Who's your Daddy ?
Le père de Jenny est sorti du coma et tente de convaincre le ToddyGang de la nécessité de ne pas détruire le livre, mais ne parvient pas à se faire prendre au sérieux. A la recherche d'informations sur la prophétie, Atticus se met à sa recherche, espérant ainsi obtenir des éclaircissements sur l'identité du pure evil. C'est alors que le père de Jenny tombe sur le livre dans les toilettes des hommes, lui offrant l'occasion de prendre une forme plus à même de se faire accepter par Todd.
Résumé de la critique
Un épisode inégal et assez moyen que l'on peut détailler ainsi :
- une intrigue pas vraiment très inspirée
- des séquences comiques particulièrement réussies
- le retour de l'intrigue "romantique" Todd - Jenny
- un mal nécessaire
Un papa toujours aussi encombrant
Point de départ de la rencontre entre Jenny et Todd lors de la première saison, le père Kolinski aura longtemps servi à justifier la quête du livre, les hormones poussant Todd à embrasser cette quête (en attendant mieux). Devenu comateux, il était devenu un poids pour l'équipe créative qui semblait chercher sa place, amenant un réveil un peu précipité. Dès la première scène, un certain malaise s'installe concernant l'interprétation légèrement hystérique de Ross Mc Millan, surtout que l'introduction de l'épisode est assez chaotique.
Cette absence de structure va être le défaut principal d'une histoire qui peine à trouver du sens, les motivations du père de Jenny restant beaucoup trop confuses. Sa relation avec sa fille va être insuffisamment mise en avant, laissant la sensation un peu étrange de voir tout un pan de la mythologie effacé par les scénaristes. L'arrivée du livre apporte une petite dose de fantastique, mais les intentions du père Kolinski restent toujours aussi confuses. L'idée du vol d'identité est plutôt bonne, mais le choix d'une apparence féminine aurait été bien plus judicieux pour gagner Todd à sa cause, tout en plaçant une certaine touche d'ironie.
L'idée apparaît en fin d'épisode et semble séduisante, bien plus en tout cas que ce script maladroit dont la principale qualité est de clore définitivement les storylines restantes de la première saison. Si l'ensemble reste agréable, le personnage de Jenny sort de plus en plus affaibli dans un show où elle ne semble plus vraiment avoir sa place.
Un épisode sauvé par une bonne dose d'humour
Si l'histoire est maladroite et ne fonctionne pas vraiment, la série peut heureusement se reposer sur des comédiens très bons et un humour assez ravageur. Le duo Curtis - Hannah est toujours assez irrésistible, surtout dans la manière dont Curtis joue les petits copains protecteurs pendant que Melanie Leishman prend des postures vraiment amusantes. De son côté, il est agréable de voir Todd revenir à la charge pour séduire Jenny, Alex House confirmant qu'il a vraiment pris la mesure de son personnage, se montrant même assez touchant dans ses tentatives pour s'interposer entre elle et Devon.
Les idées comiques sont nombreuses et certaines sont vraiment très drôles, laissant encore plus de regrets concernant les faiblesses de l'intrigue. Certaines situations marquent une vraie évolution du show vers plus de maturité, comme celle où Todd est chargé par le gang à aller chercher les cafés, prouvant que le héros est au delà des questions de virilité et d'affirmation de soi. L'esprit de troupe est assez flagrant, offrant quelques instants assez absurdes, surtout lorsque Atticus vient se mêler au groupe, retrouvant le grain de folie qui lui manquait à l'épisode précédent.
Abandonné par ses sous-fifres toujours aussi fainéants et drôles, Atticus est un des points positifs de l'épisode par rapport au précédent, les séquences avec Chris Leavins étant moins inutilement poussives. Au final, un épisode sympathique, mais à l'intrigue principale trop mal conçue pour pouvoir pleinement profiter des nombreuses situations et répliques absurdes de l'épisode.
Todd, Jenny et le mythe du père
Durant la première saison, Todd a fréquemment tenté de séduire Jenny, allant jusqu'à jouer au héros intrépide sans avoir le moindre espoir de dépasser à ses yeux l'image de son père. La relation très freudienne que Jenny entretient avec lui prend alors une tournure très intéressante lorsque celui-ci prend l'identité d'un garçon séduisant, idée de départ de l'épisode pas vraiment bien exploitée. Bloquée par l'image idéale d'un père parfait, Jenny paraissait incapable d'évoluer, à la recherche d'un père qui représentait beaucoup pour elle, fantasme d'un homme parfait contre lequel Todd ne pouvait rien.
Avec cet angle de vision, l'épisode prend une tout autre signification, mais fait preuve d'une réelle maladresse dans cette lente destruction de l'image du père. Incapable de résister au livre, il va montrer son vrai visage, celui d'un fou obsédé par le pouvoir et le contrôle qui n'a finalement pas beaucoup de considérations pour elle. Hélas, tout ce pan de l'intrigue est mal exploité et ne parvient jamais à trouver le niveau de profondeur requis pour prendre vraiment du sens, laissant apparaître les faiblesses de Jenny sans lui fournir une vraie orientation pour son avenir.
Maintenant que l'image du père est détruite, le personnage de Jenny va enfin pouvoir évoluer et sortir de l'impasse où il se trouve encore. Espérons que la suite de la saison saura tirer mieux profit de ce personnage trop freudien pour l'univers déjanté et potache de TPBE.
Le mal nécessaire
Si l'intrigue du jour parait plus que faible, elle possède le mérite de lancer pour de bon la saison deux en éliminant les dernières storylines provenant de la saison un. L'intrigue du père de Jenny alourdissait les épisodes, encombrant la jeune femme avec un père comateux dont les auteurs ne savaient que faire. L'élimination de ce pan de l'intrigue se fait sans grande subtilité, avec une histoire mal construite, trop symbolique, mais qui accomplit ce qui devait être fait, à savoir clore tout ce pan malade de la mythologie.
En conclusion, un épisode inégal et difficile à juger, passant fréquemment du très bon au mauvais, la faute à une intrigue pas très inspirée et particulièrement moyenne. Heureusement, les séquences humoristiques nombreuses et réussies viennent rattraper le tir, porté par un groupe de comédiens toujours aussi bons, avec un petit plus pour Bill Turnbull, assez irrésistible. Trop symbolique et freudien, un épisode irrégulier qui ne permet pas à Jenny d'enfin à trouver sa place au sein du show.
J'aime :
- certaines répliques hilarantes de Curtis
- les comédiens très bons, sauf Ross Mc Millan
- un épisode nécessaire ...
Je n'aime pas :
- ... mais pas suffisant à cause d'une intrigue maladroite
- une introduction désastreuse
- les motivations du père de Jenny très confuses
- la symbolique freudienne trop lourde
Note : 11 / 20
Si l'épisode est vraiment drôle et offre quelques situations particulièrement drôles, la qualité médiocre du scénario et le caractère peu intéressant du père de Jenny ne permet pas d'apprécier pleinement l'épisode. Un divertissement correct, mais dont la symbolique un peu lourde empêche les auteurs de nous offrir un vrai délire digne de TPBE.