Pitch Shakespearien
Alors que l'équipe intervient pour annihiler le pouvoir de la guitare d'Hendrix, Steve Jinks, un jeune policier possédant un talent pour détecter les mensonges, tombent sur Claudia, Artie et Pete en pleine action. Peu de temps après, Mme Fredericks lui propose la place laissée vacante par Myka, l'intégrant contre la volonté de Lattimer au sein de l'équipe. Leur première mission vont les amener à Denver, où deux victimes sont morts dans des conditions particulièrement étranges.
La difficulté de s'intégrer
Après une saison deux clairement ratée, Warehouse avait su prouver à Noël que la série possédait encore la capacité de produire de bons épisode, mélange particulier d'humour et d'enquête à la recherche d'artefacts. Après un début poussif qui voit Claudia jouer les rockeuses, le show semble retomber dans ses travers habituels, à savoir une tendance au ridicule qui vire fréquemment au pathétique. Pourtant la suite va s'avérer bien plus plaisante, en partie grâce au talent des acteurs et à l'arrivée d'un petit nouveau qui permet de rebooter la franchise.
Steve Jinks est le nouveau, celui qui a la dure mission de remplacer "un temps" Myka dans l'équipe des enquêteurs de Warehouse 13. Si Lattimer se montre assez logiquement réticent, il va malgré tout s'acharner avec la maladresse qu'on lui connait à décrisper son rapport avec ce jeune policier froid et particulièrement peu empathique. Le duo ne fonctionne volontairement pas bien, préparant le retour logique de l'agent Bering apportant le juste équilibre entre chacun des personnages.
En faisant le choix d'une certaine discrétion et d'une sérieux impeccable, la série permet à Aaron Ashmore de s'intégrer au sein du show de manière naturelle, son personnage s'accordant bien avec les deux vedettes habituelles. En intégrant un personnage moins enfantin et détecteur de mensonges ambulants, la série montre que le temps de la vérité est venue pour un show qui s'était égaré l'année dernière dans un enchevêtrement de mensonges. L'arrivée de Steve se fait sans accroc particulier, l'acteur apportant un contrepoint intéressant au duo Lattimer - Bering en grande forme.
Le difficile équilibre entre sérieux et parodie
Série atypique et familiale, Warehouse 13 a toujours peiné à équilibrer les deux dimensions de son récit : la comédie par les personnages et le sérieux pour l'investigation. La scène où Steve débarque en voiture est un grand exemple de parodie, Claudia nous livrant avec un sens de la dérision délectable un numéro de placement produit étonnamment drôle. La voir frôler du doigt la carrosserie en énumérant ses qualités est absolument énorme et prouve que l'équipe créative est plutôt d'humeur à s'amuser.
La partie sérieuse se découpe en deux parties : l'enquête de Lattimer et Steve plutôt sympathique et l'intrigue mythologie gérée par Artie, Claudia et Leena qui ne parvient pas du tout à captiver. Si les standalone de Warehouse 13 sont souvent réussis, les histoires plus complexes leur ont rarement réussis, preuve cette histoire de statues grecs inintéressantes dont le potentiel reste encore à déterminer. Le retour de H.G. Wells en fin d'épisode laisse espérer une storyline un peu plus passionnante, mais encore trop embryonnaire pour pouvoir juger vraiment de son potentiel.
L'enquête se transforme vite en Lattimer show, Eddie Mc Clintock s'amusant comme un beau diable à jouer les grands frères en provoquant son nouveau collègue. Très en forme, les comédiens se montrent toujours aussi enthousiaste, Pete et Myka s'amusant toujours à se lancer dans leur numéro de dispute habituel avec un vrai enthousiasme. Bref, l'ambiance n'est pas très sérieuse, et le personnage de Steve vient heureusement accroître les enjeux, aidé en cela par une Ashley Williams délicieusement cassante.
L'épisode est particulièrement amusant, Claudia et Pete assurant quelques bons moments de comédie dans la continuité de la série. Hélas, les défauts habituels du show refont vite surface, laissant craindre une mythologie aussi pauvre que celle de l'année dernière.
Warehouse 13 au frontière du kitsch
Problème majeur de la série, Warehouse 13 semble toujours incapable de ne pas en faire trop, exagérant toujours trop les effets donnant à la série son côté un peu trop kitsch. Si la présentation par Artie de l'entrepôt à Steve parvient à se moquer intelligemment du côté théâtral de la narration, l'intrigue des statues est l'exemple parfait de ce que le show peut faire de pire, scène inutile à laquelle les auteurs accordent une place centrale incompréhensible. Bref, le spectateur est toujours partagé entre le plaisir d'un divertissement efficace (et le bonheur de retrouver Claudia) et le pathétique de certains débordements pourtant évitables.
Bref, un retour assez réussi de Warehouse 13 qui s'inscrit dans la continuité habituelle de la série, entre les "oups" de Claudia et les scènes de dragues balourdes de Pete. Choisissant de ne pas renier son passé, le show renoue avec ses défauts habituels, ce que les fans pardonneront sans soucis au vu de la bonne qualité de l'ensemble. Un épisode souriant, porté par des comédiens visiblement heureux de retrouver leur personnage, avec en bonus Allison Staggliotti en rockeuse allumée, cela ne se refuse pas.
J'aime :
- le placement produit de l'année par Claudia (vraiment très drôle)
- Pete Lattimer en pleine forme
- le nouveau qui s'impose avec calme et sérénité
- une bonne humeur communicative
Je n'aime pas :
- un scénario toujours aussi mal maitrisé
- prévisible et parfois horriblement kitsch
- l'histoire des statues, très mal mise en valeur
- une mythologie toujours aussi peu passionnante
Note : 12 / 20
Toujours à la frontière du n''importe quoi, Warehouse 13 dispose de personnages attachants et d'une bonne humeur communicative qui font oublier ses nombreux défauts. Un bon épisode de reprise, qui intègre plutôt bien le petit nouveau de la bande et propose des dialogues de bonne qualité. Sympathique, sans plus.
Et, franchement, si Claudia passe un jour en vendeuse de voiture, j'achète immédiatement.