Critique : NCIS 9.20

Le 17 juillet 2012 à 20:33  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode divertissant qui paye les errements d'une intrigue plutôt confuse et nébuleuse.
Par sephja

Critique : NCIS 9.20

~ 8 minutes de lecture
Un épisode divertissant qui paye les errements d'une intrigue plutôt confuse et nébuleuse.
Par sephja

The Colombian Job 

 

Le corps du marine Walter Larabee s'écrase violemment sur le sol après une chute libre fatale, avant que son corps ne révèle la trace de plusieurs signes de traumatisme antérieur à son atterrissage brutal. Le NCIS découvre sur lui un médaillon de défi portant le sang de la Navy Commander Teresa Wade, envoyant un message clair en direction des autorités américaines. Dinozzo et Ziva partent enquêter en Colombie et retrouve sur place Monique Lisson, une amie personnelle de l'agent David.

 

Résumé de la critique

 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une construction qui pose problème 
  •  une amitié parachutée qui peine à prendre 
  •  un équilibre humour - investigation assez moyen 
  •  une relation singulière entre Gibbs et Samantha 

 

La gestion difficile du flux des informations 

 

Si le prologue de l'épisode est vraiment amusant, il va contribuer à placer la série dans une situation très compliquée, privant les agents du NCIS d'une véritable scène de crime. Peu d'éléments tangibles pour lancer cette affaire, juste le nom de la victime et celle d'un commandant visiblement retenu en Colombie. Peinant à mettre en route l'épisode, les scénaristes vont beaucoup user de personnages extérieurs pour orienter les agents dans la bonne direction, Samantha Ryan tout comme Monique Lisson n'ayant d'autre utilité que permettre à l'intrigue de progresser dans le sens voulu. 

Entre les preuves scientifiques trop évidentes pour être vraiment crédibles et certains éléments assez parachutés, cet épisode ne fait pas dans la finesse, témoignant de l'importance d'une vraie scène de crime dans la construction d'une intrigue. Privée de véritables pistes matérielles, l'équipe du NCIS va mener une opération sur le terrain assez hasardeuse, ne possédant aucun élément leur permettant de comprendre seul les origines de ce vol plané. En sortant de sa juridiction pour verser dans l'intrigue d'espionnage, la série se casse légèrement les dents, la crédibilité de cette histoire reposant uniquement sur la force de conviction des comédiens.

Heureusement, le show reste solide sur ses bases, offrant quelques scènes amusantes tournant autour du futur mariage de Palmer, ces intervalles comiques servant à structurer un épisode qui se déroule sur un faux rythme. L'ensemble reste plaisant, mais la maladresse avec laquelle les informations parviennent jusqu'aux agents est inhabituelle et surprenante de la part d'une série de ce calibre. Un épisode de transition qui va faire du remplissage avec un séjour en Colombie périlleux qui va flirter dans un premier temps avec les limites du grotesque. 

 

On ne devient pas ami en un jour 

 

L'évènement de l'épisode concerne le voyage en Colombie de Ziva et Dinozzo à la rencontre de l'amie de celle-ci, une femme mystérieuse et ambiguë jouée par Karina Lombard. Le problème de cette partie du scénario est qu'elle est clairement parachutée, n'ayant profitée d'aucune mise en place en amont, à la différence des habitudes des scénaristes de NCIS. En quelques minutes, ceux-ci doivent nous convaincre de la réalité de cette amitié sans pour autant étendre plus que nécessaire un récit qui va miser sur des clichés faciles.

La scène de la fusillade relève de la pure faute de goût, servant uniquement à appuyer l'idée d'une menace de grande ampleur pesant sur les héros. Le danger que représente les Cartels est clairement exagérée et peu crédible, surtout à la vue d'une conclusion qui esquive délibérément le climax pour masquer l'aspect très superficiel de cette histoire. Passif malgré les apparences, les enquêteurs du NCIS subissent la situation et paraissent assez peu perspicaces, Gibbs lui-même donnant l'impression de ne pas maîtriser les tenants et aboutissants de cette enquête.

Heureusement, les comédiens parviennent à sauver la mise et à faire exister cette histoire d'amitié au coeur de l'intrigue de cette semaine. Avec cette histoire bancale et confuse, les auteurs du NCIS offrent malgré tout un divertissement correct, reposant en grande partie sur les qualités d'une routine établie et solide, socle résistant qui permet au show d'éviter de sombrer. Une nouvelle preuve de cette capacité incroyable de la série de Bellisario et Mc Gill à se reposer sur un univers assez riche pour compléter les lacunes de l'intrigue du jour.  

 

Une mécanique bien rodée

 

Si l'intrigue principale est assez faible et mal construite, la routine du show confirme sa solidité avec un apport indéniable des personnages d'Abby et de Ziva. Si Dinozzo et Mc Gee peinent à exister durant cet épisode, la série peut heureusement se reposer sur ses autres membres de l'équipe, Pauley Perrette remplissant à la perfection son rôle consistant à relancer l'intrigue. Exploitant au maximum le coefficient de sympathie de Sciuto, les auteurs font passer certaines ficelles narratives évidentes, comme ce champignon un peu trop opportun pour être vraiment crédible. 

L'autre personnage clé de cette saison va se révéler être Samantha Ryan, venant briser la routine de Gibbs en interférant à plusieurs reprises sur son travail. Si le personnage de Jamie Lee Curtis reste intéressant, son intrusion dans l'enquête du jour en aiguillant Jethro dans la bonne direction est plutôt discutable, brisant l'équilibre qui existait dans le rapport de force entre les deux personnages. Une idée qui donne au final une image assez négative de la psychiatre, détruisant maladroitement cette touche indispensable de naïveté qui est au coeur de toute intrigue romantique. 

Déséquilibré, le scénario passe d'une scène comique à une séquence tragique sans véritable fluidité, certaines intrusions de Palmer devenant parfois agaçantes à cause d'erreurs de timing. Pourtant, cette histoire de garçon d'honneur est assez amusante, avec une conclusion drôle et plutôt bien pensée, mais qui ne parvient pas à intégrer correctement une intrigue principale sans véritable relation. Moins rigoureux que d'habitude, les auteurs du NCIS se montrent peu soigneux, offrant une histoire sans cohérence et mal équilibrée. 

 

La part romantique du NCIS 

 

En développant la relation entre le docteur Ryan et Gibbs, les scénaristes essaient de créer une intrigue romantique singulière qui ne parvient pas à convaincre dans la possibilité de leur avenir. Fil rouge de cette saison, la relation entre Jethro et cette spécialiste de la guerre psychologique ne permet d'installer une cohérence avec le début de saison de cette saison. Hachée et moins maîtrisée que d'habitude, cette neuvième année du NCIS reste plaisante, mais ne parvient pas à trouver encore la bonne recette pour faire exister ce couple, malgré le talent indéniable des deux interprètes. 

En conclusion, un épisode en demi-teinte, offrant une intrigue comique amusante avec Palmer, mais ne parvenant pas à donner de la crédibilité à son histoire principale. Confuse, mal rythmée, ce récit souffre de l'absence d'une véritable scène de crime, obligeant les scénaristes à s'employer pour orienter les héros dans la bonne direction. L'utilisation du docteur Ryan en indicatrice se révèle assez maladroite, créant un léger malaise en troublant la nature réelle de sa relation avec Gibbs. 

 

J'aime : 

  •  l'énergie positive amenée par Abby 
  •  les comédiens convaincants 
  •  le duo entre Cote De Pablo et Karina Lombard 

 

Je n'aime pas : 

  •  l'intrigue confuse 
  •  le dénouement bâclé 
  •  les révélations assez grossières 
  •  le docteur Ryan en indic de Gibbs 

 

Note : 11 / 20 

Avec son intrigue décevante, plombée par une absence de scène de crime et une progression à coup de révélations grossières, NCIS déçoit et offre un ensemble en demi-teinte. Malgré son absence de cohérence avec l'intrigue principale, l'histoire comique autour du mariage de Palmer est plaisante, donnant un divertissement convenable, à défaut d'être transcendant.

L'auteur

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