Critique : The 100 3.15

Le 19 mai 2016 à 19:43  |  ~ 6 minutes de lecture
Le manque de développement des personnages revient hanter la série dans son avant-dernier épisode.
Par RasAlGhul

Critique : The 100 3.15

~ 6 minutes de lecture
Le manque de développement des personnages revient hanter la série dans son avant-dernier épisode.
Par RasAlGhul

S’il y a un truc dont je ne suis pas fan niveau organisation d’une saison, ce sont bien les doubles épisodes, encore plus lorsqu’ils clôturent une saison. On se retrouve assez souvent avec une première partie entièrement dévouée à préparer le terrain pour la seconde. Du coup, les enjeux ont souvent du mal à monter de façon naturelle. Les deux premiers épisodes de cette troisième saison de The 100 souffraient à mon sens du même problème, et Perverse Instantiation : Part One ne fait pas exception à la règle.

 

 

The Kids Aren’t All Right

 

Cette saison de The 100 m’a souvent fait me poser la question : jusqu'où peut aller une histoire qui ne s'est pas vraiment intéressée aux personnages ? Si la problématique n’est pas majeure dans le début – voire le milieu – d’une saison, lorsque la fin de cette dernière arrive, on est déjà plus tenté de faire le bilan. Disons-le tout de suite, ce qui se passe dans l'épisode est sympa, mais il ne vous montre rien de nouveau sous les toits de vos maisons. On a déjà vu ça de nombreuses fois dans The 100 et, du coup, le rôle des personnages devient tout de suite plus important, puisque ce sont eux qui permettraient de donner des enjeux naturels à tout ce qu'il se passe. Sauf que là, c'est complètement le drame : d'Ontari (définitivement en carton) à Pike/Bellamy le duo de sauveurs, en passant par Clarke, qui semble réellement être cassée par la mort de Lexa et quasiment tout le reste sous l’influence d’ALIE, The 100 opère sans pouvoir se reposer sur un travail de développement. Et du coup, bah la narration s’écroule sur son propre poids (ou sa propre masse si vous êtes un fieffé scientifique).

 

Roan et Clarke

 

Avec un plan avec cent-dix pour cent de risque d’échouer, Bellamy, Octavia, Clarke et leur nouvel allié Roan se dirigent donc vers Polis. Le problème est qu’il n’existe aucun enjeu à toute cette histoire ; ALIE étant omnisciente, elle sait comment contrer leurs attaques. Sans surprise, tout le plan part en cacahuète. Il faudra une intervention quasi-divine pour sauver nos jeunes gens, excepté pour Clarke, qui se voit placée une nouvelle fois face à ALIE. La scène entre la jeune femme et sa mère – Paige Turco est véritablement flippante – est dure à regarder, établissant à quel point Clarke est détruite psychologiquement, tout en renforçant encore une fois le pouvoir de l’intelligence artificielle. Du côté des autres, on aura le droit à plusieurs scènes sympathiques entre Murphy et Bellamy, tout en regardant Octavia faire ce qu’elle sait faire de mieux : observer d’une façon très concentrée l’homme qu’elle veut bazarder. Malgré de nombreux cliffhangers, très peu de surprises émanent de cette première partie. C'est un peu logique au vu de la puissance de l'ennemi de cette saison ; c'est vraiment dommage d'ailleurs que les enjeux – qui devraient pourtant s'avérer épiques – ne réussissent pas à s'élever suffisamment.

 

 

Take the Power Back

 

À Arkadia, les choses n’évoluent pas vraiment non plus cette semaine, l’épisode rejouant une version légèrement différente de la semaine dernière. On a donc encore Monty et Raven, tentant toujours de saborder ALIE par le biais de l’informatique. D’ailleurs, j’ai l’impression que pas mal de pans de l’intrigue de cette saison pourront uniquement être résolus par le « ta gueule c’est magique » cher à beaucoup de scénaristes aujourd’hui. Revenons à l’intrigue d’Arkadia : la seule variation est la présence de Jasper. Et, comme dans toute cette troisième saison, il n’est jamais bon de se trouver près de lui.

 

Monty et Jasper

 

Si les plus observateurs d’entre vous – je ne me compte pas dedans – avaient pu remarquer que quelque chose n’allait pas chez Jasper, cette semaine n’en fait plus aucun doute. La présence d’ALIE rend le jeune homme bien plus intéressant en un épisode qu’en toute une saison ; il est d’ailleurs sympathique de voir que les acteurs ont l’occasion de se lâcher bien plus une fois que leurs personnages se font contrôler mentalement. On n’échappe pas aux clichés de base – Harper… –, mais cela permet à nouveau de remettre en avant le lien unissant Raven et Monty, qui trouvent là l’occasion de briller plus que d’habitude.

 

Perverse Instantiation : Part One se révèle franchement moyen. Il souffre d’un criant manque de travail sur la motivation des personnages, qui n’arrivent dès lors pas à faire grimper les enjeux de façon naturelle. Reste alors quelques moments de tension bien amenés pour faire patienter avant le vrai dénouement de toute l’intrigue de cette saison. En espérant que celui-ci ne soit pas trop décevant…

 

J’ai aimé :

 

  • Bon, Clarke est peut-être un punching-ball émotionnel en ce moment, mais elle reste prête à mourir pour la cause.
  • Les acteurs s’amusent clairement avec leurs versions diaboliques.
  • Murphy !
  • Sympa la scène de l’ascenseur.
  • Jasper, en mode super creepy.
  • Monty et Raven forment un bon duo.

 

Je n’ai pas aimé :

 

  • Pourquoi les femmes doivent être en danger pour que les hommes se sentent motivés à faire quoi que ce soit ? Harper vaut mieux que ça.
  • Bellamy. Pas qu’il soit désagréable, mais l’équipe créative essaye toujours de le repentir, et ça ne fonctionne toujours pas.
  • Même chose pour Pike.
  • L’Ice Nation : paye ta menace pourrie. On nous la tease depuis quasiment le début de la série, et elle se fait massacrer rapidement. Déception.
  • Un schéma d’épisode vu et revu.

 

Les chansons citées dans les titres :

 

 

Ma note : 11/20.

L'auteur

Commentaires

Avatar Galax
Galax
Je ne te rejoins pas comme tu t'en doutes, mais bonne critique :p C'est dommage que tu n'es pas en phase avec le show en ce moment. J'ai juste tiqué sur ça : "Pourquoi les femmes doivent être en danger pour que les hommes se sentent motivés à faire quoi que ce soit ? Harper vaut mieux que ça." Franchement, ça n'a aucun rapport avec son sexe, Raven précise même qu'elle est soldat et qu'elle saurait bien mieux se défendre que Monty ce qui le dissuade d'aller vouloir jouer chevalier blanc. Jasper l'a surpris et l'a assommé par derrière, ça aurait été pareil que ce soit une Harper ou un Lincoln. Je pense que c'est surtout le perso le plus secondaire et "disposable" du lot, c'est pour ça qu'elle a été prise en victime, ça a donc plus à voir avec le cliché du figurant en danger plutôt que de la demoiselle en détresse... ... surtout que bon reprocher à The 100 de perpétuer le cliché de la femme faible, ce serait quand même le comble de l'ironie...

Derniers articles sur la saison

Critique : The 100 3.16

Le show le plus hype de la CW vient de conclure sa troisième saison. Deux de nos rédacteurs se sont réunis pour en parler.

Critique : The 100 3.14

Un épisode vraiment bon, qui se montre aussi divertissant que bien organisé.

Critique : The 100 3.13

The 100 fait le choix du flashback à quelques épisodes de sa fin de saison et nous livre une fois de plus un solide épisode.