Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.02

Le 12 novembre 2011 à 06:52  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode sur l'amitié où le gang de Todd se sépare pour mieux se retrouver.
Par sephja

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.02

~ 7 minutes de lecture
Un épisode sur l'amitié où le gang de Todd se sépare pour mieux se retrouver.
Par sephja

Amitié et esprit de corps 

Todd choisit de s'éloigner de son gang après la révélation sur son statut de maître choisit par le livre et qui saura le seul à pouvoir le contrôler. Pendant ce temps, Atticus semble lui aussi convaincu d'être l'élu, mais se retrouve avec peu d'allié prêt à croire en lui et à l'aider dans sa quête. Surtout que Leslie, un élève associable du lycée, trouve le livre et un sort lui permettant de transformer toute personne en son meilleur ami par le seul toucher. 

 

Résumé de la critique  

Un épisode satisfaisant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  Todd en plein trouble pour une storyline inégale 
  •  Une idée de départ intéressante, mais visuellement pathétique 
  •  un épisode qui permet de replacer tous les personnages et leurs motivations 
  •  un épisode qui se cherche une crédibilité nécessaire 

 

 

Todd en loup solitaire 

Après un season premiere délirant dont le but était de montrer que la série n'avait pas perdu son aspect déjanté, cet épisode va baisser le rythme, se concentrant sur les personnages et en premier Todd pris en pleine crise existentielle. Si l'intrigue du jour est moins folle et drôle que la précédente, il possède un sérieux et un soin dans l'écriture qui confirme l'ambition des auteurs cette saison. Se coupant de son gang à cause de la révélation sur sa propre nature, Todd va se mettre en chasse seul du livre, prouvant au passage son absence d'esprit de déduction. 

Le thème est évidemment de montrer que sans ses amies, Todd n'est plus un héros, mais devient lentement le jouet d'un livre qui cherche à prendre possession de lui. L'interprétation de Alex House est très bonne, surtout lorsqu'il se retrouve seul face au monstre de Leslie composé de tous ses amis englués tout autour d'elle. Le parallèle est assez évident, mais passe plutôt bien contrairement à son opposition avec Atticus qui se révèle particulièrement décevante. A la recherche de son personnage, Chris Leavins est le point faible de l'épisode, incapable d'incarner une opposition crédible à Todd.

Moins délirant et trop théâtral, le nouveau chef de la secte de la maison de retraite perd sa dimension comique dès qu'il est confronté à Todd, cherchant à se faire bien plus gros qu'il n'est. Trop sérieux, le conseiller d'éducation perd la dimension comique qui fait tout son charme et apparaît alors comme particulièrement pathétique.

 

L'amitié et sa vraie signification 

Difficile de définir ce qu'est l'amitié tant sa construction peut obéir à  des multitudes de schémas différents qui font qu'une alchimie peut s'opérer entre deux individus. Leslie n'a pas cette chance, asociale incapable de comprendre les autres et qui se montre trop agressive pour pouvoir créer un lien d'amitié avec des inconnus. Le livre trouve ici la proie idéale, la jeune femme pouvant ainsi, grâce au sortilège, se lier avec les autres sans pour autant se dévoiler en laissant apparaître ses faiblesses, élément indispensable dans la construction d'une amitié. 

La jeune femme construit alors son gang comme un prolongement d'elle-même, engluant chacun de ses nouveaux amis dans un filet et la satisfaction d'appartenir à son groupe. Seulement, elle se prive aussi d'une intimité, incapable de se débarrasser de ce groupe qui l'enserre et l'étouffe peu à peu. L'idée est ingénieuse, faisant directement écho à Todd qui souhaite quitter son gang pour éviter que la malédiction ne ressurgisse sur eux. Moins gras et vulgaire que d'habitude, TPBE prouve qu'elle est capable de produire une réflexion intéressante sur le thème de l'amitié.

Le rendu visuel de ce groupe d'amis englués ensemble va se révéler un peu décevant, pas assez organique par rapport à l'idée d'absorption de l'individualité au sein du groupe de Leslie. La conclusion, bien gore et dans l'esprit du show, est par contre judicieuse, marquant la fin d'une pause nécessaire pour s'intéresser individuellement à chacun des personnages. 

 

 

Un épisode qui s'intéresse à chaque personnage 

La grande qualité de cet épisode de TPBE est qu'il se permet de prendre le temps d'offrir une séquence à chacun des personnages du show afin d'éclaircir leurs motivations. Le duo Curtis - Hannah apparaît comme un couple de plus en plus solide, pendant que celui-ci découvre les nouveaux pouvoirs de son super-bras. La scène où il qualifie sa petite-amie de sexy est assez touchante grâce à la bonne synergie entre les deux comédiens, inscrivant leur relation sur la durée. Apportant une dimension romantique absente de la première saison, cette storyline prouve la capacité des auteurs à passer d'un registre vulgaire à un autre plus touchant et intime.

Jenny va représenter le plus gros travail pour les auteurs qui choisissent de l'encombrer de son père végétatif, l'absence du gang l'obligeant à le trainer partout avec elle. Avec le retour de celui-ci, la jeune femme n'a plus de raison de rechercher le livre et d'appartenir au groupe, mais se retrouve bien encombré par ce légume dont elle ne sait que faire. L'occasion pour les scénaristes de gagner un peu de temps avant un final qui confirme l'importance de ce personnage qui devrait occuper une place centrale dans ce début de saison. 

Evidemment, notre trio de métalleux va venir appuyer la colère de Todd et pousser Atticus à se confronter à lui, tirant les ficelles d'un jeu qui semble beaucoup les divertir. En un épisode, les scénaristes ont réussi la performance de couvrir tous les personnages par le biais d'une intrigue certes basique, mais efficace. 

 

L'importance de rester crédible 

Si la première saison avait connu quelques trous d'air inévitable, les scénaristes cherchent à esquiver cet écueil en montrant une maîtrise beaucoup plus grande de leur univers. Posant beaucoup d'éléments pour la suite, cet épisode de recentrage est assez satisfaisant et prouve l'ampleur des ambitions de l'équipe créative cette année. Toujours aussi potache, TPBE tente d'ajouter au délire régressif une dimension plus subtil, essayant ainsi de mieux équilibrer le récit. Tout est loin d'être parfait, mais cet effort de construction conséquent laisse espérer du meilleur pour la suite. 

En conclusion, un bon épisode, avec une intrigue principale efficace et une mythologie qui se met tranquillement en place, confrontant Todd à sa véritable nature. Même si l'intrigue principale ne rivalise pas avec la folie du season premiere, TPBE prouve qu'elle est capable de s'assagir pour le bien de la saison. Un épisode de transition nécessaire qui s'achève sur un changement majeur, marquant la fin d'une petite pause dans l'habituelle délire graveleux qui ne pourra être que bénéfique pour la suite de la saison. 

 

J'aime : 

  •  les évolutions des personnages 
  •  Todd égal à lui-même 
  •  la thématique d'ensemble plutôt maligne

 

Je n'aime pas : 

  •  Atticus qui pose problème 
  •  Jenny limitée dans son champ d'action
  •  moins délirant qu'à l'accoutumé 

 

Note : 12 / 20 

Marquant une pause nécessaire dans la frénésie habituelle, TPBE nous offre une intrigue plutôt solide qui permet de passer en revue chacun des personnages et leur motivation. Plus subtil, le scénario lance des pistes intéressantes pour l'avenir, mais va devoir faire avec un Atticus pas vraiment crédible et à l'évolution décevante.

L'auteur

Commentaires

Avatar elpiolito
elpiolito
Je suis assez d'accord avec toi sur cet épisode Sephja. C'est plus calme mais ça permet de bien recentrer les personnages. C'est dingue par contre l'évolution du jeu d'Alex House : je montrais le pilot l'autre jour à mon frangin, par rapport à cet épisode, il y a eu énormément d'amélioration. D'accord aussi sur le fait qu'Atticus s'est perdu en chemin...

Avatar sephja
sephja
Clairement, Alex House a pris une nouvelle dimension.

Derniers articles sur la saison

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.07

Un épisode correct qui cherche à raconter une histoire de branleurs, mais fait preuve d'une certaine fainéantise.

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.04

Un épisode typique de la série, gentiment barré et un peu ridicule, mais plutôt drôle sur le monde des mascottes et des cheerleader.

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.06

Un épisode qui inquiète dans un premier temps en plongeant le gang dans un jeu vidéo diabolique, mais se révèle assez divertissant grâce à quelques scènes totalement délirantes.