Critique : Woodley 1.03

Le 30 mars 2012 à 18:37  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode à l'intrigue confuse et inexistante qui ne vaut que pour le numéro spectaculaire de Franck Woodley.
Par sephja

Critique : Woodley 1.03

~ 7 minutes de lecture
Un épisode à l'intrigue confuse et inexistante qui ne vaut que pour le numéro spectaculaire de Franck Woodley.
Par sephja

L'intimité et ses conséquences

Frank souffre depuis que son ex-femme voit Greg, un psychiatre séduisant qu'elle a rencontré à l'entraînement de basket de sa fille. Pour soulager ses angoisses, il pense compter sur son thérapeute, mais celui-ci l'abandonne, passant son dossier à un mystérieux Dr Fischer qui n'est autre que son rival. Woodley essaie donc de forcer son bureau pour pouvoir remettre la main sur les papiers qui contiennent tous ses secrets les plus inavouables. 

 

Résumé de la critique

Un épisode assez moyen que l'on peut détailler ainsi :

  •  un scénario qui ne fonctionne pas 
  •  des éclats comiques qui sauvent un ensemble médiocre 
  •  Woodley comme un homme monté à l'envers 
  •  une série au singulier

 

 

Sans histoire, le risque de l'ennui 

Difficile de juger cet épisode qui est particulièrement inégal, avec une intrigue faible et une performance du comédien vraiment admirable, nous offrant quelques exploits remarquables qui relèvent le niveau. Malheureusement, l'intrigue est une vraie suite de fausses bonnes idées décevantes où l'auteur va de nouveau prouver sa tendance agaçante à tirer certains gags sur la longueur, flirtant par instant avec le mauvais goût. Décevant, cet épisode est frustrant tant le pitch de départ possédait un vrai potentiel, avec l'irruption d'un rival pour Franck, l'obligeant à une forte remise en cause.

Seulement, plutôt que d'exploiter son opposition avec le parfait Greg, Woodley choisit de nous entraîner dans une histoire de psychiatre qui va s'avérer peu inspirée. Perdant fréquemment le contact avec l'intrigue principale, le scénario est vraiment faible, avec des enchaînements tirés par les cheveux et un enjeu dramatique assez mal mis en avant. Plus pathétique que touchant, l'épisode perd souvent de vue son objectif, à savoir la récupération du dossier du héros, pour proposer des développements inutiles, créant un fort sentiment de gêne lors de la séquence interminable au golf.

L'autre pan de l'intrigue touche la fille de Frank, mais est trop déconnecté du reste de l'histoire pour captiver efficacement l'intérêt du spectateur. Là où le pilot mettait son personnage principal face à un vrai péril, cette intrigue n'évoque la menace Greg que comme une mauvaise excuse pour lancer un scénario vraiment pauvre en contenu. Conscient du manque de potentiel de l'intrigue, Frank Woodley fait le show, proposant quelques gags brillants qui viennent éclairer un ensemble assez terne.

 

La victime et le bourreau 

Pourtant, si la relation entre Frank et Greg est décevante, c'est un autre duo qui va s'imposer comme la réussite de cet épisode, couple composé de Woodley et du professeur de basket de sa fille. S'exprimant uniquement par les cris stridents de son sifflet, ce personnage s'impose d'entrée, offrant une première scène vraiment réjouissante qui n'aboutira malheureusement à rien. Un duo comique entre la victime et son bourreau involontaire qui correspond bien au format de la série, surtout que l'idée de faire qu'il ne puisse s'exprimer que par des sifflements stridents est assez ingénieuse. 

Mais si l'épisode tient le choc, c'est avant tout grâce à son interprète principal, le comédien multipliant les efforts pour donner un peu de contenu à cet épisode. Utilisant ses capacités physiques remarquables, il se tord dans tous les sens, multiplient les cascades, sauvant l'épisode par sa capacité à associer une maladresse chronique et une adresse inattendue et fulgurante. Ainsi, les scènes ont beau être parfois poussives du point de vue de la narration, la mécanique des gags reste très précise et méritait d'être soulignée. 

Le travail sur le son est aussi un des points forts du show, la séquence de la tondeuse soulignant cette volonté des auteurs d'utiliser le bruit comme un alternative à la voix. Malheureusement, le gag y est trop explicite pour fonctionner pleinement, symbole d'un épisode qui déçoit malgré des qualités formelles flagrantes, comme un travail sur les costumes particulièrement impressionnant. 

 

 

Un homme monté à l'envers 

En se concentrant un peu trop sur son personnage principal, cet épisode de Woodley permet de mieux disséquer la mécanique comique particulière du comédien. En apparence, comme dans sa série où il partageait la vedette avec Colin Lane (j'en reparlerais dans les rubriques de SerieAll), le comédien compose un personnage lunaire, gauche et pathétique, alternant entre un aspect volontairement touchant et un comportement ahuri un peu idiot. Déclencheur de catastrophes, il donne la sensation d'avoir été fabriqué dans le mauvais sens, causant chez son épouse et sa fille un fort sentiment de gêne dès que ce disfonctionnement devient trop visible.

Seulement, pour appuyer l'idée d'une construction à l'envers, l'acteur se montre aussi d'une agilité phénoménale à différents instants, en particulier lors d'une scène finale impressionnante où la chance se mêle au talent. La preuve d'un travail concernant l'élaboration des gags, effaçant les lacunes d'un scénario qui laisse poindre par instant des touches de cette tendresse et de magie qui fait la force de Woodley. Ambitieuse, la série peut se reposer sur son acteur principal qui se donne au maximum, s'épuisant à combler les nombreux blancs du scénario.

Seulement, si les auteurs font preuve d'une réelle ambition au travers de quelques séquences réussies, ils oublient au passage de développer correctement le pan de l'intrigue concernant Ollie. Déséquilibrant l'épisode, Woodley occupe une part trop importante de l'attention, tuant toute la crédibilité d'un univers qui ne parvient pas à exister en dehors de sa présence.    

 

Les limites du burlesque 

C'est tout le souci de cet épisode, à savoir le fait que la comédie burlesque se conçoit autour d'un duo ou d'une individualité, peinant toujours comme pour les films des frères Marx à construire un univers crédible qui résiste à la force de destruction du personnage principal. Ici, la tentative de faire exister le personnage de Greg se solde par un échec flagrant lors de la scène du golf, incapable d'être autre chose qu'une présence devant le numéro permanent de Woodley qui attire toute l'attention à lui.

En conclusion, un épisode décevant qui ne vaut que pour quelques rares gags brillants, donnant un ensemble inégal et assez mal rythmé, profitant par instant de la précision dans la composition de certaines scènes. Si l'idée de départ était bonne, le comique s'égare fréquemment dans des séquences à rallonge qui finissent par lasser, donnant une impression de remplissage assez pénible. Peinant à exister vraiment, les autres personnages héritent d'une storyline pas très brillante et d'un rôle décoratif plutôt stérile, empêchant l'histoire de trouver sa dynamique.

 

J'aime : 

  •  le gag final qu'il fallait réussir 
  •  les acrobaties de Woodley 
  •  les costumes remarquables

 

Je n'aime pas : 

  •  l'intrigue de départ totalement ratée 
  •  certains gags trop longs et peu inspirés
  •  la séquence du golf interminable 
  •  le personnage de Greg inexistant 

 

Note : 11 / 20 

Si l'idée de départ paraît assez bonne, avec une première scène brillante avec le professeur de basket, la suite va s'avérer plutôt décevante et ne vaut que pour la performance étonnante de Woodley. Mal construite et vide de toute dramatique, l'intrigue du jour peine à convaincre, donnant un spectacle trop inégal qui ne parvient qu'à arracher quelques rires isolés.  

L'auteur

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Image Woodley
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