Pitch Tron et Thomas Crown
Claudia est appelée par un ami de Douglas Fargo, le chercheur de Global Dynamics s'étant perdu à l'intérieur d'un jeu vidéo de réalité virtuelle construit par ses soins. Seulement, avant de plonger dans ce monde artificiel, les deux joueurs ont pris soin de boire du thé dans un artefact qui transforme les rêves et aussi les cauchemars en réalité. De leur côté, Steve et Artie sont chargés de venir aider l'enquête de l'agent Stukowski dans un cas de mort suspecte à une galerie de peinture.
Deux problèmes importants
Commençons directement cette critique par évoquer deux problèmes de taille qui touchent cet épisode en particulier, fruit d'une direction artistique pour le moins étrange. La première concerne la présence de Fargo qui semble supposer que les auteurs ne tiennent pas compte des perturbations temporelles d'Eureka et la création du monde alternatif où Douglas dirige GD. Bref, malgré la présence de Neal Grayston, le centre d'intérêt de cette storyline sur fond de jeux vidéo va être Claudia Donovan qui va se retrouver au centre de cette intrigue. Faux cross-over, cet épisode ne se sert du personnage de Fargo que comme d'un personnage secondaire sans aucun rapport avec le show de Jaime Paglia.
Mais un problème plus grave se pose, le réalisateur ayant eu l'idée d'associer aux séquences à l'intérieur du jeu des images à l'esthétique vraiment particulière, pour ne pas dire déplaisante. Si le rendu est assez bien fait, l'image est particulièrement hideuse et risque de causer pour des personnes âgées comme moi de violentes douleurs au crâne. Assez difficile à suivre, l'image est trop contrastée, si bien que l'ombre des mèches de Claudia lui masque fréquemment le visage. Avant donc de commencer cette critique, je tenais à signaler ce point particulier, sachant que cela a beaucoup influé sur la mauvaise note finale.
Warehouse 13 plonge dans les mondes virtuels sans réussir à trouver une quelconque crédibilité, rendant un hommage intéressant aux jeux oldies du début des années quatre-vingt-dix. L'épisode s'enlise vite à cause d'un manque de sérieux flagrant et d'un goût pour le kitsch qui est un des défauts récurrents de la série.
Un univers virtuel bourré de référence
Oublions un instant ces discussions d'ordre esthétique pour nous pencher sur le coeur de cet épisode, un jeu video d'Heroïc Fantasy digne d'une époque où Amstrad signifiait encore quelque chose. Utilisant le principe du jeu de rôle, la série s'amuse à accorder une place à chacun des personnages : Artie en narrateur agaçant, Pete en barbare, Leena en créature ailé, Fargo en sorcier et Myka ... je laisse la surprise. Les références à la culture geek pleuvent, certaines plus drôles que d'autres, quelques notes humoristiques concernant la mécanique des jeux vidéos sont plutôt bien vus.
A la manière d'un Dragon's Lair première époque, le jeu se divise en tableaux, chacune amenant à une découverte qui servira à progresser dans la quête. Rien n'est vraiment crédible, mais les acteurs s'amusent beaucoup, plaçant au passage certaines informations sur Claudia et son passé du temps où elle fréquentait une institution. Très linéaire, cette storylinene vaut que pour les touches d'humour qu'elle apporte, le scénario ne réservant que peu d'effet de surprise pour se résoudre dans un final plutôt ridicule.
Une storyline faible, qui s'amuse dans un univers fait de références aux jeux vidéos et d'un clin d'oeil appuyé à Tron, tout en offrant une place centrale à Claudia qui manque d'initiative au moment clé. Evidemment, le choix esthétique discutable empêche de profiter des quelques qualités de ce script qui renoue avec la tendance "cour de récréation" de Warehouse 13.
Steve et Artie joue les voleurs
Si la première intrigue ne laisse logiquement aucune place à Steve, cette seconde storyline va nous permettre de vérifier qu'il fait encore parti de l'équipe, associé à Artie pour une histoire de tableaux sans grand mystère. Appelée à la rescousse par l'Agent Stukowski, les deux héros vont vivre reconnaître l'artefact, une peinture inestimable de Van Gogh qu'ils vont devoir dérober. Dès lors, Saul Rubinek assure le spectacle pendant que Aaron Ashmore se montre horriblement passif, sa présence relevant presque de l'anecdote.
Peu de rebondissements dans cette intrigue au déroulement décevant, n'offrant que peu de rebondissements à se mettre sous la dent. En professionnel, Artie assure et la mythologie n'avance pas d'un pouce, le visage du commanditaire restant une fois de plus dans l'ombre. L'occasion de vérifier que Warehouse 13 reste incapable de construire une vraie mythologie digne de ce nom et a fini par retomber dans ses travers habituels. Pas de raison de s'enthousiasmer dans un nouveau volet de ce show qui confirme la lente disparition de Steve Jinks, tout en offrant un final particulièrement mauvais.
Un épisode qui se veut avant tout un divertissement, mais s'avère assez lourd et ennuyeux, porté par des storylines sans grand enjeu. Quelques références amusantes sauvent cette intrigue ennuyeuse tandis que Steve Jinks disparaît peu à peu au royaume des promesses non tenues.
J'aime :
- Artie en narrateur pris dans une boucle sans fin
- la rencontre entre Claudia et princesse Claudia
- le retour d'Ashley Williams
Je n'aime pas :
- une mythologie qui n'avance pas du tout
- Steve Jinks totalement inutile
- la texture de l'image du monde virtuel
- une fin avortée et décevante
Note : 08 / 20
Un épisode décevant, renouant avec tous les défauts de la série, mais possédant quelques références particulièrement drôles à l'univers des jeux vidéos. Seulement, les choix esthétiques discutables et une mythologie qui fait du surplace donnent l'impression d'une saison qui commence à tourner à vide. Etrange.