Focus sur iZombie

Le 24 juin 2015 à 00:26  |  ~ 9 minutes de lecture
Petit focus sur la première saison d'une zombie qui kicks ass and takes brains.
Par RasAlGhul

Focus sur iZombie

~ 9 minutes de lecture
Petit focus sur la première saison d'une zombie qui kicks ass and takes brains.
Par RasAlGhul

Stop, I’m already dead : Focus sur la saison 1 d’IZombie

 

IZombie

 

 

Tôt ou tard chacun d’entre nous se retrouve confronté à un évènement qui bouleverse notre vie et les plans que nous avions prévus pour elle. La rencontre d’une personne, une discussion à cœur ouvert ou un évènement professionnel, il y a toujours un moment dans notre existence où l’on doit entièrement repenser ce que l’on a fait jusqu’à présent. Une fracturation identitaire qui nous obsède, qui nous tombe sur le paletot et nous impose de faire des choix, parce que la vie a cette faculté de nous foutre des tartes dans la gueule.

Olivia (dite Liv) Moore n’est pas vraiment tombée sur le bon numéro à la loterie : brillante étudiante en médecine, avec un fiancé merveilleux quoiqu’au nom de famille bizarre (Major Lillywhite), il a suffi d’une fête (parce que s’amuser, c’est pas bien) pour qu’elle se fasse transformer en… Zombie ! Vous l’avouerez, on a connu plus fortuné dans la vie.

Elle doit désormais se sustenter en cerveaux humains et décide alors d’aller travailler dans une morgue. Petit bonus : à chaque fois qu’elle mange un cerveau, elle se voit attribuer des bribes de souvenirs appartenant au défunt. Elle va dès lors aider la police de Seattle à résoudre des crimes, travaillant avec Clive Babineaux (Malcolm Goodwin), sous couvert qu’elle est une médium. Elle ne sait pas encore qu’il existe d’autres zombies, notamment Blaine (David Anders), qui possèdent de biens moins nobles intentions qu’elle.

Forcément, vu qu’IZombie est estampillée Rob Thomas, la série se voit inexorablement comparée à Veronica Mars. L’héroïne impertinente au milieu de collègues masculins, l’humour noir mais aussi et surtout le questionnement sur où va sa vie. Pour Veronica le déclencheur fut le meurtre de Lilly, sa meilleure amie de lycée (auquel se rajoutait les séquelles de son viol), pour Liv sa transformation en zombie fait le job.

 

 

izombie veronica mars

 

 

 

IZombie fait du drôle avec du gore

 

Dans IZombie, l’humour noir se révèle ravageur, les répliques fusent. En outre les relations entre les personnages sont sans cesse retravaillées et approfondies, dû à la présence d’une alchimie palpable entre les différents acteurs. Les interactions entre Live et Ravi (Rahul Kohli), son boss, ou encore celles entre Ravi et Major sont un véritable régal.

En outre Liv ressemble beaucoup à Veronica Mars – je me demande combien de fois je vais faire cette comparaison au sein de l’article : impertinente, avec une bonne grande gueule, elle n’a jamais peur de rien, même lorsqu’elle est complètement dépassée par la situation. Ses interactions avec les différentes personnes recèlent toujours des petites perles de dialogues. Néanmoins ce n’est pas tout, l’aspect fun d’IZombie se voyant renforcé par son côté gore.

Si cela peut paraître surprenant de prime abord, les caractéristiques horrifiques de la série (on parle tout de même d’une série possédant « zombie » dans son titre) ne se retrouvent pas négligées par les scénaristes, bien au contraire. Les combats sans concessions, les corps en putréfaction ou encore tout simplement le fait qu’une personne mange des cerveaux, le gore est présent dans la série, sans qu’il ne devienne un poids trop lourd. L’humour joue beaucoup là-dedans (faut bien rentrer dans les codes de la CW), notamment dans la démystification complète de l’acte de consommer un cerveau : déjà selon Clive Babineaux cela a la texture des champignons ! De façon plus prosaïque, lorsque l’on observe le repas de Liv, on a plus l’impression d’assister à une dégustation de crevettes qu’à un zombie s’empiffrant de cervelles. Puis bon vous conviendrez que s’appeler Liv Moore, pour un zombie, c’est quand même drôle ! Non ? Vraiment ? Vous êtes sûrs ?

 

Le twist novateur quant à la figure du zombie

 

Un cerveau = une personnalité. Avec ce concept, Rob Thomas et Diane Ruggiero-Wright permettent de voir le personnage iconique du zombie sous un nouvel angle. Chaque épisode voit Liv s’affubler d’une nouvelle façon de vivre les choses, et cela va lui permettre d’appréhender de nouvelles facettes quant à son nouveau elle. Ce n’est plus seulement une bouffeuse de cerveaux sans aucune personnalité, au contraire elle en possède une bonne dizaine ! Garce, psychopathe, alcoolique ou possédant un instinct maternel, voire le goût du risque, Liv gagne en profondeur à chaque épisode qui passe.

Tout cela ne serait bien évidemment pas possible sans Rose McIver. Elle porte la série sur ses épaules, développant une palette d’émotions rendant la lutte quotidienne d’un zombie qui ne veut pas en être un drôle, pertinente et touchante.

 

 

IZombie

 

 

Un méchant absolument jouissif

 

Généralement les séries possédant un(e) héros/héroïne se jugent et s’apprécient à la hauteur de son vilain (mais qu’as-tu fait Arrow ?). Dans le cas d’IZombie, c’est banco ! Mégalomaniaque mais sensé, manipulateur mais sensible, froid mais chaud comme la braise, Blaine représente le parfait contrepied de Liv. Interprété avec un plaisir non feint par David Anders, il frôle tout le temps la caricature mais se révèle être bien plus. Il incarne le mal nécessaire, celui dont le monde ne veut pas, mais celui dont il a besoin (non, Blaine n’est pas Batman). Il manage la distribution de cerveaux pour les zombies, que lui-même a transformés. Sans lui, qui pourrait gérer le réseau ? Indispensable pour Liv, il se révèle également indispensable à nos yeux. Et c’est tant mieux !

 

 

IZombie

 

 

Une série de zombie qui pose des questions morales pertinentes (on ne parle pas de TWD ici, ce n’est pas une démocratie !) 


On pourrait passer à côté mais IZombie ne se prive pas de nous questionner sur des sujets assez profonds. En plus du personnage de Blaine, la série nous interroge sur la toute-puissance qui découle de la création, tout en nous précisant que cela possède ses conséquences.

En quelques mots : on peut créer des zombies, on en a le pouvoir, mais derrière on se doit de les gérer. En outre, ne faudrait-il pas laisser mourir quelqu’un au lieu de le transformer en zombie ? La toute-puissance quasi divine atteint-elle ici une limite ? Vous avez quatre heures.

 

Major Lillywhite, der Komissar

 

Passant de plat (tel l’encéphalogramme de nombreux personnages de Game of Thrones) love interest à badass intergalactique en seulement une saison, Major représente le tour de force le plus impressionnant d’IZombie. Robert Buckley parvient à bien donner corps à un personnage qui va toucher le fond, se croire fou, mettre sa vie maintes et maintes fois en danger… Bref, tout sauf être réduit à la simple représentation de la vie d’avant de Liv. L’épisode final lui rend justice, dans les moments grandiloquents comme ceux plus intimistes et il ne ressort qu’une chose : on veut notre dose de Major à la rentrée.

 

 

 

Un aspect prodédural qui représente la seule faiblesse du show (en plus, ce n'est qu'au début !)

 

Après tous ces compliments il fallait bien nuancer un peu, alors voici le seul défaut de la série : sa partie policière. Entendons-nous bien, cette dernière n’est pas à proprement parler mauvaise ; dans les premiers épisodes néanmoins elle ne possède pas de point d’ancrage avec la mythologie naissante de la série. Dès lors les enquêtes, quoique recélant des moments drôles, peinent à intéresser. Elles sont sauvées, si l’on peut dire, par les guest stars représentant souvent un personnage familier, bien souvent celui d’un ancien de Veronica Mars. Ryan Hansen (Dick Casablancas), Percy Daggs III (Wallace Fennel) et mention spéciale pour Daran Norris (Cliff McCormack) ; tous les trois sont présents lors de différentes intrigues et ils permettent à ces dernières de gagner en qualité ou tout du moins en sympathie, car il est toujours agréable de revoir d’anciennes têtes.

Petit à petit cependant la partie procedural gagne en intérêt, se rapprochant davantage de la mythologie de la série.

 

 

IZombie représente donc pour moi donc un coup de cœur de cette saison. Drôle, intelligente et bénéficiant de la patte Rob Thomas, la série a également bénéficié d’une commande d’épisodes courte, ne perdant ainsi pas de temps dans l’exécution. Soutenu de plus par une bande son à la fois accrocheuse et décalée, IZombie fera son retour à la rentrée à la suite d’un season finale dont les répercussions vont être fortement visibles. Liv a beau être morte, elle va devoir se retrousser les manches pour ce qui va suivre !

 


L'auteur

Commentaires

Avatar 4evaheroesf
4evaheroesf
Joli article. Pour la saison 2, j'espère qu'on abandonnera le côté Veronica Mars, et que Blaine et les enquêtes redeviendront intéressants.

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