Critique : Platane 1.05

Le 15 septembre 2011 à 16:26  |  ~ 5 minutes de lecture
Eric Judor et la misère sexuelle.
Par Serivore

Critique : Platane 1.05

~ 5 minutes de lecture
Eric Judor et la misère sexuelle.
Par Serivore

 

Dans cet épisode, c'est Mathieu Amalric, connu notamment pour son rôle dans "Le journal du séducteur", le guest star. C'est sans doute pour lui rendre hommage que cet épisode est basé sur la séduction. Et, comme c'est Eric Judor, à l'instar de son rôle dans "H", il s'agit d'échec dans la séduction.

 

Serivore fait son Philippe de Villiers

L'épisode parle d'un phénomène de société apparu dans les années 80 : l' "Instant Sex", qui consiste à avoir des relations sexuelles avec des inconnus, juste pour avoir des relations sexuelles. Vous aurez fait le rapprochement vous-même. Ces années coincident comme par hasard avec l'arrivée du S.I.D.A (Syndrôme d'Immuno-Déficience Acquise (sexuellement le plus souvent)). Donc, cet épisode nous informe que ce phénomène serait de nouveau "à la mode" (comme disent les vieux, dont j'ai fini à en faire partie). Il faut dire que les campagnes de prévention contre le sida ressemble plus à de la pub pour des préservatifs qu'une incitation à un comportement sexuel raisonnable.

Donc, pour ne pas passer pour un "bollos" (comme disent les jeunes (pour les vieux: "bollos" est un terme apparu dans les années 2000 inventé par les dealers pour désigner quelqu'un d'assez con pour leur acheter de la drogue, par dérivation ce terme désigne quelqu'un de bête, et ces dernières années cela désigne surtout une personne qui n'est pas "à la mode" (donc quelqu'un de pas assez bête pour dépenser son argent pour être "à la mode" en achetant des vêtements issus de la pollution planétaire et de l'exploitation inhumaine d'enfants (fermons les parenthèses)))), Eric Judor s'invente un "Instant Sex" avec une inconnue.

Evidemment, cette invention n'est pas sans conséquence. Puisque de manière assez prévisible, il s'avère que c'est la femme de notre guest star, Mathieu Amalric. 

 

Pub ou anti-pub pour les préservatifs

Après avoir fait mon "vieux con", en me scandalisant sur le phénomène de l' "Instant Sex" et son implication dans le développement du sida, je dois reconnaître que l'épisode met à l'honneur le rempart contre cette maladie: le préservatif. En effet, on a le droit à un joli coeur composé de préservatifs : esthétiquement irréprochable.

Cependant, ce joli coeur fait fuir la jolie Vietnamienne. La question est : pourquoi ? La réponse évidente serait qu'elle ne veut pas avoir de rapports sexuels avec Judor. Mais, au deuxième rendez-vous, c'est elle qui veut avoir des relations sexuels. Mais, Eric Judor les lui refuse (parce que son portable "lui a anesthésié la bite" (quel poète , ce Eric Judor !)). Donc, le problème n'était pas les relations sexuelles, mais les préservatifs. Lui aurait-elle dit qu'elle était allergique au latex ( qui étrangement est couplé avec l'allergie aux kiwis ( ne me demandez pas comment je sais ça !) ) ? Sans doute que non. Le fait est que le préservatif est présenté ici comme un "tue l' amour". Et, je trouve ça regrettable. Et, puis pour ce qui est du gag, ça aurait été plus drôle si elle avait trouvé ça  trop chouuuuuu (et qu'Eric Judor ne le comprenant pas lui dirait que ce n'est pas pour elle). Comme souvent dans "Platane" les idées ne sont pas assez exploitées. Rappelez-vous des films des frères Farelly, et notamment de "mary à tout prix", où le gag assez bas de gamme de la "bite" (pour reprendre les termes d'Eric Judor) qui est coincée dans la braguette. Ce gag est tellement trainé en longueur que ça en devient hilarant. Eric Judor devrait s'en inspirer.


 

                                         

 

Eric Judor se fait des amis dans le cinéma

La scène la plus réussie de l'épisode est celle où Eric Judor et son équipe cherche des noms de réalisateurs sérieux.

Et, petit évènement: les membres de l'équipe d'Eric Judor m'ont fait rire, surtout la fille avec ces noms de réalisatrices. Pas seulement parce que Eric Judor fait son misogyne, en méprisant tous les noms de réalisatrice qu'elle lance (en même temps, elle  en cite que deux (un gag dans le gag ?)); mais, surtout parce qu'elle cite Catherine Breillat en réalisatrice sérieuse. Tous ceux qui ont été forcés de voir un de ces films me comprendront. Ce sont vraiment des "non films" (aucune référence au film de Quentin Dupieux).

Et puis, la petite pique lancée par Eric Judor à son pote Quentin Dupieux (alias Mr OIZO (oui, la petite eluche jaune qui s'agite), qui a réalisé "Steak" (un des films les plus incompris d'Eric et Ramzy), était juste énorme: "Quentin Dupieux, c'est risqué, il filme des pneus maintenant". Il fait évidemment référence à l'excellentissime "Rubber": film sur un pneu tueur. Mais pourquoi il tue des gens ce pneu ? Pas de raison. Et, c'est tout le propos du film. A voir de tout urgence pour ceux qui ne l'ont pas encore vu.

 

Ce que j'ai aimé

  •  la Vietnamienne
  •  la référence à Quentin Dupieux
  •  les personnages secondaires qui prennent de l'importance

 

Ce que je n'ai pas aimé

  •  l'absence de nains (je ne désespère pas d'en revoir un jour)
  •  le manque de subtilité
  •  la prévisibilité de certains gags

 

Ma note: 12/20

L'auteur

Commentaires

Avatar Aureylien
Aureylien
Pour la sublime Vietnamienne, je pense surtout que c'est un peu son dégoût. A peine rentrée dans l'appart, elle pense que Eric va l'allonger direct. Je pense qu'à moins d'avoir de la chance et tomber sur une fille marrante, ça passera pas cette tactique du coeur de preservatif. En plus il n'a pas arrêté de faire le beau gosse, y'a contraste. Terrible encore une fois ton dessin et tes analyses très pertinente. Je re rigole sur l'épisode en lisant les références que je n'avais pas.

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Serivore
Merci Aureylien, Pour la Vietnamienne: Oui, c'est vrai que le coup de la fille qui réagit bien n'est pas l'hypothèse la plus réaliste, mais ça aurait été la plus drôle. Et, sacrifier le drôle au réalisme pour une comédie, c'est une erreur.

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Aureylien
Je sais pas si on peut appeler ça une comédie. Il essaie de créer un genre en France.

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