Critique : Necessary Roughness 1.01

Le 03 juillet 2011 à 14:50  |  ~ 6 minutes de lecture
En grand fan de mélodrame et en tant qu'ancien Linebacker (à un petit niveau), je suis le spectateur idéal pour Necessary Roughness. Au programme, une femme bafoué, un receveur en crise de confiance pour une comédie plutôt enjouée.
Par sephja

Critique : Necessary Roughness 1.01

~ 6 minutes de lecture
En grand fan de mélodrame et en tant qu'ancien Linebacker (à un petit niveau), je suis le spectateur idéal pour Necessary Roughness. Au programme, une femme bafoué, un receveur en crise de confiance pour une comédie plutôt enjouée.
Par sephja

Pitch la psyché du Receveur 

Pour Dani Santino, le quotidien se construit avant tout autour de sa famille, surtout ses deux enfants Lindsay et Ray Jr. Lorsqu'elle découvre que son mari l'a trompée à plusieurs reprises, elle laisse parler son caractère particulièrement impulsif et le met directement à la porte en réclamant le divorce. Mais dès le commencement du procès, son mari lui coupe les vivres, la laissant sur son maigre salaire d'hypnothérapeute jusqu'à ce qu'elle rencontre Matthews, un assistant coach de l'équipe des Hawks dont un des receveurs vedettes a du mal à gérer ses accès de colère. 

 

 

Exprimer sa rage de manière positive

Nouvelle venue sur la grille de la chaîne USA, Necessary Roughness raconte l'histoire de Dani Santino, une femme au tempérament latin très marqué, adepte de la gestion de l'angoisse par l'auto-suggestion. Ce show se place plus dans la catégorie de séries comme Fairly Legal, avec des héroïnes au tempérament marqué qui doivent convaincre le reste du monde de leur compétence. Docteur en psychothérapie, Dani ne possède pas les revenus nécessaires pour faire vivre une famille et se retrouve confrontée à un mari vraiment cruel qui tente d'utiliser cet argument contre elle.

L'arrivée d'un assistant coach dans sa vie va tout changer, les clubs de Foot US recrutant fréquemment des psychologues au sein de leur équipe pour prévenir les problèmes comportementaux. Dani se retrouve confronté à TK, un jeune receveur ex All Stars victime du syndrome "butter finger", syndrome consistant à lâcher la balle pour se prévenir de l'impact des défenseurs. Le concept de la série est d'essayer clairement d'être le plus fédérateur possible avec un versant psychologique et mélodramatique de l'histoire pour le public féminin dans un cadre sportif assez crédible. 

Suivant son héroïne au plus près, Necessary Roughness profite du soin particulier que USA apporte à ses shows, avec des personnages haut en couleur et un casting particulièrement réussi. Le visionnage ne nécessite pas d'être un grand fan de Foot US pour apprécier le show et la série propose une vision de la psychologie suffisamment simplifiée et dynamique pour constituer une divertissement efficace. Le patient et l'héroïne vont se défier mutuellement, permettant à Dani de montrer au spectateur qu'elle possède une vraie capacité d'écoute et d'analyse. 

Entre Freud et Vince Lombardi, une série qui essaye de fédérer au maximum grâce à un casting détonnant, en particulier Callie Thorne qui crève littéralement l'écran.

 

 

Le point fort du show : le casting 

Dès les premières minutes du show, un élément saute rapidement aux yeux : Calli Thorne est tout simplement extraordinaire, sa capacité à extérioriser sa rage faisant merveille tout au long de l'épisode. Toujours à la limite de la parodie, elle amène à l'épisode une énergie incroyable et parvient à s'imposer dans un monde qui n'est clairement pas le sien. Son opposition avec TK (Mehcad Brooks, très bon, tout droit sorti de True Blood) prouve un vrai soin dans l'écriture assez surprenant venant de Craig Shapiro et Elisabeth Kruger, connus jusqu'ici pour leur participation aux films des jumelles Olsen. 

L'aspect psychologique du show doit beaucoup au duo de comédiens et à l'utilisation très mesurée des séances d'hypnoses, réduites ici à l'état de running gag plutôt efficace. Tous les clichés sur les joueurs de Foot US y passent, mais servent ici à montrer le système de défense d'un joueur trop fragile psychologiquement qui a perdu la petite pointe de courage qui permet d'accepter l'impact, élément important du jeu du receveur. Comme sur le terrain, il va essayer d'échapper à l'emprise de l'héroïne qui va devoir donner assez de sens au mot pour le convaincre de sortir de cette spirale autodestructrice.

Même si l'ensemble reste très artificiel, ce pilote parvient à convaincre et possède une énergie et une bonne humeur plutôt enthousiasmante. Calli Thorne porte la série sur ses épaules avec une facilité impressionnante, et sert de moteur à un épisode qui sait se montrer subtil et inspiré dans les dialogues, souvent savoureux.

 

Le rapport mère-fille en fil rouge

Si le rapport entre Dani et TK s'avère un des points forts de l'épisode, la relation entre la doctoresse et ses enfants souffre beaucoup plus d'une écriture brouillonne qui appuie beaucoup trop sur l'opposition mère-fille. Essayant de se rebeller contre le départ de son père, Lindsay réagit de manière trop prévisible. Distillées au compte-gouttes, les scènes montrant les autres membres de la famille sont trop rares pour leur apporter une vraie profondeur.

Là est le principal point faible de Necessary Roughness, qui ne parvient pas à donner autant de matière aux personnages secondaires qu'à son héroïne. Jouant fréquemment sur les clichés du mélodrame, le scénario s'enlise dedans à chaque confrontation entre la mère et la fille. Sans être alarmant (ce n'est que le pilote), le show semble souffrir comme Fairly Legal à produire une mythologie correcte, laissant l'impression d'un concept de base plutôt intéressant, mais sans vrai dynamique derrière.

Si le casting et la réalisation permettent d'apprécier pleinement cette nouveauté, Necessary Roughness ne fait pas preuve d'une grande profondeur et manque de richesse en comparaison des concurrents. Mais l'aspect original de ce mélodrame et le punch de Callie Thorne suffisent pour l'instant à notre bonheur, même si, comme le disait le grand John Madden, le succès ne se construit qu'avec de longs drives et non pas avec de simples exploits individuels.

 

J'aime :

  •  un mélodrame original dans le milieu du sport 
  •  Callie Thorne épatante 
  •  une vision simpliste de la psychologie, mais efficace 

 

Je n'aime pas : 

  •  un rapport mère-fille trop simpliste 
  •  une mythologie assez transparente 
  •  très / trop fédérateur 

 

Note : 13 / 20 

Avec son concept fédérateur et son héroïne au caractère bien trempée, Necessary Roughness a tout pour convaincre, s'inscrivant dans le sillon de séries comme Fairly Legal. Si le divertissement est clairement au rendez-vous, l'ensemble manque de profondeur, surtout le personnage de Lindsay, trop cliché pour être crédible. 

L'auteur

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