Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.06

Le 15 décembre 2011 à 19:47  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui inquiète dans un premier temps en plongeant le gang dans un jeu vidéo diabolique, mais se révèle assez divertissant grâce à quelques scènes totalement délirantes.
Par sephja

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.06

~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui inquiète dans un premier temps en plongeant le gang dans un jeu vidéo diabolique, mais se révèle assez divertissant grâce à quelques scènes totalement délirantes.
Par sephja

La quête de l'épée sacrée ... OF DEATH !

Kyle est un garçon discret qui aimerait faire partie du gang de Todd, essayant de s'intégrer par le biais d'un jeu en réseau d'héroic fantasy. Seulement Todd et Curtis préfère jouer à lui causer des morts particulièrement violentes, s'amusant de la crédulité de ce joueur qu'il pense être un norvégien pré pubère. Le livre du mal va offrir à Kyle l'occasion de transformer le lycée en donjon de jeu vidéo, Jenny se retrouvant en tenue de ménestrel, Curtis en sorcière opulente et Hannah... euh... voilà, fin du résumé, on passe à la suite, allez hop. 

 

Résumé de la critique ... OF DEATH ! 

Un épisode amusant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une histoire de monde virtuelle plutôt inquiétant au premier abord  
  •  des comédiens qui font la différence
  •  Jenny qui retrouve une place au sein de l'équipe 
  •  un épisode qui ironise sur l'assistanat dans les jeux

 

Avertissement : cette critique risque de contenir quelques trolls concernant l'univers des jeux vidéos et l'équipe de SerieAll tient à signaler que le site ne partage pas les opinions de l'auteur à ce sujet.  

 

Game over ? 

Si un point va jouer en défaveur de cet épisode, c'est l'introduction qui ne sert qu'à fournir une excuse pour plonger le quatuor dans un univers virtuel. Aussitôt, les mauvais souvenirs reviennent en mémoire, avec un épisode raté de Warehouse 13 qui avait montré la difficulté d'adapter la narration d'une série au format de ce qui ressemble à un dungeon RPG médiévale légèrement cheap. A la manière des quatre guerriers de lumière, notre équipe va sonder cet univers dans une progression d'une linéarité et d'un manque de subtilité fortement inspirée par FF XIII.

Nos quatre héros se retrouvent alors projetés dans cet univers sans véritable identité, le personnage de Kyle n'ayant pas été développé et se révélant au final un méchant aussi charismatique que Broly dans DragonBall Z. Au lieu de donner du caractère à cet univers, TPBE verse dans le délire assumé, proposant une progression aussi cliché et mécanique qu'un épisode de Silent Hill. Bref, la série délaisse d'entrée toute profondeur, optant pour un récit anecdotique qui témoigne de l'impossibilité d'adapter le récit plutôt lent à base d'exploration du jeu vidéo à un show d'une vingtaine de minutes.

Un pur divertissement qui, malgré un démarrage maladroit, va se montrer assez divertissant en dépit d'une intrigue de base digne d'un épisode de Kirby. Heureusement, les acteurs vont montrer un vrai enthousiasme devant les modifications de leur personnage, la palme revenant à Curtis totalement irrésistible en sorcière voluptueuse.

 

C'est le joueur qui fait la différence 

Pour cet épisode conceptuel, TPBE choisit de jouer avec les codes du jeu concernant les personnages, offrant à Todd le costume du barbare en épée. Alex House se montre très convaincant, incarnant une parodie de héros à la Siegfried, l'épisode cherchant une fois de plus à appuyer l'idée qu'il n'est peut-être pas le héros de cette histoire. Pendant ce temps, Jenny hérite de la tenue de ménestrel, personnage aussi utile qu'une fée dans un Zelda sur Wii, preuve du sens de la dérision des auteurs face à l'absence de charisme de son personnage. 

Curtis va hériter du costume le plus drôle, devenant une magicienne à la peau violette bien proportionnée, capable de lancer des sorts grâce à son bâton magique (non, sérieux, je parle d'un vrai bâton). Obsédé par sa propre poitrine, l'habituel alter ego se transforme en héros lors d'une scène mordante où il se sacrifie auprès d'Atticus qui l'attaque en lui embrassant les seins (si,si, je vous le promets). Bref, TPBE ne dément pas sa réputation de série capable de tous les délires, surtout concernant Hannah qui se retrouve dans une situation encore plus gênante qu'une joueur devant une sauvegarde corrompue de Mass Effect 2. 

Bon, alors Hannah, euh... comment dire, elle est devenue une sorte de créature de cosplay bizarre avec un petit truc en plus qui va faire la différence et s'avérer assez utile dans sa quête. L'occasion pour la série d'équilibrer la métamorphose de Curtis d'une manière singulière, réduisant à néant pour de bon l'iconographie classique de la virilité.

 

 

Les jeux vidéos, c'est pour les gonzesses ! 

Qu'il est loin le temps des jeux en extérieur, des activités saines, où la virilité se mesurait à la taille du biceps et rimait avec masculinité. Avant que les "geeks" et autres amateurs de délire virtuel viennent créer une nouvelle activité qui allait bouleverser les valeurs et permettre aux faibles de devenir fort et aux femmes de s'affirmer comme l'égal des garçons. Et je ne dis pas cela parce que je viens de me faire massacrer par une de ces vilaines tricheuses à Street Fighter III, alors que, dans le monde réel, tu tremblerais vilaine chipie... oups, mais je m'égare. 

L'aspect intéressant de cette saison réside dans l'idée que Todd n'est pas le héros qu'il croit être, Jenny se retrouvant au premier plan lors de la scène finale. Loin d'être un simple Toddygang, le groupe de TPBE est avant tout une équipe où chaque personnage peut occuper le premier plan, suivant la menace qu'il encourt. A la différence de cette forme d' "art" que se targe d'être les jeux vidéos, la série télévisée propose un vrai niveau de subtilité dans sa capacité à construire des personnages profonds et plus sensibles que de simples pixels qui remuent. 

L'ascension de Jenny au poste d'héroïne est une bonne idée, permettant de redonner de l'enthousiasme à un personnage de plus en plus lymphatique. Excellente dans la dernière scène, Maggie Castle est la première à nous débarrasser dans l'armoire de l'insupportable Mischievio, peluche agaçante symbole de la principale lacune narrative des jeux vidéos. 

 

L'infâme créature du tutoriel 

Bon, il est temps de pousser un vrai coup de gueule à l'image des auteurs de TPBE contre l'incarnation du diable dans les jeux vidéo, le mal à l'état pur : le monstre du tutoriel. Inventé par les créateurs de jeu vidéo moderne, ce personnage sert à nous dire quoi faire et à justifier l'avancée de l'intrigue sans obliger les auteurs à étoffer celle-ci. Insupportable, souvent idiote, cette créature est symbolisée ici par Mischievio, création satanique qui reçoit ce qu'elle mérite, TPBE devenant le fer de lance de tous ceux qui en ont marre dans Zelda de cette saleté de fée qui coupe l'action pour rien, non mais il y en a ma... 

(Devant la tournure des évènements, SerieAll a choisi de remplacer Sephja par un logiciel basique de traitement de texte. Veuillez excuser pour le désagrément occasionné, vous ne verrez pas la différence) 

En conclusion, un épisode superficiel dans le fond, avec une intrigue réduite au strict minimum, mais qui peut se reposer sur un casting toujours aussi épatant. Quelques répliques savoureuses et des situations totalement absurdes viennent alimenter un épisode qui propose une interrogation intéressante sur la nature d'un héros moderne qui doit accepter de passer au second plan. Du bon TPBE, délirant, parfois maladroit, mais fréquemment drôle et sympathique, avec un Curtis totalement irrésistible.

 

J'aime : 

  •  Curtis en magicienne opulente 
  •  certaines répliques totalement délirantes 
  •  des références plutôt amusantes 

 

Je n'aime pas : 

  •  l'introduction trop superficielle 
  •  la scène de la serrure pas très inspirée 

 

Note : 13 / 20 

Un épisode sympathique de TPBE qui nous offre un bon délire dans la grande tradition avec une redistribution des rôles plutôt amusante. Quelques répliques délirantes et un final totalement absurde suffise à oublier certaines maladresses d'une introduction pas très inspirée.

L'auteur

Commentaires

Avatar elpiolito
elpiolito
Mischievio est énorme, rien que la tête du truc... Par contre, à la différence de toi, je trouve que Jenny ne sert vraiment pas à grand chose et que les auteurs lui ont donné la scène finale juste pour lui faire faire quelque chose, pour éviter qu'on ne se rende compte qu'elle ne sert à rien.

Derniers articles sur la saison

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.07

Un épisode correct qui cherche à raconter une histoire de branleurs, mais fait preuve d'une certaine fainéantise.

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.04

Un épisode typique de la série, gentiment barré et un peu ridicule, mais plutôt drôle sur le monde des mascottes et des cheerleader.

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.05

Un épisode qui évite le piège du grotesque et confirme l'importance prise par Hannah dans cette saison deux grâce au talent de Melanie Leishman.