Critique : Wilfred (US) 2.11

Le 19 septembre 2012 à 19:18  |  ~ 5 minutes de lecture
Cette semaine, Wilfred renoue avec l’introspection, l’émotion, l’absurde, le fantastique et le vomi. On en redemande.
Par Puck

Critique : Wilfred (US) 2.11

~ 5 minutes de lecture
Cette semaine, Wilfred renoue avec l’introspection, l’émotion, l’absurde, le fantastique et le vomi. On en redemande.
Par Puck

La semaine dernière, je reprochais à Wilfred -et surtout à Ryan- d’être froid, ennuyeux et même pas drôle. Et bien, croyez-le ou non, le chien et l'auteur ont tenu compte des mes griefs.

Wilfred renoue dans cet épisode avec l'ambiance et les trouvailles qui ont fait de la saison 1 une succession de moments à part. L'immersion dans un monde a priori absurde, et pourtant régi par des règles parfaitement cohérentes et logiques, le décalage, l'ironie omniprésente, l'humour et les comportements répugnants.

 

Panique à bord

 

Le point de départ de cet épisode, c'est l'angoisse. Que Ryan soit un anxieux, on le savait déjà, mais cette anxiété monte d'un cran à chaque fois que le bébé de Kristen pleure. Et Ryan, tout comme Wilfred, cherche l'explication. Je n'irai pas la chercher bien loin, quant à moi, puisque mon niveau de stress monte d'un cran à chaque fois que Kristen fait son apparition à l'écran.

Mais nos héros cherchent, et leur quête est d'autant plus urgente que, pour une fois, le mal-être du maître déteint sur le chien. Wilfred est en panique, il s'arrache les poils, mordille sa queue (non, pas celle-là !) et souffre avec Ryan.

 

Once more with feelings

 

C'est peut-être ça, cette empathie, qui d'emblée, m'a rendu l'épisode sympathique. Pour une fois, Wilfred n'est pas un observateur goguenard des malheurs de Ryan, il souffre avec lui, ou du moins, somatise avec lui, ce qui est déjà un grand pas.

Passons sur la scène où nos héros se procurent leur sésame pour le voyage intérieur, celui qui permettra à Ryan de trouver la source de ses angoisses -la scène est sans doute la plus faible de l'épisode- et arrivons-en tout de suite au trip de Ryan.

J'ai vraiment beaucoup aimé l'entrée en matière, cette façon de modifier le décor, et le fait que Ryan plane tout en étant pleinement conscient qu'il plane.

L’introduction au voyage intérieur est parfaite, pour moi. Une entrée qui commence par des modifications du décor (le pied de lampe), le sentiment de faire un voyage tout en étant parfaitement conscient qu’il n’est pas réel. Le guide spirituel ridicule et totalement désabusé quant aux formes que l’inconscient de son hôte lui fait adopter. Puis les souvenirs refoulés "révélés" par des photos. Tout cela est à la fois terriblement cliché, mais totalement réussi.

Sans compter que l'on a la chance d'avoir encore un guest de légende, Brad Dourif, dont la place dans une histoire de fou semble une évidence.

Ce voyage conscient dans l'inconscient est bien foutu, sympathique et drôle, en particulier grâce à Wilfred et à sa confrontation avec Red Wolf. Le duel sur le thème de « mes skills sont plus grosses que les tiennes » est une réussite, tellement les arguments sont débiles. Et puis surtout, on en vient enfin aux vraies questions : Et Amanda, ça ne te fait rien de l'avoir quittée ? Et ton boss qui s’est suicidé ? Et à la plus importante : qu'est Wilfred ?

 

That is the question

 

La vraie question est enfin posée : What is Wilfred ? Qu’est ce que j’ai ? Et le fait que l’on n’obtienne pas la réponse, est, pour moi, cette fois-ci, parfaitement rationnelle. D'abord parce que Ryan pose cette question sous l'effet de la colère. Et ensuite parce que le chien, quelle que soit sa nature, n'a aucune envie que l'on casse la "magie" à son sujet. Ce qui impliquerait sans doute sa disparition immédiate. Wilfred ne veut pas disparaître/une partie de Ryan ne souhaite pas vraiment savoir.

Mais quand Ryan obtient une réponse sur la source de ses angoisses, Wilfred disparaît au profit d’un “révélateur” à visage humain (qui demande quand même comment se comporte Wilfred). Que faut-il en conclure ? Que Ryan est prêt à se passer du chien ? Que ze big révélation est proche ?

 

Les plans dans les plans dans les plans

 

D'un point de vue formel, cet épisode est vraiment réussi. Un grand nombre de scènes sont construites sur un format parallèle (les deux crises d'angoisse, les deux guides, les deux trips, les deux vomis) et la mise en abyme est parfaitement maîtrisée.

L'exemple le plus probant pour moi, est celui de la scène finale, qui répond à la scène sur le canapé, face caméra, où Wilfred et Ryan s'apprêtent à recevoir le coup de fil de Kristen. Ces deux scènes fonctionnent parfaitement. Mais surtout la dernière, celle dans laquelle Ryan pleure enfin, la tête de Wilfred posée sur son épaule. C'est juste, bien joué, touchant.

En tout cas, moi, ça m'a émue.

 

J'ai aimé :

  • L'empathie
  • La mise en abyme
  • Brad Dourif

 

Je n'ai pas aimé

  • Le vendeur
  • Kristen (le personnage, pas l'actrice)

 

Et du coup, sur moi, cet épisode a parfaitement fonctionné : 15/20

L'auteur

Commentaires

Avatar elpiolito
elpiolito
Chouette critique, d'accord avec toi. Et comme le dit Red Dwarf, si il a une tête d'indien c'est la faute au cliché du shamman qu'a Ryan : c'est vraiment bien joué de ce point de vue. Quant au "qu'est Wilfred ?", ils jouent dessus depuis le début de la saison, on a juste une étape supplémentaire ici vers la révélation.

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