Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.05

Le 05 décembre 2011 à 20:09  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui évite le piège du grotesque et confirme l'importance prise par Hannah dans cette saison deux grâce au talent de Melanie Leishman.
Par sephja

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.05

~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui évite le piège du grotesque et confirme l'importance prise par Hannah dans cette saison deux grâce au talent de Melanie Leishman.
Par sephja

Ecologie et retour à l'origine du monde

Todd et Curtis s'amuse à faire du skate en fracassant des canettes, entrainant la colère de Gyna, une lycéenne obsédée par la défense de la nature et le tri sélectif. Le livre du mal pur tombe à point nommé, entrainant l'arrêt de toute technologie et l'invasion du lycée par des plantes poussant à toute vitesse. Mais surtout, tous les êtres humains se transforment en être primitif, à l'exception d'Hannah qui part en quête du livre.

 

Résumé de l'épisode

Un épisode assez réussi que l'on peut détailler ainsi :

  •  Hannah en chef de groupe : une vraie bonne idée 
  •  un épisode très maîtrisé qui évite de sombrer dans l'excès de vulgarité 
  •  la question du rapport entre science et nature 
  •  des personnages qui évoluent 

 

 

Le retour à la nature

Pour cet épisode, TPBE nous propose une intrigue plutôt solide, malgré un principe de départ assez inquiétant avec une étudiante préoccupée par l'écologie et la communion avec la nature. Folle de rage contre l'irresponsabilité de ses congénères, elle utilise le livre pour ramener tous les élèves et le monde à l'état primitif, Todd et tout son gang régressant à l'état de Cro-Magnon. Seule Hannah semble mystérieusement épargnée par ce mal, devenant le centre d'une histoire où la notion de tribu va avoir une fois de plus son importance. 

Si l'idée peut sembler saugrenue au départ, Hannah va se révéler être un personnage très convaincant et un leader particulièrement efficace. Totalement isolée dans un monde revenu à l'âge de pierre, elle va se montrer très convaincante dans un rôle difficile, les auteurs ayant visiblement d'étoffer son personnage. Son numéro pour devenir l'alpha de sa meute est vraiment hilarant, Melanie Leishman affirmant encore un peu plus le caractère indépendant et particulièrement courageux de celle qui a définitivement dépassé le stade de faire-valoir.

Seule avec son journal, Hannah occupe le premier plan et devient l'héroïne d'une histoire aux accents dramatiques surprenants, maîtrisés par des scénaristes qui parviennent à créer un univers primitif crédible. En se plaçant selon le point de vue de leur héroïne, TPBE nous offre un divertissement très agréable, sortant avec succès du cadre habituel de la série.  

 

Une intrigue maîtrisée et intéressante 

Si TPBE fait le choix d'une certaine originalité au niveau du rapport entre les personnages, l'épisode propose une intrigue construite sur un nombre de scènes limitées, installant un rythme qui correspond bien à l'état d'esprit d'Hannah. Les auteurs cherchent clairement à tirer le maximum de cet univers tout en optant pour des espaces volontairement fermés et claustrophobiques. L'étouffement est le sentiment principal qui ressort de cet environnement sauvage, appuyé par les nombreuses allusions au vagin qui ponctuent l'épisode. 

Après un démarrage simpliste, mais efficace, TPBE dresse le portrait de la victime du jour, une obsédé du contrôle qui ne supporte pas le non-respect de ses propres convictions, la nature étant pour elle une créature vivante. Mais là où, habituellement, le livre fait payer au propriétaire le prix de son souhait, Gyna va trouver une forme d'épanouissement aveugle à voir le lycée se transformer ainsi. Au-delà du désir de vengeance, c'est l'aveuglement idéologique d'une femme égoïste qui est totalement aveuglée par ses propres convictions. 

Malgré une apparente normalité, cet épisode possède une profondeur et une symbolique forte, tout en se permettant quelques gags régressifs plutôt amusants. Même si on reste loin des délires dont est capable la série, cet épisode fournit un récit convaincant et plutôt malin, explorant le rapport antagoniste entre la science et la nature. 

 

 

L'esprit scientifique et l'amour de la nature 

En plaçant Hannah au centre de l'épisode, TPBE se pose aussi la question de l'écologie comme mouvement de pensée, la confrontant à la science et au besoin de l'homme de plier la nature à sa volonté. L'envie de la maitriser, que ce soit par le biais d'un plan de marijuana ou d'un logiciel déterminant le futur utilisateur du livre, est la base de la pensée scientifique, s'opposant à l'utopie écologique. Gyna incarne ce fantasme du retour à un paradis perdu où tout est donné, où l'abondance est une loi et où la science n'a pas de raison d'être.

Ce qui immunise Hannah est finalement que cette nature sauvage n'a rien à lui offrir, ainsi qu'un sous-entendu mythologique qui pose un premier élément intéressant de cette saison deux. La façon dont la jeune femme analyse les relations entre les membres du gang de manière anthropologique est très amusante et permet de réintégrer Jenny au sein du groupe. Un épisode en apparence simpliste et légèrement trash, avec quelques répliques énormes de Curtis, mais qui sait au final se montrer plus subtil qu'il n'y parait.

Malgré la difficulté du sujet et du besoin de ne pas sombrer dans le ridicule, les scénaristes de TPBE nous offrent une intrigue réfléchie et plutôt intelligente, évitant de sombrer trop dans l'humour scatologique. Les personnages évoluent, la saison deux cherchant l'équilibre entre le concept de gang et le besoin de laisser s'exprimer toutes les individualités du groupe.

 

La saison deux démarre enfin 

Avec cet épisode centré sur Hannah, TPBE montre enfin qu'elle a tourné la page de la saison un et lance une saison deux qui va tenter de donner plus d'épaisseur aux membres du Toddygang. Avec cette intrigue centrée sur Hannah, la série montre qu'elle peut être plus qu'une simple série de blagues potaches en proposant un scénario assez ambitieux. Le final est particulièrement réussi, avec une intervention basique, mais assez efficace d'Atticus lequel montre une nouvelle fois qu'il est le bien loin d'être le maître d'un livre toujours insaisissable. 

En conclusion, un épisode qui ne fournit pas le délire attendu, mais propose une intrigue plutôt bien construite sur le thème du conflit entre l'esprit scientifique et le culte de la nature. Malgré les difficultés posées par le concept périlleux, les scénaristes s'en sortent plutôt bien, offrant le premier rôle à une Melanie Leishman épatante qui tient tout l'épisode sur ses épaules sans aucune difficulté. Plus affirmée et moins passive, Hannah devient un personnage fort de la série, assumant parfaitement son rôle de membre alpha du gang.

 

J'aime : 

  •  Melanie Leishman épatante 
  •  le scénario plus subtil qu'il n'y parait 
  •  les répliques de Curtis 

 

Je n'aime pas : 

  •  moins délirant que d'habitude 
  •  l'introduction pas très subtile 

 

Note : 13 / 20 

Si la série déçoit en ne partant pas dans un délire total, elle propose un épisode plutôt malin et bien écrit sur le conflit entre esprit scientifique et le culte du respect de Mère Nature. Epatante tout du long, Hannah endosse à merveille la tenue d'héroïne, ajoutant une dimension mythologique inattendue et intéressante à son personnage.

L'auteur

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