Critique : Psych 6.10

Le 11 mars 2012 à 07:51  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode concept qui joue avec les codes du film d'aventures, mais va s'avérer assez faible malgré quelques bonnes idées..
Par sephja

Critique : Psych 6.10

~ 8 minutes de lecture
Un épisode concept qui joue avec les codes du film d'aventures, mais va s'avérer assez faible malgré quelques bonnes idées..
Par sephja

Raider of the Lost Watch

Shawn et Gus se rendent au muséum où va être présenté sous peu la collection d'Harrison Yerden contenant tout un ensemble de tableaux de maîtres arrivant directement du Louvres. Ils sont chargés d'assurer la sécurité, mais ils sont divertis par l'agression d'une jeune femme les obligeant à quitter leur poste, laissant la porte ouverte aux voleurs. Shawn décide donc de faire appel à Despereaux  pour les aider à retrouver le butin. 

 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un épisode de chasse aux trésors qui sort de la routine de la série 
  •  une histoire prévisible qui ne fait pas dans la subtilité 
  •  un duo Shawn - Gus agaçant 
  •  Lassiter totalement hilarant

 

 

Shawn VS Lawrence Kasdan 

Pour son retour après le hiatus hivernal, Psych fait le choix de proposer un épisode concept signé du créateur de la série Steve Franks sur le format du récit action - aventure en référence directe aux "Aventuriers de l'Arche perdue". Les deux héros se retrouvent embarqués dans une chasse aux trésors singulière, loin des habitudes de la série et du format policier habituel. Le casting est évidemment soigné avec John Rhys-Davies pour le clin d'oeil, Mädchen Amick pour jouer la méchante du jour et Cary Elwes qui enfile de nouveau son costume de voleur professionnel.

La première partie va être de loin la plus faible, posant les éléments sans faire dans la subtilité, la faute à un format de quarante-deux minutes trop restrictif pour ce type d'histoire. D'ailleurs, les auteurs ont obtenu exceptionnellement le droit de dépasser de six minutes, amenant deux derniers actes amusants et plutôt originaux dans l'univers de Psych. En posant la question du rapport de Shawn avec la mort, les auteurs montrent combien le médium de Santa Barbara est incapable de faire face à la possibilité d'une tragédie et d'envisager le deuil de ses proches.

Le thème apparait clairement lors de la scène de l'enterrement et semble proposer des implications mythologiques assez sombres pour la fin de saison. Si Shawn possède la capacité de tout tourner en dérision, ce discours devant le cercueil de son ami fait apparaître les limites de son système de défense, obligeant Spencer à abandonner le temps d'un épisode ses tics de médium. Un moment intéressant où l'émotion prend le pas sur les gamineries à la différence de tout un premier acte franchement poussif. 

 

Steve Franks VS Spielrock

Avec cet hommage aux films d'aventures des années 80, Psych vise haut et le premier acte va poser un vrai problème, l'originalité de l'histoire se heurtant à la routine d'une série qui n'est pas du tout adapté à ce format. La mise en place de la montre GPS est assez grossière, tout comme la première scène avec Madchen Amick où le dialogue ne fonctionne pas vraiment, installant une sensation de faux rythme au sein de l'épisode. Surtout que leur présence au musée ne sera jamais explicitée, donnant un premier acte maladroit qui va clairement nuire à la suite de l'épisode. 

L'arrivée de Despereaux va heureusement relancer l'intrigue, même si la résolution de la scène du bateau est particulièrement tirée par les cheveux. Le voleur apporte un peu de crédibilité pendant que le duo vedette joue sa partition habituelle, avant la séquence de l'enterrement, plutôt réussie, qui va ramener un peu de crédibilité à cette histoire. Coincé entre l'hommage trop appuyé et le désir d'adapter le format du récit d'aventure à ces deux héros, Steve Franks peine à mettre en place tous les éléments nécessaires à son histoire et à installer l'ambiance mystérieuse indispensable à ce type d'intrigue. 

Malgré tout, le final se heurte aux limites du show, offrant un piège à Shawn mal mis en valeur et une conclusion qui fait le choix de l'efficacité avant tout. En se frottant à Indiana Jones, Steve Franks s'est fait clairement dépassé par son sujet, incapable de donner une vraie cohérence à l'ensemble du récit, surtout dans la séquence d'exposition qui manque cruellement de finesse. Malgré tout, l'intention était bonne et le divertissement plaisant et ambitieux, bien que terriblement prévisible dans sa résolution.

 

 

Gus VS James Molina 

Si l'épisode est assez original et sympathique au premier abord, il va souffrir d'un duo Gus - Shawn assez insupportable dans le premier acte, trop prévisible dans leur réaction. Totalement à côté de la plaque au commencement, les deux héros sont un frein à l'action, offrant une suite de répliques inégales allant du très bon au franchement médiocre. La scène du bateau par exemple se voit venir à des kilomètres et casse horriblement le rythme, une histoire d'aventure nécessitant des héros qui puissent servir à alimenter l'intrigue en rebondissements. 

Heureusement, la suite voit Shawn prendre les choses plus au sérieux, même si les auteurs font par instant le gag de trop, surtout celui des coussins qui ne rime pas à grand-chose. Ce genre de séquence, absurde et invraisemblable, casse le rythme ce qui ne serait pas gênant si le format de l'histoire n'imposait une gestion au métronome de celui-ci. Ainsi, "Les aventuriers de l'Arche Perdue" démarre de manière extrêmement sérieuse afin d'installer l'ambiance et de donner une crédibilité à l'aventure, la parodie ne venant que dans la scène de la fuite en avion pour donner une vraie humanité au héros. 

Ici, le format de la série joue clairement en défaveur du show, le duo comique vedette ne permettant pas d'installer correctement l'histoire en lui donnant une vraie crédibilité. De plus, Gus est beaucoup trop inutile, sa participation se limitant à faire des commentaires, là où l'apport de James Molina était totalement décisif dans la première séquence de Raiders of the Lost Ark. Heureusement, Desperaux va permettre de lancer l'épisode pour le bon, Cary Elwes offrant une prestation particulièrement plaisante.

 

Lassiter VS Hovitos 

Un peu déçu par l'ensemble, l'épisode réserve malgré tout de bons moments, en particulier grâce à Lassiter réellement impayable qui hérite des meilleures répliques. Certes, certains souligneront mon affection répétée pour ce personnage, mais Carlton est simplement excellent, s'amusant à tourner en ridicule un duo vedette parfois agaçant. L'occasion de regretter qu'il n'ait pas eu une plus grande place dans cette histoire ou que Steve Franks n'ait pas pu développer un peu plus son scénario pour tirer tout le potentiel de sa bonne idée de départ. 

En conclusion, un épisode original et sympathique qui se heurte aux limites du format de la série peu adapté à ce type de récit très dynamique. La première partie est assez décevante, avec un duo Shawn - Gus plutôt lourd qui freine l'action et installe l'épisode sur un faux rythme des plus déplaisants. Heureusement, l'apport de Despereaux, la force mythologie de la scène de l'enterrement et les réparties hilarantes de Lassiter donnent au final un bon divertissement, laissant une certaine frustration tant l'hommage n'arrive pas à aller au-delà du simple clin d'oeil. 

 

J'aime : 

  •  l'idée de départ originale 
  •  la scène des funérailles intéressante 
  •  l'apport de Despereaux 

 

Je n'aime pas : 

  •  le duo Shawn - Gus assez décevant 
  •  le format de la série pas du tout adapté à ce type de récit 
  •  certains éléments tirés par les cheveux 

 

Note : 12 / 20 

L'idée est originale et on ne peut que saluer le courage de Steve Franks d'être allé au bout de son hommage au film d'aventure des années 80. Malheureusement, le format de Psych peine à s'adapter à ce type de récit, laissant un certain sentiment de frustration face au manque de crédibilité de cette histoire.

L'auteur

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