Pitch skate et rechute
Tyler est un skateboardeur professionnel au sommet de sa gloire, chouchou des sponsors et du public jusqu'à ce qu'un jour, son monde bascule lors d'une chute retentissante. Souffrant de terreurs nocturnes, le jeune sportif vient voir le docteur Santino qui est en plein réglement de compte judiciaire avec son mari concernant son divorce. Pendant ce temps, TK est victime d'une jeune femme qui le harcèle .
Un duo d'actrice étonnant
Habituellement centré sur les patients du docteur Santino, Necessary Roughness choisit intelligemment de se concentrer pour une fois sur son héroïne tout en laissant de côté ses deux enfants terribles. Sa relation avec son ex-mari va occuper le devant de la scène, proposant une autre relation pour Dani que celle avec Matthew le temps d'installer un peu mieux le personnage de Laura. A la place de ces intrigues habituelles et il faut l'avouer trop routinière, les scénaristes vont mettre en avant le duo original formé par la docteur Santino et son amie Jeanette.
L'amitié entre Callie Thorne et Amanda Detmer va s'avérer particulièrement crédible, dynamique et réjouissante, en proposant des touches d'humour particulièrement adaptées et réussies. La soirée va mettre en évidence le besoin des deux femmes, contraintes à se rendre à une réunion d'anciens élèves, de s'échapper du quotidien et de montrer qu'elles ont un cap dans leur existence. Pour le docteur Santino, son travail a pris une place plus importante dans sa vie, lui apportant une satisfaction nouvelle qu'elle ne pourrait retrouver en revenant à sa vie d'antan, malgré le numéro de charme de son ex-mari.
Encore une fois, Dani tient la série sur ses épaules, mais trouve avec Jeanette un renfort remarquable, les deux actrices faisant preuve d'un naturel confondant, renouant avec ce ton entre réalisme et ironie qui fait le charme de NR. L'ex-mari tente de défendre sa cause, mais là où certains stagnent, le docteur Santino a décidé d'avancer et de se prendre en main, refusant d'abandonner sa toute nouvelle indépendance. Devant l'importance prise par la storyline de Dani, TK va se retrouver un peu à l'écart et permettre ainsi aux auteurs de proposer une réorientation de son personnage.
Le besoin d'avancer et la peur d'être déçu
Premier patient du docteur Santino, TK est parvenu à résoudre lentement une partie de ses problèmes comportementaux, donnant à la série une intrigue fil rouge plus ou moins adroitement développée. Arrivé en bout de course, le personnage semblait ne plus avoir grand chose à offrir, hormis quelques storylines douteuses et vite répétitives concernant le fils de Dani. L'idée de le confronter à une harceleuse permet de développer un aspect inattendu du personnage de TK, à savoir son rapport à la famille et sa conception forte de l'héritage.
Certes, l'intrigue est anecdotique et prévisible, pour ne pas dire clichée mais elle montre avant tout une volonté des créateurs de la série de ne pas commettre les mêmes erreurs que Fairly Legal. Loin d'être une grande série, Necessary Roughness propose un divertissement familiale, un peu trop fédérateur, mais suffisamment malin pour atteindre son but. Le changement d'orientation de TK apporte du grain à moudre pour les épisodes à venir, en espérant que la série parvienne à ne pas verser dans le larmoyant inutile.
Conscient de la nécessité d'évoluer, TK se confronte à son éventuel progéniture et découvre des sentiments d'une complexité qui le dépasse totalement. De même le patient sportif de la semaine perd cette sensation de confiance et de contrôle indispensable dans un milieu du sport guidé par la performance.
Le besoin de maîtriser pour avoir le courage
Un peu délaissé cette semaine, le cas de ce jeune skateur va avant tout servir à amener la dose de spectacle nécessaire à une série qui cherche toujours à fédérer toutes les classes de spectateurs. L'épisode n'ayant, une nouvelle fois, pas le temps pour une psychothérapie complète, les créateurs vont donner à Dani le rôle de diagnosticien à la recherche de l'origine du dysfonctionnement du jeune athlète. Peu subtile et particulièrement prévisible, cette intrigue confirme le manque de maîtrise des scénaristes dans le langage technique de la psychiatrie, abordant les troubles du comportement comme un simple rhume.
Trouver l'origine du mal, lui donner un nom, voilà le travail accompli par le docteur Santino et d'une série qui semble incapable d'aller plus loin et de montrer la nature complexe d'un traitement. Necessary Roughness n'est pas In Treatment, juste un divertissement inoffensif qui doit beaucoup à ses personnages féminins. Un vrai show estival, à la fois aberrant et attachant, qui s'enferme, en ne s'intéressant qu'à des patients sportifs, dans une réflexion sur la performance et la confiance pas toujours très inspirée.
L'utilisation du flash à la docteur House est une assez mauvaise idée qui vient gâcher la fin de l'épisode, surtout lorsqu'il est particulièrement mal amené. Toujours aussi bancal, Necessary Roughness essaie d'évoluer, mais souffre d'un manque de maîtrise de son concept de départ vraiment regrettable.
J'aime :
- Callie Thorne et Amanda Detmer remarquables
- une volonté d'aller de l'avant et de ne pas s'endormir sur ses lauriers
- l'ex-mari qui sort enfin de son rôle de méchant
Je n'aime pas :
- une histoire de skateboardeur très artificielle
- une psychiatre qui met des noms sur les souffrances, mais ne fait pas beaucoup de séance de thérapie
- la storyline de TK un peu trop cliché
- un rythme plutôt lent dans le premier acte.
Note : 12 / 20
Episode convenable pour Necessary Roughness qui parle de l'évolution et de la perte de contrôle, que ce soit pour Dani ou pour TK. Le duo d'amies jouées par Amanda Detmer et Callie Thorne est le point fort d'un épisode où le présent vient balayer le souvenir du passé et les illusions d'un univers disparu. Agréable.