Bourreaux de travail ?
Pour les néophytes, petite remise à niveau. Workaholics, en anglais, signifie « bourreaux de travail ». Rien qu’à voir la tête des trois personnages principaux, vous vous doutez bien que ces illuminés n’ont absolument rien de travailleurs acharnés, bien au contraire. La série met en scène ces trois collègues de travail dans leur quotidien de télémarketeurs, rempli de tout et de rien, mais surtout pas de travail.
Nos trois compères ont décidé qu’ils entreraient dans le monde adulte en continuant leur mode de vie universitaire et en délaissant les responsabilités. Ils vivent toujours en colocation, fument et boivent à toute heure du jour et de la nuit, et tentent d’en faire le moins possible au boulot. Le pire, c’est qu’ils arrivent toujours à passer entre les mailles du filet, de manière toujours improbable et osée, mais jamais intelligente.
Du coup, la première saison de Workaholics proposait des épisodes basés principalement sur des situations loufoques mettant en scène notre trio de choc, alternant le très bon et le médiocre, mais toujours dans du n’importe quoi. On se rappellera le très bon pilote de la première saison avec les tests urinaires de dépistage de drogues le lendemain d’une soirée « fumette » de nos compères, qui avaient alors bataillé pour s’en sortir. Il ne faut clairement pas s’attendre à de la finesse, c’est souvent de l’humour débile, mais la série a quelques fois réussi à montrer de très bonnes choses surtout grâce à ses trois acteurs qui ont vraiment la tête de l’emploi. Je ne sais pas si les acteurs apprécieront le compliment, mais bon…
I’m a taxpayer !
On retrouve nos trois acolytes en train de boire, comme à leur habitude, et à traîner dans un parc de jeux pour enfants. Rien de plus normal… Alors que l’un deux reçoit sa fiche de paye, il se rend compte qu’une somme correspondant aux impôts lui a été déduite. Convaincus d’être de bons citoyens et donc de pouvoir « voler légalement » certains biens publics financés par l’Etat et donc par leurs impôts, ils décident sur un coup de tête de ramener une statue de dragon qui faisait office de distraction pour les gamins du parc. Tout cela, devant une bande d’enfants et de parents scandalisés.
Assez fiers de leur nouvelle acquisition majestueusement exposée dans leur jardin, notre tiercé gagnant finit sa soirée et surtout ses bouteilles d’alcool, jusqu’à assister, impuissants, au vol de leur trouvaille par une bande de lycéens du quartier. C’est alors qu’ils se décident à mener l’enquête au lycée pour retrouver leur Graal et punir les responsables du méfait… Ce sera l’occasion pour eux de jouer les policiers en herbe, s’infiltrant on ne peut moins furtivement au sein des différents groupes d’étudiants suspectés du crime, voire même dans leurs maisons, ou encore de procéder à un interrogatoire à la Jack Bauer mémorable…
Une fois au lycée, c’est tout le potentiel débile de nos personnages qui est lâché, renforcé par le contraste que crée l’environnement lycéen. Le groupe ne perd pas de vue son objectif, à savoir retrouver son précieux dragon, et ce quels que soient la situation et l’interlocuteur, qu’ils s’adressent au proviseur de 40 ans, à la secrétaire ou aux gamins de 15 ans. On a devant nous trois adultes entrés dans la vie active mais qui se comportent comme des gamins focalisés par la recherche de leur jouet, tant et si bien qu’ils arrivent à se faire malmener par de simples lycéens qui profitent de leur crédulité. Et il faut dire que les situations sont vraiment efficaces, les acteurs jouant tellement bien leurs rôles qu’on en demande encore.
Une saison 2 qui commence fort
Comme vous pouvez le constater, cela ne vole pas super haut, mais croyez-moi c’est un des épisodes les mieux construits de la série. Tout au long de l’épisode, les gags s’enchaînent de manière assez fluide et très agréablement dans des situations toutes plus loufoques les unes que les autres. Ça change un peu de la saison précédente où certains épisodes étaient quelque peu décousus, avec des scènes qui semblaient sortir de nulle part. Ici, le fil rouge est toujours gardé en ligne de mire et on n’a pas cette impression de « fouillis » et de n’importe quoi qui pouvait survenir dans la saison précédente. À voir si ce défaut de la première saison va être gommé par la suite, je l’espère fortement !
Après, il faut savoir que l’épisode ne pourra plaire à tout le monde. Le parti pris est volontairement de faire rire avec du débile, et c’est dans ce domaine que les personnages excellent particulièrement, la série reposant (trop) grandement sur eux. Les plus sages (ou vieux…) d’entre vous seront irrémédiablement réfractaires à ce genre d’humour, qui ne leur fera ni chaud ni froid. Ce qui peut être une qualité pour certains, à savoir la débilité assumée, pourra en rebuter plus d’un. Mais pour peu que vous entriez dans le monde des « Workaholics », vous passerez un très bon moment à défaut de de passer un moment de réflexion intense.
Les plus :
- Un fil directeur efficace
- Un épisode rythmé
- Le trio de choc au top
- Le ridicule de certaines situations
Les moins :
- L’humour ne plaira pas à tout le monde
- Videz-vous le cerveau avant de lancer l’épisode
Au final, une rentrée explosive de Workaholics qui assure un bon épisode grâce à un rythme certain, de très bonnes idées et avec un trio au sommet de son art. Ça ne plaira bien évidemment pas à tout le monde, mais pour peu que vous soyez à la recherche d’un divertissement absolument pas prise de tête, ce début de saison 2 saura parfaitement jouer son rôle.
Note : 16/20