Petit retour en arrière : la mère d'Hope est encore en vie et bien entendu elle désire récupérer son enfant. Franchement je ne me suis toujours pas remis de cette révélation qui à mon sens a littéralement détruit le show en 20 minutes. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce choix des scénaristes, à croire qu'ils étaient à court d'idées pour proposer un final explosif et étonnant (comme le final de la saison 1 qui était génial).
Cet épisode se décompose aisément en trois phases : l'avant procès, le procès et la conclusion de cette intrigue alambiquée. On commence par nous raconter comment Lucy a survécu à la chaise électrique. Raising Hope n'a jamais été une série conventionnelle, proposant des choses extravagantes à chaque fois. Mais là il faut admettre que c'est vraiment trop gros et que cela discrédite la sitcom plus qu'autre chose.
Tout le délire autour du Tibet n'est pas très drôle, principalement du au fait qu'on ne parvient pas à croire une seule seconde à cette histoire et qu'on n'a aucune envie de s'impliquer dedans. Heureusement en second plan Maw Maw et l'avocat banal réussit à redresser la barre avec des situations et répliques bien senties. La confrontation entre Lucy et sa « belle famille » est décevante, Lucy étant toujours en mode girouette et la famille Chance sur la défensive.
Finalement tout va se régler lors du procès. L'avocate de Lucy est parfaite dans son rôle, comme on dit l'actrice a la tête de l'emploi. Le procès en lui même n'a pas une vocation comique mais plutôt nostalgique. Ainsi on revoit défiler bon nombres de personnages secondaires de la série, on nous remémore certains passages tantôt touchants tantôt drôles. Il faut reconnaître que c'est plutôt réussi mais on a cet arrière goût de rattrapage in extremis pour sauver cette situation improbable. Personnellement je suis vraiment déçu, l'idée est excellente mais très très mal exploitée. On pourrait même dire que les scénaristes ont grillé une précieuse cartouche pour plus tard.
Pour une fois Jimmy fait preuve d'intelligence et son discours envers les jurés est parfait : il est juste, émouvant, sincère et surtout convainquant. Cela aurait été trop facile que Jimmy gagne le procès, c'est donc tout naturellement que Lucy gagne la garde de sa fille (bien que l'on sache pertinemment que tout va rentrer dans l'ordre à la fin de l'épisode, la série étant habituée aux happy ends).
La scène du jugement final est assez réussie, mêlant habilement la détresse de Jimmy et Sabrina aux pitreries des parents de Jimmy. Le contraste était saisissant et on ressentait parfaitement la peine qu'avait ce jeune père de famille. C'est l'une des forces de cette série, à même titre que Modern Family : savoir véhiculer des émotions avec une justesse remarquable.
Jimmy va prendre alors une décision inattendue mais qui montre que le personnage a gagné en maturité en deux saisons. Le Jimmy actuel est loin du punk qu'il était et maintenant il agit avant tout pour sa fille comme un bon père de famille doit le faire. Si la décision paraît excessive, elle permet néanmoins de donner une dimension plus adulte au personnage qui en manquait cruellement jusque là. L'épisode se termine de façon assez prévisible, Lucy pétant un énième câble et son instinct de tueuse remontant à la surface. On se débarasse de Lucy pour de bon à moins que les scénaristes trouvent encore une explication abracadabresque à la survie de la mère de Hope dans le futur...
Pour conclure, I Want My Baby Back, Baby Back, Baby Back conclut une saison sur courant alternatif et d'une qualité inférieure à la première. Le retour de Lucy pour deux épisodes est un mini désastre, le show ayant beaucoup plus perdu que gagné en abattant cette carte. Il reste cependant des bonnes choses dans ce final où humour, émotion et nostalgie trouvent un équilibre intéressant. Dommage d'avoir ce sentiment de petit gâchis, il y avait assurément mieux à faire !
J'ai aimé :
- le côté nostalgique de l'épisode
- les vannes de Maw Maw et de l'avocat
Je n'ai absolument pas aimé :
- le retour de Lucy qui n'a rien apporté sauf du préjudice à la série
Note : 09/20, c'est un final vraiment correct entaché d'une grosse erreur de scénario