Critique : Psych 6.07

Le 10 décembre 2011 à 05:04  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode standard qui profite de William Shatner en guest-star pour faire oublier son côté plutôt prévisible.
Par sephja

Critique : Psych 6.07

~ 7 minutes de lecture
Un épisode standard qui profite de William Shatner en guest-star pour faire oublier son côté plutôt prévisible.
Par sephja

Un épisode sous le signe de l'arnaque 

Shawn et Gus prépare l'anniversaire de Juliet et découvre l'existence d'un père avec qui ses relations semblent particulièrement tendues. Spencer décide d'aller à sa rencontre et découvre un homme visiblement riche et aimable avant de comprendre que celui-ci est en fait un arnaqueur professionnel. Au même moment, un groupe de voleurs se prépare en vue d'un très gros coup.

 

Résumé de la critique

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :

  •  une structure comique intéressante, mais répétitive 
  •  une intrigue prévisible et pas vraiment originale   
  •  une réunion de famille qui cache beaucoup de remplissage 
  •  un parallèle entre Shawn et Franck pas assez exploité 

 

 

Arnaque, médium et affaire de famille 

Pour cet épisode centré sur les relations entre O'Hara et son père, Psych s'affranchit un peu de ces délires habituels, Shawn n'ayant plus la même liberté dès qu'il est en présence de sa petite amie. Essayant d'être moins présent, le duo terrible se montre plus sage et en retrait, le comique de l'épisode reposant beaucoup sur leur naïveté par rapport aux mensonges de Franck. L'humour va alors se construire sur le rapport de force entre Spencer et O'Hara, Shawn permettant à Franck de s'installer au sein du récit avant que Juliet vienne le disputer, appuyant le côté infantile des deux vedettes.

Si l'opposition est sympathique au premier abord, l'épisode va abuser de cette mécanique, répétant à chaque fois le même procédé, privant Shawn de sa liberté de mouvement habituelle. Plus à l'aise dans ce registre passif, Gus propose un running gag amusant par ses tentatives de sortir du champ dès que Juliet s'oppose à Frank et Shawn. Malgré cela, la série donne rapidement l'impression d'avoir épuisé le potentiel de cette intrigue de départ, l'absence de connexion entre les O'Hara empêchant l'histoire de sortir d'un faux rythme où elle s'enferme dans le premier acte.

Au final, l'épisode n'aura pas apporté grand-chose à l'univers de la série, hormis lorsqu'un parallèle intéressant se crée pour Juliet entre Shawn et son père. Un instant pas assez exploité sur lequel je reviendrais en fin d'article, touchant à une mythologie de la série laissée un peu de côté depuis quelques épisodes.

 

Une enquête aux airs de déjà-vu 

Si l'épisode n'est pas mauvais en soi, il va souffrir d'un gros sentiment de déjà-vu qui va s'avérer plus que préjudiciable à l'histoire principale, le coup du père malfrat et arnaqueur ayant déjà été exploité dans de nombreux cop show auparavant. Les rancoeurs entre les deux n'ont rien de très originales et ne parviennent pas à faire décoller une intrigue fréquemment prévisible. Son intervention en pleine planque, donnant une scène trop lente et inutilement mélodramatique où il cherche le pardon de sa fille, est assez pathétique et vient couper le rythme d'un final bâclé.

L'ensemble ronronne beaucoup trop, Shawn se montrant trop passif dans le second acte pour servir de moteur à un épisode qui va offrir un scénario beaucoup trop sage pour Psych. Quelques petits accès de folie traversent la série, comme cette célébration entre Spencer et Franck incongru et laissant apparaître le potentiel non exploité d'un épisode qui cherche à mettre trop en valeur sa guest-star. L'absence de toute référence à Star Trek est assez inattendu, tout comme l'abandon de certains personnages comme Henry qui fait ici clairement de la figuration.

Au lieu de construire l'épisode autour d'une vraie relation père - fille, Psych joue la sécurité et offre un divertissement agréable, mais en dessous des standards du show. Surtout, elle ne parvient pas à masquer les failles d'un scénario assez maladroit et plutôt mal construit, l'arrivée de Shatner ne servant qu'à compléter une enquête du jour plutôt mince.

 

 

L'art de détourner l'attention 

Arnaquer quelqu'un devient un art lorsqu'il désigne une capacité à déjouer totalement l'attention de l'autre par le biais d'une diversion efficace. Dans le cas de ce scénario, les astuces sont loin d'être brillantes, ne servant qu'à remplir une histoire de braquage incomplète et assez passable. Cette diversion consiste à donner une ampleur excessive à l'intrigue de Juliette tout en glissant discrètement les éléments d'une histoire principale embryonnaire et inefficace. Si le scénario reprend bien le principe de l'arnaque, celle-ci manque clairement d'efficacité, le bluff s'essoufflant assez vite. 

L'influence du film de Rydley Scott "Matschstick Men" est troublante, même si l'intrigue est assez peu semblable dans son fonctionnement. La storyline sur le vol de pièces rares est assez inefficace, ne servant qu'à donner un peu de matière à un scénario qui manque totalement d'épaisseur. Trop indépendantes l'une de l'autre, les deux storylines ne parviennent jamais à coexister correctement, cette histoire de pièces antiques ne parvenant jamais à fonctionner pleinement, donnant une enquête assez terne à Spencer. 

L'astuce des billets est assez grossière et les ShawnFlash beaucoup trop évidents, empêchant les talents de déduction de celui-ci de s'exprimer. Dommage, car l'épisode proposait une piste qui aurait mérité d'être explorée, tournant autour de la relation entre Frank et Shawn. 

 

Tel père, tel beau-fils 

Là où l'épisode rate une occasion en or, c'est en ne construisant qu'épisodiquement un lien entre Shawn et le père de Juliet, ratant l'occasion de remettre en cause Spencer et son fameux "don" de médium. Si, en début de saison, les épisodes avaient commencé à explorer cette éventualité de révéler le secret de son héros, la mythologie de la série n'a, depuis, pas beaucoup avancé. Au final, un récit qui laisse sur un sentiment de déception tant les auteurs avaient la possibilité de permettre à Juliet de laisser apparaître le vrai visage de Shawn. 

En conclusion, un épisode trop sage et beaucoup trop prévisible qui n'offre que peu de scènes comiques au profit d'une réunion de famille au ton beaucoup trop mélodramatique. Quelques idées amusantes parsèment l'épisode, Gus offrant l'occasion des quelques gags réussis tout comme certaines réparties de Lassiter, mais cela reste bien mince au vu du potentiel de départ. Trop superficielle, cette histoire de braquage est résolue en un tour de main, offrant au final une intrigue qui manque cruellement de conviction.

 

J'aime :

  •  le running-gag autour de Gus 
  •  la direction artistique assez efficace 

 

Je n'aime pas : 

  •  une histoire trop prévisible 
  •  Shawn qui tarde à se montrer actif 
  •  l'intrigue particulièrement confuse 
  •  quelques scènes trop mélodramatiques 

 

Note : 11 / 20 

Si l'idée de centrer l'épisode autour de Juliet et son père peut sembler bonne, le scénario trop sage et l'aspect trop prévisible de l'histoire, gâchant en partie cette réunion de famille. Un épisode correct, qui réserve malgré tout quelques bons moments grâce à Gus et Lassiter, mais s'avère beaucoup trop mou pour convaincre.

L'auteur

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