Cet épisode contient le gag qui m'a fait le plus rire de la série. Et ce gag, c'est Gilles Lellouche qui le porte.
Gilles Lellouche, l'acteur par qui le fou-rire est arrivé
Lors d'une précédente critique, je reprochais à "Platane" de bâcler la construction des gags. Je faisais référence aux frères Farrelly et à la fameuse scène où Ben Stiller se coince ce qui se peut s'y coincer dans la braguette de son pantalon. J'expliquais alors que ce qui est important ce n'est pas tant le gag que ce qui l'entoure. Et, ben cette fois "Platane" a soigné les contours de son gag. Décortiquons-le ensemble:
- Le gag en lui-même: Gilles Lellouche s'entraîne pour une scène de bagarre qui n'aura finalement pas lieu.
Rien de très innovant, ni même d'hilarant en soi.
- Cependant le gag est bien amené. Dès le début du tournage, on nous parle des répétitions de Gilles Lellouche. Puis il y a un peu de suspense pour savoir s'il pourra voir ces répétitions ou non. Bien sûr, tous ces éléments peuvent apporter une certaine prévisibilité au gag, mais en l'occurrence, ce ne sera pas gênant pour son efficacité, puisque ce que l'on perd en surprise, on le gagne en tension. En effet, plus on parle de cette scène de bagarre, plus sa suppression aura un impact comique.
Il y a donc une mise en avant de l'importance de ce que l'on va perdre.
- Ensuite, il y a le gag en lui-même. La suppression de la scène de bagarre amenée par un Eric Judor plus menteur et manipulateur que jamais.
Cette scène est plutôt drôle. Mais, s'arrêter là aurait été une faute, que "Platane" cette fois-ci ne fera pas.
- Ce gag est par la suite poussé aux confins de l' "overly-long gag". En effet, dans la suite du scénario du film, il n'y a que des références à cette bagarre qui n'a pas eu lieu ("bravo, pour ce que vous avez fait tout à l'heure Monsieur !" alors qu'il n'indique qu'une rue, le fait qu'il relève l'incohérence, ...).
C'est exactement ici que l'éclat de rire est arrivé (ce qui est super rare pour moi).
Par contre, petit bémol pour la conclusion de cette histoire, où Gilles Lellouche accepte finalement d'abandonner la bagarre contre une scène de baisers langoureux avec Clotilde Courau. Je n'ai pas été convaincu, même si on peut y voir une référence au film "Les Petits Mouchoirs", où Gilles Lellouche n'a pas réussi à séduire Marion Cotillard.
Le flic ou la bonne gestion d'un running gag
Dans cet épisode, Eric Judor est poursuivi par le même flic à la manière de la chatte poursuivie par Pépé le putois. En plus, il s'agit du même flic qui ne l'a pas cru concernant le non vol du fauteuil roulant. Ici, il revient à un rythme régulier dans l'épisode : on commence par lui, et le gag principal découle de son intervention. Et la chute de l'épisode, où il ne viennent pas sauver Gilles Lellouche, vient également par lui. "Platane" commence donc vraiment à maîtriser son sujet niveau écriture.
Parlons un peu de la réalisation
Lors de ma première critique, je faisais part de mon scepticisme par rapport à la réalisation "caméra à l'épaule" qui ne fait pas du tout sitcom, et qui ne me semblait pas adaptée à une comédie. Mais maintenant que le tournage est vraiment en route, cela passe beaucoup mieux, car ça crée un vrai décalage entre les scènes du film et les scènes du tournage. On devine déjà qu'il s'agit du film avant le désormais fameux "extérieur jour". Le téléspectateur a donc des repères, ce qui est fondamental dans une comédie : en effet, si le télespectateur ne sait pas quand il a le droit de rire, il est sur la retenue. Ici, quand on passe dans la séquence du film, on sait qu'on aura droit à du grand n'importe quoi. Du coup, "Platane" peut se permettre le grand n'importe quoi, comme l'incrustation de la tortue dans les mains de Clotilde Courau.
Ce que j'ai aimé
- La scène de combat dans le vide du chinois
- Le surréalisme de certains gags dans le film
- Avoir ri, même plusieurs jours après avoir vu l'épisode
Ce que je n'ai pas aimé
- L'absence de nains
- La scène à l'hôpital (bâclée)
- Ne pas avoir eu le temps de rédiger la critique avant
Ma note 14/20.
Serivore
