pistes de résolution à n'en plus finir. La tension entre l'illusion et la réalité n'aura jamais été aussi prononcé qu'actuellement.

 

Cet épisode est traversé de manière transversale par trois thèmes fortement présents dans l'ensemble de la série : panique, contrôle et illusion. Les individus qui constituent cette trinité sont indissociables les uns des autres. Ils forment un cycle perpétuel qui renvoi à cette boucle infinie qu'Elliot tente de créer pour se libérer de Mr. Robot. La panique appelle le besoin de contrôle, le contrôle n'est qu'une illusion qui amène le sentiment de panique.

 

Sam Esmail nous avait promis une deuxième saison qui deviendrait rapidement beaucoup plus noire que se grande sœur. Force est de constater qu'il ne nous avait pas menti. Ce cycle perpétuel qu'illustre parfaitement le titre de l'épisode, nous concerne également en tant que spectateur. Nous sommes constamment sur nos gardes, peu de moments de répit nous sont offerts, nous obligeant malgré nous à participer de ce cycle infernale.

 

Pour les personnages comme pour le spectateur en découle un sentiment d'impuissance qui nous identifie d'autant plus à ce que l'on voit à l'écran. Je ne saurais dire si le quatrième mur est brisé tant le spectateur est intégré à l'histoire comme un personnage. Les scènes d'informations tirées de la vie réelle, avec Barack Obama pour la plupart d'elles, les événements récents constamment évoqués dans la série, nous font participer viscéralement à l'intrigue.

 

Panique

 

« Bonsoir Elliot ». C'est ainsi que Tyrell nous laissait à la fin de l'épisode précédent. Un sentiment de panique familier s'éprend d'Elliot. Il n'est plus que jamais perdu entre la réalité et l'illusion. Les craintes sont partagés avec le spectateur : il est incapable d'être certain de la réalité de la conversation avec Tyrell. Mr. Robot pourrait très bien être en train de lui jouer un tour. L'hypothèse de la mort de Tyrell est toujours à considérer.

 

Elliot n'est pas le seul à paniquer. L'ensemble de l'équipe de la FSociety. Se met à prendre peur. Leslie Romero dont on vient d'apprendre le nom et la passé, est retrouvé mort chez lui par Mobley, assassiné avec un mode opératoire qui rappelle étrangement le meurtre de Gideon. Ce double assassinat de personnes en lien avec le hack du 5 septembre interroge, notamment Mobley qui retrouve paniqué Darlene. Ensemble, ils vont retrouver une autre membre de la FSociety., Trenton. Ces deux derniers remettent en cause le jeu de Darlene et Elliot, les deux seules personnes en contact avec la Dark Army. Sous l'effet de la panique se disloque les anciennes alliances.

 

Panique chez Angela également. La panique ne se caractérise pas nécessairement pas un mouvement de foule, un mouvement brusque, des scènes violentes ou ne sais-je encore. La panique comme l'explique Elliot, c'est un sentiment de peur écrasent, latent. Philip Price, personnage de plus en plus intéressant, « maître de l'univers » selon sa plaisanterie qui n'en est pas vraiment une, le ressent très bien chez Angela. Elle se ment à elle-même. Price va la tester et jouer avec elle. Il lui offre la tête de deux dirigeants d'E Corp. impliquées dans l'affaire qui a coûté la vie de sa mère. Qui craquera le premier ou la première ?

 

Contrôle

 

Le personnage de Ray gagne en profondeur à mesure que notre connaissance de son histoire s'améliore. Comme plus d'une fois dans l'univers de Mr. Robot, les apparences sont trompeuses. Ce personnage, tout languissant, n'inspire pas la méfiance. Et pourtant, s'il y a bien un personnage qui donne l'impression d'avoir le contrôle dans cet épisode, c'est lui. On le voit rendre visite à un personnage qui s'avère être un administrateur réseau de ses affaires. Ce dernier semble manifestement craindre Ray, et pour cause, on comprendre rapidement qu'il vient d'être passé à tabac. Malheureusement ou heureusement pour lui, il est capable d'aider plus Ray qui va devoir trouvé quelqu'un ayant de meilleurs connaissances de sécurité. On voit aisément où l'intrigue veut nous amener. La nouvelle collaboration entre Ray et Elliot/Mr. Robot qui se dessine peut intérroger où regard des assassinats tout récent. Qui a commandité ces actes ?

 

Adderall. Contrôle. Adderall. Contrôle. Elliot atteint ses derniers retranchements : il veut provoquer un kernel panic, c'est-à-dire faire crasher son moi le plus profond. Il reprend la drogue pour se débarrasser de Mr. Robot, non pas de la morphine cette fois-ci, mais de l'adderall (https://fr.wikipedia.org/wiki/Adderall). Mr. Robot essaiera bien de déjouer ce stratagème dans une scène complètement irréaliste où Elliot avale une mixture qui ressemble à du béton. Si cette scène est certainement exagérée par l'imaginaire d'Elliot, je suis en droit, j'ai toujours ma casquette de spectateur méfiant, si ce n'est pas Mr. Robot qui a engagé des sbires, par exemple auprès de Ray, pour le surveiller. Peu importe, je ne saurai pas ce qui s'est passé, tout ce qu'on me laisse savoir, c'est qu'Elliot parvient à se défaire de Mr. Robot. Il n'aura jamais été aussi proche d'une machine. Si les scènes sont complètement jouissives, les problèmes ne tardent pas à survenir. Des pixels qui crashent, des illusions, des bips électroniques de cartes mères. Elliot n'a pas dormi depuis six jours et n'aura jamais été aussi peu humain. Il parle d'ailleurs de crash pour qualifier son état. Ça y est, le kernel panic est lancé.

 

Je ne peux m'empêcher avant de parler des phases d'illusions d'évoquer cette scène d'introduction riche et dans un sens, émouvante, un flash-back que l'on pourrait appeler Romero Origins. On y apprend que la salle d'arcade lui appartient et qu'elle possède une histoire plutôt macabre. Leslie Romero, on apprend également son prénom, nous montre que c'est un personnage qui aime avoir le contrôle et qu'il ne se base pas sur les superstitions. Dommage, il a perdu. Sa vie n'aura pas une meilleure fin que les anciens propriétaires du lieu. En tout cas, petit clin d’œil sympathique, le F de FSociety. signifie à la base Fun. Quand le Fun disparaît pour laisser place au Fuck, le symbole est fort.

 

Illusion

 

Ah les illusions. On y revient rapidement. Maintenant c'est juste nous, Elliot s'adresse directement à nous. Mais Elliot voit bien que nous avons tous, spectateurs, cette casquette de spectateur méfiant. Il a raison, nous n'y croyons pas. « He's gone, he's gone ! ». Malheureusement, ce n'est pas aussi simple que ça. Comme la chanson du début de l'épisode nous laissait l'imaginer, You don't Have To Say You Love Me (https://www.youtube.com/watch?v=QR4vE9xL3yk) de Dusty Springfield nous le laisse imaginer, Elliot et Mr. Robot sont complètement indissociables. Mr. Robot va finir par réapparaître après la désintoxication d'Elliot. Le contrôle n'existe pas, ce n'était qu'une illusion. Ce n'est pas d'éviter le crash qui est important, mais de pouvoir se « corriger ». Il y a une réflexion intéressante autour du rapport entre l'humain et la technologie qui émerge dans cette deuxième saison.

 

Et ce rapport, le personnage de l'inspectrice Dipierro l'interroge longuement. Sa vie ne semble être qu'une illusion. Elle est traversée par l'ennui et se retrouve à regarder des émissions de télé-réalité. En aparté, la série opère ici un double dialogue, comme elle avait déjà pu le faire en première saison, en montrant une télé-réalité du même network mais en critiquant le medium… La seule amie de l'inspectrice semble être Alexa, une forme d'intelligence artificielle primitive telle qu'Amazone peut déjà présenter par exemple. Ses relations sont virtuelles : elle a des séances de sexe à distance sur un chat IRC. Le rapport entre humain et technologie est ici déshumanisant. Son moment d'évasion, ironiquement, elle peut le trouver lorsqu'elle se prépare le matin, complètement droguée au café pour affronter sa journée, et qu'elle écoute Highwayman (https://www.youtube.com/watch?v=aFkcAH-m9W0) des The Highwaymen. Doit-on y voir un esprit bien plus aventurier prêt à déroger aux règles établies ? J'ai beaucoup d'espoir en ce personnage ! J'espère qu'elle s'émancipera de ses illusions technologiques et de son quotidien !

 

Et je vais finir cette critique par un personnage qui me tient tout particulièrement à cœur, Angela. À l'instar d'Elliot, elle adopte une attitude très robotique : elle ne décoche qu'un seul sourire à Price de tout l'épisode. Il est difficile de juger si elle joue un jeu ou non. Il est en revanche facile de se convaincre qu'elle se ment à elle-même. Elle ne semble pas apprécier son nouveau travail. Je pense qu'une porte de sortie de cycle infernal Panique-Contrôle-Illusion est cette Révolution dont on parle tant. En tant que spectateur, j’attends beaucoup d'Elliot et d'Angela, les deux personnages les plus fortement enfermés dans ce schéma, et j'espère que cette révolution sera encore plus forte qu'en première saison !

 

Dans un sens, ce début de deuxième saison me surprend beaucoup. J'aime beaucoup qu'on questionne mon rapport à la réalité, à mon imaginaire. Les questions d'éthique et de politique, moins présentes en apparence pour le moment, mais qui parcourent la série me questionnent personnellement à beaucoup d'égards. J'ai du mal à savoir si cette sensation est partagée par beaucoup de spectateurs. Du coup, j'ai du mal à savoir si ce double effet d'introspection personnelle et d'identification au récit est particulièrement réussi. Mais en tout cas, ça fonctionne chez moi !

 

J'ai aimé :

 

- Rami Malek sous l'emprise de l'adderall, une prestation servie par une mise en scène recherchée qui justifie à elle-seule la visionnage de l'épisode.

- Dom Dipierro, l'agente du FBI, qui sait mener ses affaires et qui pourraient bien nous offrir un bon retournement.

- Philip Price, Master of the Universe (https://www.youtube.com/watch?v=X3W7ch0oLeA), un personnage Machiavelien à souhait.

- Romero Origins.

 

Je n'ai pas aimé :

 

- C'est plutôt une frustration, mais je veux savoir si Tyrell est vivant ou non, l'attente est terrible.

- Quelques grosses ficelles scénaristiques.

 

Ma note : 14/20.

 

Le coin du Techos

 

Kernel panic (https://fr.wikipedia.org/wiki/Panique_du_noyau) : vous connaissez tous certainement le célèbre Blue Screen of Death (https://www.youtube.com/watch?v=W9_DQjQbtTY) de Windows ? Le kernl panic est l'équivalent sur les systèmes équipez du système d'exploitation Linux, ou d'un grand nombre d'autres systèmes basés sur le noyau Unix, et donc Mac OS X. Il s'agit d'un mécanisme permettant d'avertir l'utilisateur d'une erreur système impossible à corriger ou à ignorer menant à un redémarrage, parfois avec des dégâts irréversibles.

 

Phreaking (https://fr.wikipedia.org/wiki/Phreaking) : dans le flash-back du début de l'épisode, Mobley nous apprend que Romero était un grand phreaker. Le phreaking peut être considéré comme l'ancêtre du hacking des temps modernes. Avant que les réseaux que l'on connaît aujourd'hui apparaissent, des phreakers pirataient les réseaux téléphoniques. Il existe un grand nombre d'affaires de phreaking célèbres, comme celle de Captain Crunch et le jouet de sa boîte de céréales (https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Draper).

 

Booby trap (https://en.wikipedia.org/wiki/Booby_trap) : il existe de nombreux dispositifs pour booby-trap son ordinateur. Mais généralement, les enquêteurs usent d'outils de forensics (HotPlug Field Kit, COFEE, etc.), d'ailleurs plutôt puissants pour avoir pu en tester un certain nombre, avant de se connecter à des systèmes extérieurs. Pas très malins les enquêteurs du FBI, on va dire que c'est justifier pour faire avancer l'histoire, même si des ripostes aux forensics existent (USBKill par exemple).

 

Bitcoin (https://fr.wikipedia.org/wiki/Bitcoin) : on parle ici de hot wallets and cold wallets. Pour faire une anologie, le hot wallet est un portefeuille directement accessible sur internet et qui peut servir à faire des transactions usuelles. Ce portefeuille est plus exposé. Le cold wallet peut être vu comme un coffre-fort hors-ligne qui sert à stocker une grosse partie de la monnaie électronique et qui est beaucoup plus protégé.

 

Fun Facts

 

Des petits malins se sont amusés à passer à l'endroit ce que Léon dit dans le restaurant, ce qui n'est pas sans rappeler pour les fans de David Lynch, un autre réalisateur qui aime questionner notre rapport à la réalité. Il parle évidemment de Seinfield, mais pas de n'importe quel épisode. Il parle de The Betrayal (https://en.wikipedia.org/wiki/The_Betrayal), un épisode qui possède une chronologie inversée !

 

La réponse qu'Alexa, sorte d'intelligence artificielle, donne à Dipierro suite à la question sur la fin du monde est la même réponse que le Echo d'Amazon donne.

 

Le pseudo de la personne avec qui Dipierro chat est « happyhardonhenry806 », qui n'est pas sans rappeler le pseudo du personnage que joue Christian Slater dans Pump Up the Volume (https://en.wikipedia.org/wiki/Pump_Up_the_Volume_(film)). Un autre indice ou simple clin d’œil ?

’œil ?

L'auteur

Commentaires

Avatar ClaraOswald
ClaraOswald
"C'est plutôt une frustration, mais je veux savoir si Tyrell est vivant ou non, l'attente est terrible." Et bien on l'entend parler au début de l'épisode, donc à priori il est vivant ^^

Avatar PuckyPotts
PuckyPotts
La conversation pourrait très bien être une production de l'esprit d'Elliot. Il le fait d'ailleurs remarqué lui-même, il se demande à un moment si Mr. Robot ne lui montre pas Tyrell pour reprendre le contrôle.

Avatar Galax
Galax
"Des pixels qui crashent, des illusions, des bips électroniques de cartes mères. Elliot n'a pas dormi depuis six jours : est-il toujours humain ? Il parle d'ailleurs de crash pour qualifier son état. Ça y est, le kernel panic est lancé." <3 Excellente critique !

Avatar Manoune398
Manoune398
Très bonne critique, recherchée et juste. Je ne suis en revanche pas tout à fait d'accord avec toi : cette saison n'est pour le moment pas plus sombre que la précédente selon moi. Elle est certainement plus adulte et elle ose aller plus loin mais par rapport à l'an dernier, je ne trouve pas qu'elle la surpasse !

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