Critique : Warehouse 13 3.05

Le 11 août 2011 à 21:54  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode surprenant et vraiment réussi si l'on n'excepte un dernier acte un peu maladroit. Au programme, le retour de H.G.Wells, une enquête sous forme de voyage dans le temps et un bel hommage à la littérature populaire.
Par sephja

Critique : Warehouse 13 3.05

~ 5 minutes de lecture
Episode surprenant et vraiment réussi si l'on n'excepte un dernier acte un peu maladroit. Au programme, le retour de H.G.Wells, une enquête sous forme de voyage dans le temps et un bel hommage à la littérature populaire.
Par sephja

Pitch Astounding Stories 

Pete et Myka sont lancés à la recherche d'un artefact qui détruit tout sur son passage avant de disparaître, les témoins ne signalant que le bruit d'une corne. Myka décide alors de faire appel à l'expertise d'Helena qui a été confrontée à ce type d'artefact à l'époque de Warehouse 12. L'histoire va alors les mener tout le long du vingtième siècle à suivre la piste de cet objet au travers de différents témoignages. 

 

 

Un scénario ambitieux inspiré des romans fantastiques populaires 

Abandonnant son format habituel, Warehouse opte pour un éclatement temporel en trois époques à la recherche du même artefact. Sans Steve Jinks, le scénario de Bob Goodman va ramener à l'entrepôt l'hologramme de H.G.Wells pour servir de narratrice. Plutôt riche malgré son apparente simplicité, le script propose surtout un vrai mélange des styles visuels et des références et tire intelligemment parti des références du show. Le but est clairement de rendre hommage aux revues pour enfants Astounding Stories, remplies de voyages spatiaux qui ont vu la participation d'auteurs majeurs de la science-fiction comme John W. Campbell. 

Bref, Warehouse 13 nous sort de la routine et le changement s'avère positif, la série proposant une mise en place chronologique assez cohérente. Inspiré par l'univers des romans de Doyle, le premier acte laisse la part belle à Jaime Murray qui forme un duo assez efficace avec Gareth David-Loyd, un ancien de Torchwood qui colle parfaitement à l'univers. L'histoire est un peu rapide mais le format de quarante minutes justifie ce démarrage à toute vitesse qui s'avère assez agréable, proposant une plongée convaincante dans l'Angleterre de la fin du XIXème siècle. 

Loin des habitudes du show, cette intrigue propose un artefact particulièrement menaçant et possède un point de départ assez enthousiasmant. L'absence de Jinks se justifie par la présence d'Helena et la nécessité de lancer le récit au plus vite, évitant du même coup de devoir se lancer dans des explications inutiles. Le scénario multiplie les références avec un certain bonheur, avant de malheureusement perdre de sa force dans sa conclusion.

 

 

 

Une gestion de l'ambiance remarquable 

Conscient de la qualité du script, le directeur artistique de l'épisode Chris Fisher propose un visuel assez impressionnant grâce à son expérience tirée de Cold Case (eux aussi adepte de bons temporels). Chaque époque possède sa couleur et le récit ne s'embrouille jamais vraiment, à l'exception des incohérences qui viennent plomber la fin de l'épisode. Mais pour une saison jusqu'ici moyenne, il est agréable de voir Warehouse 13 faire preuve d'une belle ambition, tout en s'inscrivant dans la continuité de la littérature de l'imaginaire. 

La gestion des personnages va revenir à une forme classique du show avec Claudia et Artie à l'entrepôt et le duo Pete-Myka sur le terrain, en collaboration avec H.G. Wells. La série se montre ici un peu moins inspirée car les deux agents n'ont finalement qu'un champ d'action limité qui provoque un final moins ambitieux que le premier acte. De même, les motivations du criminel sont particulièrement alambiquées, confirmant la triste habitude de la série de ne pas savoir achever ses intrigues. 

Au final, un épisode agréable à regarder, bien construit et possédant une bonne dynamique grâce à l'irruption de personnages familiers des fans de la série. Et surtout une tentative sérieuse de ramener à la surface le personnage d'Helena, qui tente tant bien que mal de se racheter de ses nombreuses erreurs.

 

H.G. Wells et une évolution mythologique intéressante

Présentée à juste titre la saison dernière comme une garce manipulatrice, Helena tente de s'amender en fournissant des informations à Mika et Pete sans la moindre tentative d'en tirer avantage. Surtout, sa présence constitue une porte ouverte sur un univers jusqu'ici très mal exploité du show, à savoir l'univers des régents et leur fonctionnement. Maintenant que Miss Frederic a disparu de la circulation, les auteurs n'ont plus que cette jeune femme pour nous laisser entrevoir les forces cachées derrière l'entrepôt. 

Le retour en grâce d'Helena et sa relation complexe avec Myka pourrait permettre d'élaborer une mythologie nouvelle concernant le vrai but de l'entrepôt que les auteurs semblent hésiter à développer. Tout comme le traitement à minima du personnage de Steve le prouve, Warehouse 13 est une série assez peu généreuse qui se plait à compartimenter beaucoup. Frustrante, elle semble incapable de produire un épisode maitrisé de bout en bout, la fin gâchant par son côté artificiel et peu crédible les efforts des deux premiers actes. 

Espérons que la série saura proposer d'autres histoires de la même nature, Helena confirmant qu'elle est un des personnages vraiment intéressant de la série. Peut être le lancement enfin d'une saison trois jusqu'ici assez morose. 

 

J'aime : 

  •  une recherche visuelle agréable 
  •  des comédiens impeccables 
  •  une construction en trois époques intéressante 
  •  un bel hommage à la littérature populaire de science-fiction 

 

Je n'aime pas : 

  •  un final pas à la hauteur 
  •  des invraisemblances flagrantes 
  •  trouver moins un scientifique qui pense que l'on peut envoyer un son à travers l'espace. Pas très crédible.
  •  Steve Jinks mis à l'écart (même si cela se justifie ici) 

 

Note : 13 / 20 

Un épisode qui renoue avec un format assez ambitieux, proposant une enquête sur trois époques assez amusante, avec un retour plutôt réussi de H.G. Wells. La direction artistique est convaincante, offrant l'occasion à Warehouse 13 de s'inscrire comme un descendant direct de la littérature fantastique populaire des années 60. Sympathique.

L'auteur

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