Critique : Switched at Birth 1.11

Le 05 janvier 2012 à 03:54  |  ~ 8 minutes de lecture
Une reprise qui s'égare un peu en essayant de relancer les différents éléments de l'intrigue principale avant un final qui renoue avec le ton juste du summer finale.
Par sephja

Critique : Switched at Birth 1.11

~ 8 minutes de lecture
Une reprise qui s'égare un peu en essayant de relancer les différents éléments de l'intrigue principale avant un final qui renoue avec le ton juste du summer finale.
Par sephja

Deux filles, un garçon et beaucoup de complications 

Angelo propose à Bay de se rentre dans un bar pour avoir un petit face-à-face entre père et fille, mais John Kennish s'y oppose sans un chaperon pour surveiller cet homme en qui il n'a pas confiance. Pendant ce temps, Toby et Emmett découvre que Wilke leur a menti concernant le fait qu'ils joueraient à un festival, se retrouvant sur une scène annexe peu fréquentée par le public. De son côté, Daphne décide alors de rejoindre le groupe, abandonnant alors Kathryn qui espérait enfin pouvoir partager une soirée avec elle. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode plutôt réussi que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une intrigue trop éclatée qui nuit en partie au premier acte 
  •  la difficulté de retrouver le ton juste 
  •  une conclusion assez brillante qui relance le show sur des bases saines 
  •  une reprise plutôt convaincante 

 

 

Une reprise qui veut trop bien faire 

Après avoir connu un certain succès cet été, montrant de vraies qualités au fur et à mesure des épisodes, SaB avait la difficile tâche de relancer une intrigue multiple sans égarer le spectateur. La première partie de l'épisode va clairement manquer de liant, se concentrant beaucoup sur le rendez-vous entre Angelo et Bay et peinant à retrouver le bon juste, surtout concernant Daphne. Katie Leclerc a beau être toujours aussi convaincante, son personnage est relégué au second rang par l'absence d'Emmett et son manque d'interaction avec les autres. 

La narration ne développe aucun fil directeur précis, donnant la désagréable impression d'assister à un retour de la série à la forme qui était la sienne en début de saison. Heureusement, cela ne va pas durer, la rencontre entre Bay et Angelo amenant un virage positif dans l'épisode qui va alors construire une thématique sur les difficultés du couple à retrouver cette harmonie qui le définit. En délaissant la rencontre père - fille au profit de la relation Regina - Angelo, la série retrouve ce ton juste et touchant qui fait son charme, corrigeant le tir de plusieurs arcs narratifs partis dans de mauvaises directions.

En jouant la carte de la facilité dans les réactions de Daphne ou dans la relation entre Bay et Emmett, SaB déçoit dans un premier temps, offrant des séquences inutilement lourdes manquant cruellement de nuance. C'est avec ce ton doucement mélodramatique, cette finesse d'écriture que la série renoue dans le dernier acte, recentrant avec intelligence les différentes storylines pour un début de deuxième acte plutôt prometteur.

 

Retrouver l'équilibre nécessite un peu de temps 

Le vrai problème de l'épisode va consister pour les auteurs à retrouver cette finesse dans la description des sentiments et dans l'écriture des dialogues des derniers épisodes du mois d'août. Ce retour à la normale va prendre un certain temps, le récit peinant durant quelques minutes à redémarrer, la faute à une intrigue qui place Bay et Daphne dans une position d'attente. Les vingt premières minutes alignent les maladresses, la palme revenant à la scène où Emmett se fâche contre Bay suite à une remarque de celle-ci, instant trop prévisible et passablement cliché. 

Trop simpliste et téléphoné, le scénario va retrouver une certaine justesse grâce au trio Emmett - Toby - Wilke qui tentent d'attirer du monde pour voir leur concert alors qu'ils sont relégués au fin fond du festival sur une scène annexe. Assez crédible, cette storyline s'affirme comme la plus porteuse, offrant un moment de comédie plutôt réjouissant devant leur lutte pathétique pour exister. C'est finalement ce trio qui va sortir le scénario de l'impasse du psychodrame, Wilke offrant l'occasion à Daphne de sortir de son registre irritant de la victime pour renouer avec plus de naturel. 

De même, la scène finale entre Bay et Emmett vient justifier intelligemment la réaction excessive de celui-ci, montrant une finesse très juste dans la description de la fierté des sourds de voir les parlants s'adapter à leur condition. Une scène très réussie qui renoue avec l'intelligence d'une série qui considère de nouveau la surdité non comme un handicap, mais comme une différence qu'il faut assumer pour pouvoir dépasser la barrière du silence. 

 

 

Une conclusion qui laisse espérer le meilleur 

En faisant le choix de la subtilité contre les clichés prévisibles, SaB surprend vraiment dans le dernier acte, donnant plusieurs pistes intéressantes pour l'avenir du show. La meilleure idée concerne la confrontation entre Kathryn et la sage femme responsable de l'échange, moment très digne qui se place au niveau humain, la victime se montrant à l'écoute de la coupable pour mieux la comprendre. C'est par sa profonde humanité que la série séduit, sortant des sentiers battus comme dans la seconde confrontation entre Emmett et Bay. 

Cette seconde dispute est de loin la plus intéressante, car elle transforme ce duo comme un véritable couple, obligeant les deux à communiquer à coeur ouvert. L'idée qu'une relation entre deux personnes se construise sur une confrontation de deux points de vue et sur la nécessité d'apprendre à comprendre l'autre est d'une grande justesse. C'est par la sensibilité du jeu de Sean Berdy et Vanessa Marano que SaB confirme qu'elle est une série qui ne craint pas de faire évoluer ses personnages vers plus de maturité, inscrivant intelligemment cette intrigue romantique dans la durée. 

Il reste donc Daphne, personnage devenu trop prévisible et assez pathétique dans sa tentative de vouloir récupérer sa vie d'avant, refusant toute évolution. Sans résoudre le problème du personnage, la scène avec Wilke la sort du cercle de la jalousie où elle s'était enfermée, en espérant que cela ne mène pas à une nouvelle intrigue romantique qui serait plus que prématurée. Un récit intéressant sur la complexité de fonctionnement d'un couple et la façon dont une vraie relation se construit sur la nécessité d'apprendre à comprendre l'autre. 

 

Un final qui ouvre des portes

Il est amusant de voir combien cet épisode est à l'image du début de saison, avec un démarrage poussif et légèrement pathétique avant de connaître un virage étonnant vers une forme plus aboutie. Reprenant les thèmes de la construction de soi et de la recherche d'identité, l'épisode a le mérite de sortir Bay et Daphne de leur passivité, même si pour la fille naturelle des Kennish, cette évolution est encore loin d'être convaincante. Au final, c'est encore Sean Berdy qui crève une fois de plus l'écran, les auteurs choisissant avec intelligence de mettre en avant son  refus toute concession en lui faisant exprimer sa soif d'indépendance et son désir compréhensible d'assumer seul sa condition. 

En conclusion, un épisode inégal, légèrement décevant à cause d'un démarrage délicat, les auteurs peinant à retrouver le ton juste des derniers épisodes de la saison estivale. Heureusement, le final brillant va balayer les atermoiements du début d'épisode, proposant de nouvelles orientations judicieuses aux différentes intrigues. Un mélodrame élégant qui parvient à surprendre en proposant une vision complexe et assez juste de la relation de couple, que ce soit concernant les Kennish, Bay ou simplement Daphne, personnage le plus en souffrance en ce début de seconde moitié de saison. 

 

J'aime : 

  •  les dix dernières minutes très réussies 
  •  les comédiens très convaincants 
  •  la confrontation entre Kathryn et la sage-femme responsable de l'échange 

 

Je n'aime pas : 

  •  le début un peu trop dispersé et maladroit
  •  Daphne trop prévisible et inutilement mélodramatique 

 

Note : 12 / 20 

Une reprise de Switched at Birth qui déçoit dans un premier temps, avec un démarrage poussif et assez maladroit qui peine à trouver un thème directeur. Heureusement, la suite se montre bien plus convaincante, développant avec intelligence le thème du couple et la difficulté de créer une vraie intimité avec une personne. Prometteur.

L'auteur

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