Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.07

Le 08 janvier 2012 à 04:05  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode correct qui cherche à raconter une histoire de branleurs, mais fait preuve d'une certaine fainéantise.
Par sephja

Critique : Todd and the Book of Pure Evil 2.07

~ 7 minutes de lecture
Un épisode correct qui cherche à raconter une histoire de branleurs, mais fait preuve d'une certaine fainéantise.
Par sephja

Un épisode agréable avec des hauts et des bas 

Jimmy le concierge est accusé de s'être masturbé en regardant les filles au travers d'un trou donnant sur leurs vestiaires entraînant son licenciement immédiat par Atticus. Todd décide de lui venir en aide et demande au gang de l'aider à prouver qu'il n'est pas le seul pervers du lycée capable d'un tel acte. C'est après une expérience désagréable et difficilement descriptible que Todd va comprendre : le coupable s'appelle Tyler et a utilisé le livre pour devenir invisible. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une intrigue principale qui ne va pas assez loin et s'arrête un peu trop tôt 
  •  un potentiel comique limité malgré tous les efforts des comédiens 
  •  un final un peu trop grotesque et désordonné
  •  des scénaristes qui peinent à achever correctement leur intrigue 

 

 

Une histoire de branleurs 

Le titre peut paraître vulgaire, mais il trahit en fait le principe de base de ce scénario, surtout que les héros de TPBE ont une forte propension à l'onanisme. Dans ce scénario, c'est Jimmy qui se retrouve durant quelques minutes au premier plan, mis en cause pour s'être masturbé en regardant les lycéennes par le biais d'un trou dans le mur. L'accusation n'est pas fondée sur une preuve, mais l'occasion est trop bonne pour Atticus de priver Todd d'un de ses principaux alliés, si bien que le concierge se retrouve à la porte du lycée. 

Le deuxième branleur va alors prendre le relais, c'est-à-dire Todd, convaincu que le départ de Jimmy est une injustice pure et simple. Le but est de trouver l'identité du masturbateur, avec étude scientifique et enquête auprès des lycéens, section amusante de l'épisode donnant un peu d'importance au reste du gang. Pourtant, c'est Todd qui se retrouve en première ligne dans la recherche du pervers invisible, l'obligeant à pénétrer l'esprit de son ennemi par l'exploration de sa multitude de magazines pornos, moment un peu tordu et plutôt réjouissant. 

Le coupable est un pervers qui s'amuse à tripoter les filles et à satisfaire sa libido, offrant une succession de gags scatologiques en tout genre pas toujours très inspirés. Le choix artistique de refuser que ce personnage soit incarné par un acteur va s'avérer plutôt discutable, entraînant la sensation d'assister à une farce un peu vulgaire où le scénariste devient dans le final un branleur. 

 

Un scénario pas assez solide qui se dégonfle en plein milieu 

Si les épisodes portés sur la sexualité sont habituellement parmi les meilleurs de TPBE, celui-ci va déroger à la règle, la faute à un ennemi invisible qui se montre plutôt décevant, se limitant à harceler Todd sans véritable justification. Les gags sont parfois très drôles (la réplique du clitoris avec Curtis) avant de s'essouffler lentement pour virer à la scatologie un peu trop simpliste. Mais surtout, c'est l'absence de matérialisation du pervers et l'ignorance des causes à l'origine de l'acquisition du livre qui va nuire à la crédibilité de cet ennemi invisible. 

Heureusement, quelques bonnes idées parsèment l'épisode, comme cet instant où Todd tranche la main du Masturbator par accident, entrainant une suite de réflexions amusantes sur l'importance de ce membre pour pratiquer les plaisirs solitaires. Mais, hormis ces quelques vannes, le vilain du jour ne fait pas beaucoup de mal, à tel point que l'intérêt que lui trouve le livre du mal pur reste assez mystérieux. Loin de l'ambiance habituelle de fin du monde de la série, TPBE propose une histoire assez fade, celle d'un simple branleur qui fait l'intéressant. 

Heureusement, les comédiens sont plutôt bons, avec un duo Curtis - Hannah toujours aussi attachant et Jenny qui retrouve sa place au sein du gang. Comme une masturbation, l'épisode a l'air sympa au début, perd lentement de son intérêt au milieu avant un final certes excitant en apparence, mais plutôt pathétique avec un peu de recul. 

 

 

Beaucoup d'efforts pour quelques giclées ... de sang

Le vrai problème avec cet épisode va reposer dans sa conclusion et l'affrontement entre Todd et le Masturbator inutilement long et assez pathétique au final. On passera sur la grosse incohérence lorsque le méchant parvient à étrangler le héros avec ses deux mains pour s'intéresser sur le jeu convaincant d'Alex House, parvenant à donner un peu de crédibilité à cet ennemi invisible. En établissant une connexion entre le héros et le vilain du jour, les scénaristes proposaient une idée très intéressante, à savoir forcer pour une fois Todd à comprendre son ennemi pour trouver ses points faibles. 

Seulement, l'idée ne sera exploitée qu'au minimum, basculant immédiatement dans une bataille qui va s'étirer inutilement en longueur, offrant un spectacle assez pathétique et peu crédible. L'impression principale est que les scénaristes cherchent à clore cette intrigue, mais n'ont pas la moindre idée pour l'achever correctement, donnant une conclusion assez creuse. La bataille finale est décevante, confirmant le manque d'implication du gang qui hérite clairement ici du rôle de faire-valoir lors d'une séquence moyennement drôle et inutilement bavarde.

Au final, une idée de départ intéressante, mais pas suffisamment développée pour dépasser le cadre de la blague potache et qui s'achève par un final assez pathétique. Le grand absent de cet épisode fut finalement Jimmy, lequel n'aura servi qu'à lancer une histoire qui n'apporte rien à la mythologie du show. Un épisode de branleurs, au propre comme au figuré, pour un show en roue libre qui semble peiner de plus en plus à installer de vrais enjeux. 

 

Un show en mode automatique 

Le plus inquiétant avec cet épisode est le manque de conviction des auteurs, s'appuyant beaucoup sur leur idée de départ sans chercher à la creuser, se satisfaisant de produire une suite de gags plus ou moins consistants. En deçà de la saison un, TPBE déçoit et semble prendre une pente négative, montrant un certain manque d'imagination et, plus grave encore, d'esprit de transgression. Le vilain a beau se masturber et faire ses besoins en public, l'ensemble reste trop sage et manque de ce degré de folie qui fait l'intérêt de TPBE. 

En conclusion, une chasse au Masturbator qui s'avère décevante au vu du pitch de départ, là où la série nous aurait produit habituellement un vrai délire régressif et réjouissant. Grand oublié de l'histoire, Jimmy ne profite pas d'une première partie centrée sur lui, n'apparaissant que pour marquer le commencement et la fin de cette histoire. Un stand alone scatologique assez pauvre, qui doit beaucoup à quelques répliques amusantes de Curtis et la force de conviction des comédiens, contraint de faire exister un personnage immatériel et passablement ennuyeux. 

 

J'aime : 

  •  certaines répliques de Curtis très amusantes 
  •  le pitch de départ dans l'esprit du show 
  •  les acteurs plutôt bons 

 

Je n'aime pas : 

  •  Jimmy peu exposé
  •  le final un peu trop grotesque 
  •  un vilain assez décevant et prévisible 
  •  un scénario assez mince et sans véritable contenu 

 

Note : 11 / 20 

Si l'idée de départ peut sembler amusante, l'épisode déçoit par son manque d'imagination et son final plus que discutable, reposant uniquement sur quelques blagues potaches. Une intrigue sans ambition, mais qui réserve heureusement son lot de répliques cultes, même si les scénaristes nous avaient habitué à mieux.

L'auteur

Commentaires

Avatar elpiolito
elpiolito
"Comme une masturbation, l'épisode a l'air sympa au début, perd lentement de son intérêt au milieu avant un final certes excitant en apparence, mais plutôt pathétique avec un peu de recul. " C'est beau ce que tu dis. Sinon, d'accord avec toi, le final j'ai rien compris à ce qui s'était passé...

Avatar sephja
sephja
Merci. La masturbation m'inspire toujours XD

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