Warehouse 13 season final 3
Maintenant que H.G. Wells a retrouvé la mémoire et que Steve Jinks est mort, l'équipe de Warehouse 13 n'a plus aucune piste leur permettant de deviner le prochain objectif de Sykes. Rien, à l'exception d'un fichier vidéo laissé à l'attention de Claudia et leur indiquant que Walter se prépare à partir en Asie à la recherche du site de Warehouse 7. Lattimer et Bering se rendent aussi sur place, pendant qu'Artie tentent de découvrir ses véritables intentions.
Résumé de la critique
Un épisode très faible que l'on peut détailler ainsi :
- un scénario à grosses ficelles qui multiplient les rebondissements
- une tendance au mélodrame qui vire au grotesque
- un épisode qui confirme les dangers de se prendre au sérieux
- un bilan de saison
Un épisode qui vire au grand guignol
Warehouse 13 arrive à sa conclusion avec un épisode qui tente de résoudre la problématique Sykes, centré sur la révélation d'un plan qui va faire l'effet d'un pétard mouillé. Tous les personnages reviennent pour l'occasion, mais la répartition des tâches va se révéler plus que discutable, tout comme les motivations du méchant de cette saison. Après un voyage en Egypte la saison dernière, c'est en Asie que Lattimer et Bering se retrouve à la recherche d'un ancien entrepôt pour une intrigue qui va peiner à faire le lien avec l'histoire d'Emily Lake.
L'idée de la partie d'échec est vraiment peu convaincante et la résolution du mystère incroyablement tarabiscotée, donnant l'impression d'une équipe créative en roue libre. Cette sensation va vite être justifiée par une suite de coups de théâtre assez ridicule, ne servant qu'à masquer l'absence d'idée des scénaristes concernant Sykes. Anthony Michael Hall a beau multiplier les regards mystérieux, son personnage ne possède aucune envergure, le scénario échouant à expliquer la nature de la malédiction de Collodi.
Conscient de la faiblesse de ce final, les créateurs optent pour une multitude de rebondissements, le final relevant purement et simplement du grand-guignol, à coups d'effets spéciaux convaincants. Après avoir laissé quelques espoirs dans le 3x11, la saison de Warehouse 13 ne se conclut pas de la meilleure des manières, alignant les renversements de situation pour masquer son manque flagrant d'idées.
L'erreur Steve Jinks
Evidemment, ne voyez dans ce titre aucune attaque contre le personnage d'Aaron Ashmore, mais plutôt un agacement devant le traitement qui lui a été réservé l'épisode précédent. Le décès de celui-ci est une erreur, entrainant la paralysie du personnage de Claudia, particulièrement pathétique durant tout l'épisode, surtout lorsqu'elle se confronte à la mère de Pete. Au vu du final, cette mort vite expédiée est clairement le boulet au pied d'un scénario qui accumule les mauvais choix, se privant d'un personnage qui avait pleinement son rôle à jouer dans ce dernier acte, à la différence d'un Marcus assez transparent.
Avec ce décès, les auteurs cherchaient à créer un choc pour servir de point de départ à une montée en puissance qui n'arrivera jamais. Trop mélodramatique et inutilement larmoyante, la mort de Jinks met fin aux espoirs d'une saison construite comme une continuité, Steve n'ayant servi qu'à donner l'illusion du changement. Sans ambition, les scénaristes jouent sur la corde sensible et nous offrent une première scène totalement ratée, la faute à une mise en scène maladroite et au jeu pathétique d'Allison Scagliotti, visiblement peu convaincu.
L'épisode possède quelques bonnes idées, mais le démarrage grotesque de ce season final joue clairement en sa défaveur. On en vient à regretter la méchante de la saison dernière qui possédait un peu plus de panache que cet homme finalement assez capricieux et sans grand intérêt, dont le plan se sera limité à montrer la faiblesse des régents et leur égoïsme.
Si au moins on pouvait en rire ...
Certains jugeront mon avis un peu dur envers cette série qui n'a jamais eu d'autres ambitions qu'être un gros divertissement façon Mystery Machine, avec un goût certain pour les gadgets amusants. La série possède habituellement ce charme légèrement enfantin et réjouissant d'un univers digne des bandes dessinées, avec un goût pour les mystères paranormaux, s'amusant fréquemment à essayer de faire peur. C'est ce second degré qui fait la qualité du show et qui manque cruellement à cet épisode balourd et pathétique, la mort de Jinks plombant toute la suite de l'aventure.
En essayant de se montrer plus ambitieuse, Warehouse 13 se heurte à un manque de crédibilité flagrant, surtout dans le décor grotesque et désespérément vide de la partie d'échec. Le monticule de squelettes en plastique, les fautes de raccord au niveau des pions, tout cela passerait si le show n'avait pas installé un climat aussi pesant dans son introduction. Au lieu de sourire aux aventures rocambolesques du duo Pete et Myka, on se surprend à soupirer devant le côté inutilement prétentieux de ce dernier épisode.
Warehouse 13 n'est jamais plus mauvaise que quand elle se prend au sérieux, son domaine étant celui de la légèreté, avec un goût assez réjouissant pour l'ésotérisme populaire. Un univers où un homme aussi contenu et sombre que Sykes n'avait clairement pas sa place, trop introspectif pour un show qui a besoin de personnages théâtraux et expansifs, permettant ainsi d'explorer le sens certain des auteurs pour le second degré.
Bilan de la saison trois : Steve Jinks was there
Après une saison deux très inégale et maladroite, Warehouse 13 est revenu avec une nouvelle mythologie et un nouveau personnage, Steve Jinks, retrouvant ce style sympathique à la frontière entre la parodie réjouissante et le délire grotesque. Avec l'accession au statut d'agent de terrain de Claudia et le retour prévisible de Myka, la série donnait l'impression d'avoir retrouvé un certain enthousiasme au travers d'une bonne humeur assez communicative. Hélas, les failles commencèrent vite à apparaître avec l'abandon progressif du personnage de Jinks, le nouveau ne parvenant pas à s'intégrer au sein de l'équipe.
Le show reprenait les bonnes vieilles formules, avec des artefacts à trouver, un Pete Lattimer plutôt à son avantage là où l'agent Bering peinait à retrouver son enthousiasme. Très vite, un épisode est sorti du lot,, le 3x05 centré sur H.G. Wells en offrant un divertissement référence bien équilibré et plutôt intéressant. Entre les expérimentations maladroites avec les jeux vidéos et les bonnes idées avec Sally Stukowski , Warehouse 13 laissait l'impression de savoir où elle allait, sortant de l'habituelle litanie des standalones en montrant une ambition supérieure dans l'exploration de la mythologie autour des régents.
Seulement, là où la saison fut globalement plaisante, le final apparaît comme une douche froide, loin du divertissement habituel fourni par la série et de ce sens du second degré qui fait son charme. Une conclusion maladroit qui montre que, malgré certains efforts, l'équipe créative de Warehouse 13 est incapable de se débarrasser de ses mauvaises habitudes, avec en premier lieu un souci de crédibilité dans les instants les plus dramatiques. Hélas, il n'y a que dans la scène finale de cet épisode que le show retrouve le ton juste, les héros s'amusant de leur propre mise en péril, avant un déluge d'effets pyrotechniques assez réussis.
J'aime :
- la scène finale est réussie
- Eddie Mc Clintock, seul à sortir la tête de l'eau
Je n'aime pas :
- le démarrage trop larmoyant
- le ton trop sérieux
- les décors particulièrement cheaps
- le personnage de Sykes (loin derrière Sally Stukowski)
- les rebondissements du final incohérents
Note : 09 / 20
Warerhouse 13 finit cette saison sur une mauvaise note, la faute à un scénario maladroit qui oublie la touche de second degré indispensable à la série, confirmant l'absence d'intérêt du personnage de Sykes. Un final décevant au vu d'une saison assez sympathique qui a perdu pied avec l'élimination de Steve Jinks, personnage qui n'aura jamais réussi à trouver sa place au sein du show. Dommage.