Critique : Switched at Birth 1.22

Le 29 avril 2012 à 13:25  |  ~ 9 minutes de lecture
Un Spring Finale qui utilise le cliché du bal de promo et propose quelques bonnes scènes, mais s'avère au final assez plat et sans véritable révélation.
Par sephja

Critique : Switched at Birth 1.22

~ 9 minutes de lecture
Un Spring Finale qui utilise le cliché du bal de promo et propose quelques bonnes scènes, mais s'avère au final assez plat et sans véritable révélation.
Par sephja

Bal de promotion à Carlton 

Emmett invite Bay au bal de promo de son école, tout comme Daphne qui choisit Wilke pour être son cavalier, lequel va repousser son invitation, son père lui mettant la pression concernant ses résultats scolaires. C'est ce moment que choisit Angelo pour réapparaître, appelant Regina pour qu'elle lui trouve un avocat afin de rester en Amérique. Pendant ce temps, Kathryn et son avocat vont voir une ancienne employée de l'hôpital prête à témoigner en faveur des Kennish.

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :

  •  un bal de promotion décevant
  •  des hésitations flagrantes du point de vue de l'intrigue 
  •  un retour d'Angelo assez prometteur 
  •  un bilan de la saison un 

 

 

Faire du neuf avec du vieux 

Dernier épisode avant la trêve de Printemps pour SaB qui opte pour un schéma classique avec un bal de promotion, élément récurrent dans l'univers des séries familiales. La conquête du parfait cavalier, la préparation, les imprévus de dernière minute vont permettre de remplir cette intrigue légèrement frileuse au contenu étonnamment limité ou peu exploité. Loin d'être transcendant, cet épisode de Switched at Birth laisse sur une impression très mitigée, alternant le bon et le moins bon, incapable d'imposer son identité propre.

Ainsi, l'aspect romantique du scénario est assuré dans un premier temps par Emmett qui cherche clairement à effacer le souvenir de sa nuit avec Simone. L'ensemble est plaisant, surtout lorsque le couple délaisse le bal pour se rendre dans les bureaux de l'immigration pour retrouver Angelo, laissant espérer de la part des scénaristes une volonté de proposer un retournement surprise pour la fin de saison. La scène entre Gilles Marini et Vanessa Marano est assez réussi, mais les auteurs restent trop sages et limitent leur conversation à un échange poli, donnant dans l'ensemble une intrigue très lisse qui ne cherche pas à surprendre.

Le bal de promo de Daphne va suivre le même schéma avec une bonne idée de départ, la fille des Kennish se retrouvant avec deux cavaliers à son service. Plutôt que de tirer tout le sel de cette situation saugrenue, la suite évacue l'un des deux prétendants, offrant une succession de saynètes clichées autour de John pour un scénario qui ne parvient pas à surprendre. Jamais imprévisible, ce Spring Finale ne parvient pas à transcender son matériel de départ et laisse sur une impression assez moyenne, montrant un manque de conviction dans la progression de l'histoire surprenant, comme si les scénaristes s'interdisaient de faire trop avancer leurs intrigues.

 

L'heure du choix et des doutes

Après une saison dense et parfois confuse, les auteurs de SaB avaient toutes les cartes en main pour concevoir un épisode fleuve avec plusieurs conflits à résoudre et quelques révélations pour marquer cette pause printanière. Seulement, à l'exception de l'intrigue de Bay et Emmett, les autres arcs narratifs ne vont aboutir à rien de particulier, offrant à plusieurs reprises l'impression d'un show qui hésite à faire évoluer ces personnages. Ainsi, la storyline de Kathryn paraît assez vaine et maladroite, échouant à pousser plus loin une aventure qui apparaît comme inutile, ne servant qu'à repousser une histoire de procès qui traine en longueur.

L'absence de révélations est sûrement le plus gros point faible de ce Spring Finale, la liaison entre Simone et Emmett donnant l'impression d'avoir été conçue de toutes pièces pour donner un peu de matière aux auteurs. Comme prévu, Wilke va servir d'élément révélateur, mais la scène décisive paraît assez plate et manque de caractère, n'amenant qu'à un lancer de casque assez pathétique. En refusant le psychodrame, les auteurs proposent un final sans intensité et hésitant, loin de l'intensité dramatique à laquelle la série nous avait habitué.

Tout stagne et les intrigues se referment sur de nombreux points d'interrogation, donnant un léger sentiment de frustration par rapport à un summer final précédent beaucoup plus ambitieux. Peinant à conserver le contrôle de son histoire, Lizzy Weiss joue la sécurité et se plie à une certaine conformité, refroidie par son échec avec la storyline d'Angelo qu'elle tente de relancer avec cet épisode.

 

 

Angelo et la foi dans la possibilité d'une seconde chance 

Lors du Summer Finale du mois d'août dernier, le personnage de Gilles Marini nous était présenté avec toutes les questions qu'il portait  avec lui concernant l'échange, mais aussi concernant ses intentions envers Daphne et Bay. Personnage perturbateur indispensable à la série, son retour est un vrai point positif, en espérant que l'équipe créative commence à donner des réponses aux questions liées à ce personnage. Son départ avait en effet mené le show à un sérieux trou d'air, poussant au développement de multiples intrigues romantiques plus ou moins convaincantes.

Ainsi, l'absence de Simone dans ce final montre bien le peu d'avenir de ce personnage pourtant très intéressant au premier abord, mais dont l'image est ruinée par son aventure avec Emmett. La question de la possibilité d'une seconde chance devient alors centrale dans l'univers de Switched at Birth, la conclusion de cette première saison laissant un fort sentiment d'inachevé et un bilan en demi-teinte à la vue des promesses non tenues de cette partie de la saison. Espérons que la trêve permettra aux scénaristes de relancer une intrigue principale au point mort, à la recherche d'un second souffle qui traîne à venir.

En conclusion, un final en demi-teinte, loin de l'intensité escomptée et qui joue la carte de la sécurité en ne proposant que peu de grands bouleversements. Seul le retour d'Angelo, ses retrouvailles avec Bay et la vengeance de Daphne envers Wilke pour le bal de promotion viennent sauver un script trop sage, offrant une fin trop ouverte et frustrante par son manque de révélations.

 

Bilan de la saison un : de l'impossibilité d'échanger une vie pour une autre

Après un début de saison sur le thème de l'identité entre innés et acquis, le show s'était concentré sur la difficulté de réunir deux familles aussi disparates que les Vasquez et les Kennish. Cette seconde partie de SaB marque un temps de paix entre les deux et se pose la question de l'apprentissage du langage comme moyen d'expression. Il sera donc fréquemment question de partage et de communication dans cette seconde moitié de saison, hélas par le biais d'un léger abus d'intrigues romantiques.

Ainsi, Bay et son petit-ami vont apprendre à surmonter les premières difficultés du couple, apprenant ainsi leur langage respectif et les moyens d'échanger du ressenti malgré la barrière du langage. Cette capacité à comprendre l'autre et à se mettre à sa place va être au coeur de plusieurs épisodes, surtout qu'Emmett se retrouve pris dans des disputes familiales complexes, poussant Bay à remettre en cause son jugement. Savoir communiquer et échanger, réussir à donner du sens à ces actes, voilà ce que Daphne veut aussi entreprendre en intégrant l'équipe de basket de Buchner. L'occasion d'une storyline très américaine sur le dépassement de soin qui ne parvient jamais à prendre, échouant à construire une amitié crédible entre leur héroïne et Simone.

Devant leur incapacité à trouver le bon langage, les personnages de SaB font l'apprentissage de la frustration, introduisant l'apprentissage de la nuance dont Bay était assez dépourvu en début de saison. Un sentiment de frustration qui poussera par contre Emmett et Simone dans les bras l'un de l'autre, marquant le manque de maturité de personnages adolescents encore à la recherche de leur identité et d'affirmation de soi. En se concentrant non plus sur le partage des valeurs et sur des notions de lutte des classes, la série se conçoit peu à peu comme un univers utopiste où ceux qui nous opposent devient notre source de cohésion.

Alors, la question Angelo devient centrale, posant la question de la possibilité d'une seconde chance, obligeant l'être humain à prouver sa capacité à devenir meilleur. Plaçant sa morale avant tout, Bay va devoir apprendre à pardonner aux deux hommes de son existence si elle veut encore croire à la possibilité pour une artiste de pouvoir transmettre son ressenti aux autres. Plaçant sa fierté avant tout, Daphne va devoir apprendre à accepter son passé et qu'il est impossible d'échanger une vie pour une autre sous peine de vivre dans un mensonge.

 

J'aime : 

  •  le retour d'Angelo 
  •  Daphne qui va au bal de promo avec deux cavaliers 
  •  les comédiens très bons

 

Je n'aime pas : 

  •  la storyline de Kathryn décevante 
  •  le final assez fade 
  •  une conclusion très ouverte et frustrante 
  •  un scénario qui manque de conviction

 

Note : 11 / 20 

Malgré quelques bonnes idées et un retour d'Angelo inespéré, ce Spring Finale est un rien décevant, surtout à la vue du potentiel de départ. Assez plat et fréquemment hésitant, le scénario ne parvient pas à surprendre, offrant un divertissement à minima assez pauvre en révélations. 

Ce sera tout pour cette seconde partie de la saison un de Switched at Birth. Remerciement à SerieAll de m'avoir laissé commenter ces épisodes, aux correcteurs qui s'efforcent de corriger mes nombreuses erreurs, à Angela plus personnellement et à tous ceux qui m'ont aidé durant ces onzes épisodes. A bientôt !

L'auteur

Commentaires

Avatar sanschiffre
sanschiffre
Euh, c'est pas le saison final, il reste encore 10 épisodes pour cette saison 1.

Avatar sephja
sephja
Mince, spring finale, excuse-moi... pfou, ils sont compliqués sur ABC Family.

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