Réunion de famille
Pete et sa mère sont envoyés dans les souvenirs de celle-ci pour découvrir l'origine de la compagnie responsable de l'attaque sur les régents. Les souvenirs vont les ramener au jour de la mort de son père de Lattimer, à la découverte de la vérité sur sa mère et la nature de son lien avec les régents. Pendant ce temps, Claudia et Myka partent à la poursuite d'un artefact qui entraine une série de disparitions, toutes liées à une mystérieuse Megan qui vit calfeutrée chez elle.
Résumé de la critique
Un épisode sympathique que l'on peut détailler ainsi :
- Pete et sa mère qui voyage dans le passé plutôt captivant
- un épisode qui pose la question de la nature exacte d'une mythologie dans une série
- une intrigue classique pour Myka et Claudia
- des seconds rôles prestigieux
Voyage aux pays des souvenirs
L'épisode précédent s'achevant sur les retrouvailles de la famille Lattimer, la série va progresser dans ce sens en réutilisant tous les éléments posés en cours de saison concernant Pete. Fâché d'apprendre que sa mère est un régent, il va logiquement ronchonner, avant de lui venir en aide pour chercher la personne à l'origine de la compagnie qui cherche à nuire à l'entrepôt. Miss Frederics leur propose alors un artefact qui permet de replonger dans les souvenirs de sa mère en temps réel, avec comme danger de s'enfermer dans le passé et de couper les ponts avec le présent.
L'intrigue serait assez ennuyeuse si tout un travail préparatoire n'avait pas été accompli en amont, justifiant les nombreux épisodes sur le passé de Pete. Malgré la passivité du duo, ces séquences sont plutôt bien réussies, posant un visage sur des personnages disparus et permettant de mieux comprendre la psychologie de Lattimer. La mythologie des régents et de l'entrepôt s'évanouit doucement pour se recentrer sur une histoire familiale complexe et bien plus intéressante, porteuse d'un vrai potentiel.
La révélation finale de l'identité du méchant sera assez anodine, mais l'épisode parvient à créer un vrai trouble, montrant un niveau d'écriture et de qualité de réalisation au-dessus des standards du show. Certes, les révélations ne pleuvent pas, mais ce voyage intérieur parvient à crédibiliser une relation mère-fils assez touchante.
Le sens d'une mythologie
Habituel point faible du show, la mythologie est un élément central d'une série, un pivot autour duquel doit s'articuler les épisodes d'une saison, à l'exception des solos qui paraissent du coup assez faibles. Si le début de saison laissait supposer que Steve Jinks allait incarner l'élément central de cette troisième saison, faute est de constater qu'il n'est finalement qu'un outil, un élément utile à un season final qui commence à se préciser. Tout comme Myka la première année et HG Wells la seconde, les mythologies de Warehouse 13 tournent autour des individus, s'intéressant cette année à Pete Lattimer.
Le grand changement vient de la meilleure construction de la saison, les auteurs ayant beaucoup mieux posés les éléments pour faire passer un final qui, sans cette dimension mythologique, paraîtrait assez mince. Pas encore la meilleure saison mais presque, ce troisième acte de Warehouse 13 montre des signes d'améliorations bienvenues sans pour autant encore atteindre des sommets. En tout cas, la série surprend par sa maitrise, évitant tout psychodrame en laissant sa dignité à Lattimer par le biais d'un ton assez pudique et touchant.
Moins excessive et théâtrale que d'habitude, la série de SyFy semble avoir un peu mûri cette saison, offrant une fin de saison un peu décevante pour l'instant pour Steve, mais avec une construction bien plus intéressante que d'habitude.
Les filles partent en mission
Différentes personnes disparaissent à Portland, poussant Artie à envoyer Claudia et Myka sur le terrain, duo assez original et rarement utilisé. L'occasion était bonne d'en tester la dynamique en séparant l'équipe, Miss Donovan s'associant avec Megan, une jeune femme convaincue qu'elle atomise les personnes contre qui elle s'énerve. Donnant d'abord l'impression de vouloir juste jouer les bouche-trous, cette storyline laisse craindre le pire avant que le scénario s'oriente vers une piste criminelle plus constructive et assez efficace.
Petit détail en passant, j'apprécie beaucoup le gadget de mise en scène des lunettes de Myka, permettant d'appuyer le jeu de la comédienne lorsqu'elle essaie de découvrir la vérité. L'allusion aux spectres d'Hiroshima est plutôt judicieuse et permet de rejoindre le thème du souvenir et de la mémoire. Le duo féminin de Warehouse 13 parvient à convaincre, proposant une dynamique intéressante et assez nouvelle entre Claudia qui gère l'aspect humain et Myka plus centrée sur la partie enquête.
Une intrigue basique mais efficace qui doit beaucoup à la présence de seconds rôles assez prestigieux, le show réutilisant des acteurs de la défunte Caprica.
Des seconds rôles prestigieux
Pour marquer cette saison un peu plus soignée que les précédentes, Warehouse 13 se dote d'acteurs secondaires un peu plus prestigieux qu'à l'accoutumé. Pour l'histoire de Myka et Claudia, c'est Alessandra Torresani (Caprica) qui va proposer un duo intéressant avec Alisson Scagliotti. Pour le méchant de cette année, Anthony Michael Hall (Dead Zone) vient apporter son charme magnétique et troublant à ce personnage étrange. Et pour jouer le bras droit du vilain, rien de mieux que Sasha Roiz (Caprica), offrant un jeu toujours aussi minéral et intense.
En conclusion, un épisode ambitieux, qui confirme que cette saison est un peu mieux construite que les précédentes et permet de donner de la crédibilité à la relation entre Pete et sa mère. Du bon Warehouse 13, avec des seconds rôles prestigieux et un duo Claudia - Myka plutôt convaincant et complémentaire. Seul gros regret, la fin des espoirs pour Steve Jinks, réduit à l'état de vulgaire outil au service d'un season final qui commence à poindre.
J'aime :
- une mythologie plus solide et cohérente que d'habitude
- Claudia et Myka forment une bonne équipe
- La relation entre Pete et sa mère, bien mise en avant
- les seconds rôles de qualité
Je n'aime pas :
- Steve Jinks abandonné sur la route
- Pete un peu trop passif
- une histoire de disparition qui peine beaucoup au démarrage
Note : 13 / 20
Du bon Warehouse 13, qui nous prouve au passage qu'elle est capable de produire une vraie mythologie digne de ce nom contrairement à ses habitudes. Duo sympathique, Claudia et Myka partent en mission, offrant un divertissement correct grâce à de bons seconds rôles.