L’amitié dans les séries, volume 3 : l'amitié masculine

Le 29 septembre 2015 à 11:52  |  ~ 22 minutes de lecture
Pour clôturer en beauté cette trilogie de l'amitié, voici les amitiés masculines. Celles qui respirent le musc, la testostérone et le refus de gestes d'affection en public.
Par RasAlGhul

L’amitié dans les séries, volume 3 : l'amitié masculine

~ 22 minutes de lecture
Pour clôturer en beauté cette trilogie de l'amitié, voici les amitiés masculines. Celles qui respirent le musc, la testostérone et le refus de gestes d'affection en public.
Par RasAlGhul

 

 

L’amitié entre mecs répond à des codes bien précis. Que ce soient la virilité affichée, le fait de ne pas se prendre la tête ou celui de se charrier toutes les deux secondes, nos socialisations primaires et secondaires font que notre conception de l’amitié et notre façon même de nous comporter sont influencées par nos pairs, nos loisirs ou encore nos expériences.

Tu te trouves des points communs, tu apprends à te connaître petit à petit, tu commences à être à l’aise avec la personne, bref tu suis les traces de quasiment toutes les amitiés ayant jamais existé. Tu crées des liens quoi. Mes années universitaires n’étant pas encore derrière moi, j’ai pu expérimenter les différentes notions d’amitié, selon le niveau scolaire que tu as. Le primaire, où tout ce que tu souhaites c’est jouer au foot avec des briquettes de jus de fruit dans la cour de l’école. Le collège, où les premières rivalités se forment, car l’on commence à prendre conscience de l’importance que peut avoir le statut social. Le lycée, qui n’est juste qu’un prolongement de ce qui se passe au collège, à la différence près que j’ai décidé d’envoyer la notion même de popularité aux oubliettes. La prépa, où tu souffres comme un malade et qui, forcément, te permet de rencontrer des gens de différents horizons. Et enfin Sciences Po – pour ma part – où c’est le même cirque qu’au lycée, sauf que davantage branché « politisation » et « branlette intellectuelle puissance mille ». Et l’on peut même rajouter à cela les activités extra-scolaires, où tu te réunis autour d’une passion, où un lien est déjà présent. Il existe donc pléthore de moyens et de lieux pour se faire des amis. C'est pas cool ça ?

Mes amis de primaire et de collège ne sont plus ceux que j’ai aujourd’hui. La vie continue, les gens évoluent et les amitiés cassent. Mon premier vrai ami mec je l’ai rencontré en seconde. On se détestait et un évènement tragique nous a rapprochés. C’est véritablement au lycée que j’ai commencé à forger mes vraies amitiés masculines, celles qui durent toujours aujourd’hui. Cela a continué en prépa, et même à Sciences Po j’ai trouvé des gens sympas. Comme quoi, tout arrive. On mange au fast-food, on fait du sport, on part en vacances… Bref, on fait des choses ensemble. On s’engueule aussi, puisque l’on est différents. On se rabiboche vite fait, on passe vite à autre chose, la vie reprend son cours.

Tout cela pour dire que j’ai eu diverses expériences en ce qui concerne mes amitiés masculines. Principalement parce que ceux que je considère comme mes amis sont tous différents, mais aussi parce que j'ai été moi-même différent selon le moment où je les ai rencontrés.

Dans le monde des séries néanmoins, l’amitié masculine est très souvent apparentée à la bromance, contraction de brother et de romance. Cela donne une connotation fusionnelle qui n’existe pas dans toutes les amitiés, même si elle est souvent présente.

Pour ne pas vous mentir, ce volume a été le plus compliqué à réaliser. Parce que je voulais refaire le même que celui sur les amitiés féminines, et que j’ai eu beaucoup de mal à faire des catégories. Souvent j’avais l’impression de me répéter, et j’ai encore cette impression. Qu’importe, le voici après de nombreux problèmes de post-production faisant passer les 4 Fantastiques pour La Petite Maison dans la Prairie, le fameux volume 3 basée sur l’amitié des représentants des chromosomes X et Y !

Ah et comme d’hab, il y a des SPOILERS

 

 

La bromance qui devient plus : Jude et Connor (The Fosters)

 

Jude et Connor sur la plage pendant la nuit

 

Si les hommes sont moins fans de démonstrations d’amitié en public, on l’a dit, il n’en reste pas moins que des amis du même sexe peuvent très bien développer des sentiments l’un pour l’autre. Cela arrive plus souvent que l’on pourrait croire, mais, dans le monde des séries, ce genre d’amitié qui se transforme en amour représente davantage l’exception qui confirmerait la règle selon laquelle deux personnes du même sexe sont soit amis, soit amants.

The Fosters est bien plus qu’une série familiale. Elle aborde des sujets sensibles tels que le racisme, l’homophobie, la religion, le fait d’être transgenre et même le fait de coucher avec la copine de son père (Brandon, you are the worst). Elle va donc bien plus loin qu’on pourrait le penser pour une série ABC Family, le tout sans toutefois jamais se départir d’un optimisme aussi surprenant que rafraîchissant. Les aventures de la famille Adams-Foster se distinguent des traditionnelles séries adolescentes, notamment par la justesse de son propos et l’écriture de ses personnages adultes, toujours un point faible dans ce genre de séries. À tel point que depuis Friday Night Lights (oui, j’ai osé), je n’avais pas vu un show prendre aussi bien à corps des thématiques peu évidentes à traiter.

Au milieu des histoires d’amours enflammées et des autres plus traditionnelles, il y en a une qui sort du lot. Non pas juste parce qu’elle met en scène deux jeunes garçons qui se like like, mais plutôt parce qu’elle arrive à émouvoir, à poser de bonnes questions et surtout à ne pas devenir répétitive. L’homosexualité de Jude a toujours été supposée, sans que personne n’en dise quoi que ce soit. Lorsqu’il rencontre Connor, on se doute qu’il va se passer quelque chose entre les deux. Sauf qu’avant toute chose, ils vont apprendre à devenir amis. On les voit se battre, jouer aux jeux-vidéo, discuter de tout et de rien. Des trucs d'adolescents quoi. Très vite les choses vont évoluer dans une autre direction. Avec de la jalousie, des incompréhensions, de la colère des deux côtés. Chacun se cherche, que ce soit avec l’autre ou avec des filles. Chacun essaie de comprendre ce qu’il ressent pour l’autre.

Les choses ne se facilitent pas avec le père de Connor, très vite présenté comme un homophobe notoire. Là encore ce sera beaucoup plus subtil que prévu, mais cela permet, à travers ce spectre-là, de développer les notions d’acceptation de soi et du regard des autres. Cela bénéficiera à Connor, à son père et à l’histoire entre les deux garçons, puisque c’est Connor qui affirmera le premier son homosexualité. Pour à la fois s’opposer à son père, le mettre devant ce qu’il est, et prouver à Jude qu'il n'a pas peur d'assumer le fait d'aimer un garçon. Jude de son côté n’aime pas se coller une étiquette, il veut seulement être Jude. Voyant que cela blesse Connor, il décidera néanmoins de s’affirmer gay, mais uniquement pour son petit-ami. Là encore, The Fosters se montre beaucoup plus subtile que prévu. Une vraie bonne surprise.

 

La petite anecdote : le premier baiser entre Jude et Connor marque non seulement le point de départ de Jonnor (Jude et Connor pour ceux qui ne suivent pas) mais représente également le plus jeune baiser entre des personnages gays de l’histoire de la télévison. Tranquillou la famille Adams-Foster ! Pour une série ABC Family, The Fosters bouleverse pas mal de choses.

La bromance qui aurait pu être à la place : Jack et Ianto (Torchwood)

 

 

La bromance déséquilibrée : Jimmy et Edgar (You’re the Worst)

 

Edgar et Jimmy au petit-déjeuner

 

Deux fois amitiés déséquilibrées, deux fois You’re the Worst. On pourrait penser que je me répète, mais les deux amitiés présentent chacune ses particularités. Et puis j’adore You’re the Worst. Dans des proportions inimaginables. D'où le fait que je me répète.

Donc Jimmy et Edgar. Leur amitié est davantage déséquilibrée que celle entre Gretchen et Lindsay. Faut dire que Jimmy se pose là en snob tellement méprisant qu’il en devient méprisable. Edgar est tout le contraire : gentil, attentionné, souvent maladroit, c’est la caution « humaine » de You’re the Worst, qui serait sans lui bien difficile à regarder. Un peu comme It’s Always Sunny In Philadelphia.

Edgar vendait de la drogue à Jimmy lorsque ce dernier était à l’université. Ils se sont revus par après, et ce fut le début d’une relation qu’on pourrait qualifier de dysfonctionnelle. Edgar fait maintenant à manger à Jimmy, en échange de quoi il peut profiter de son appartement. Il subit continuellement les moqueries de Jimmy et ne peut aller nulle part, puisqu’il n’a pas d’autres amis, ni de véritable travail. On pourrait très vite prendre Edgar pour une victime, mais ce serait se méprendre. Desmin Borges joue son personnage de telle sorte qu’il n’inspire pas la pitié, mais la plus profonde sympathie. Il est drôle, débrouillard et inventif. Par-dessus tout, il ne se laisse pas abattre par sa maladie (PTSD) et au contraire la détourne pour en rire, même lorsqu'il en souffre.

Pourtant sa vie n’est pas évidente. Jimmy le maltraite continuellement, mais il ne peut pas s’empêcher de rester à ses côtés. L’arrivée de Gretchen fit beaucoup de bien à leur amitié, Jimmy se relâchant et donnant à sa relation avec Edgar le temps de se développer de façon plus organique.

Jimmy restant tout de même Jimmy, Edgar va – tout comme Lindsay – se rebeller contre l’égoïsme irréel de ce dernier lors d’une scène absolument jouissive. Et à ce moment-là, on comprend quelque chose : Jimmy a besoin d’Edgar, et pas seulement parce qu’il lui prépare des plats qui me font saliver à chaque fois que je regarde un épisode de You’re the Worst. Il a une peur fondamentale de se retrouver seul (DADDY ISSUES) et Edgar joue le rôle du pilier pour lui. Jimmy ne peut pas s’en rendre compte, mais il a beaucoup plus besoin d’Edgar qu’Edgar a besoin de lui. L’un a besoin de l’autre et inversement, ce qui est beaucoup plus équilibré qu’on pourrait le penser.

 

La petite anecdote : si d’habitude c’est toujours Jimmy qui prend les devants et prend les décisions pour Edgar, ce dernier connaît son heure de gloire pendant l’épisode Sunday Funday, où il dirige les opérations. En même temps, comme il aime le dire : « les trucs cool de hipster ne sont juste que des trucs de pauvres latinos datant d’il y a 10 ans ». Bien dit Edgar, bien dit.

La bromance qui aurait pu être à la place : Jake et Boyle (Brooklyn Nine-Nine)

 

 

La bromance mentor-apprenti : Mike Ross et Harvey Specter (Suits)

 

Mike et Harvey en costard, allant encore une fois régler une affaire.

 

Le travail, souvent, c’est chiant. Métro, boulot, dodo. Tu connais personne, tu flashes rapidos sur une stagiaire que tu n’as aucune chance de serrer et, par-dessus tout, on te prend un peu pour un plouc avec ton vélo – et surtout parce que tu portes un casque pour faire plaisir à ta mamie. Mais mais mais, la personne qui t’a fait venir dans l'entreprise a vu quelque chose de spécial en toi, et non pas seulement ton talent pour servir le café. Il va t’apprendre les ficelles du métier et toi tu vas écouter, même si cela ne t’empêchera jamais de n’en faire qu’à ta tête.

Suits c’est un peu la Chocolaterie de Willy Wonka, sauf qu’ici tous les gnomes non identifiables portent des costumes hors de prix pour les hommes, et des robes à épaules découvertes pour les femmes. TOUT LE TEMPS ! Vive la climatisation à Pearson-Specter-Litt !

Ce qui rend la série si agréable à suivre n’est ni son machisme affiché, ni ses affaires résolues vitesse grand V. C’est bel et bien la bromance entre l’élève Mike Ross et le maître Harvey Specter. Mike rencontre Harvey dans des circonstances parfaitement plausibles. Voyez par vous-mêmes. Il se fait piéger lors d’un deal de drogue et, pour échapper à la police, il court un peu partout dans l’hôtel avant de se rendre dans une pièce où Harvey réalise des entretiens d’embauche. La toute-puissante Donna le laisse entrer et c’est le début d’une grande bromance. Comme une amitié normale, je vous l'avais dit.

Les bons mots fusent dès le premier contact, Harvey est impressionné par la faculté de mémorisation de Mike (c’est simple, il retient tout ce qu’il lit… je sais pas vous mais j’aimerais bien avoir ce don lorsque je lis pour la première fois mon cours de Droit des contrats la veille d’un partiel). Petit problème, Mike ne possède aucun diplôme de droit, et encore moins d’Harvard, la seule école où recrute PSL. Harvey aime bien transgresser les règles donc il embarque Mike avec lui.

À partir de là commence la nouvelle vie de Mike, qui devient l’associé d’Harvey. Ensemble ils vont gagner des dossiers, signer de nouveaux clients mais surtout se faire une compétition pour être celui qui placera le plus de références cinématographiques possibles. Tout n’est pas rose cependant puisque le secret de Mike se doit d’être tenu secret, même si en cinquième saison il est aussi connu que celui d’Oliver Queen (je ne sais pas si cette dernière info fonctionne toujours comme un spoiler). En plus d’être des buddies de compétition, les deux hommes se vouent un respect énorme : Mike ne remerciera jamais assez Harvey de lui avoir donné une chance de faire quelque chose qui compte vraiment, alors qu’Harvey appréciera continuellement la faculté de Mike à apporter une nouvelle paire d’yeux sur chaque affaire qu’ils ont à traiter.

L’élève et le maître ne sont plus simplement des amis, ils sont devenus des bros. La saison 5 leur fait faire un long chemin personnel, chacun de leur côté.  À la fin de la première partie de cette dernière, les deux se retrouvent séparés, mais néanmoins ensemble, dans les rues de Vancouver New York.

 

La petite anecdote : Suits aime bien caster des gens proches de ses deux têtes d’affiche. Que ce soit le père de Gabriel Macht, la femme de Gabriel Macht ou encore la copine de Patrick J. Adams – Troian Bellisario pour les curieux –, la série ne chôme pas pour chouchouter ses deux avocats préférés. Et comme d’habitude, c’est Louis qui se retrouve le bec dans l’eau…

La bromance qui aurait pu être à la place : Neal Caffrey et Peter Burke (White Collar)

 

 

La bromance improbable : John Casey et Morgan Grimes (Chuck)

 

Casey et Morgan, fusils à la main.


Dans la vie, on peut dire que les opposés s’attirent. Tu ne sais pas pourquoi, mais le gentil homme-enfant avec une serpillère sur la tête va se révéler plus précieux que tu ne l’avais imaginé au départ. Il te tapera sur les nerfs, certes. Il aura des périodes de complète stupidité, évidemment. Sauf que tu ne peux pas t’imaginer ne pas venir à sa rescousse, le jour où il aura encore décidé de mettre son sexe dans le grille-pain.

Chuck n’est pas allé jusque-là entre Morgan et Casey. Sans doute parce que ce n’était pas vraiment approprié pour un network. Quoiqu’il en soit, ces deux-là possèdent une amitié bien improbable comme on les aime. Morgan parle beaucoup, souhaite n’avoir aucune responsabilité dans toute sa vie et passe son temps à s’écraser devant la terrible population du Buy-More de Burbank. Casey s’exprime quasi exclusivement en grognements, sert son pays (et Ronald Reagan) à n’importe quel coût et passe son temps libre à vouloir écraser les vermines du Buy-More de Burbank.

Forcés de travailler ensemble, leur amitié en devenir va tâtonner, les tentatives de rapprochement du gentil Morgan étant tuées dans l’œuf par un grognement viril. Petit à petit Casey va s’adoucir mais Morgan va également grandir et prouver sa valeur aux yeux de celui qu’il considère comme son meilleur ami, excepté Chuck bien sûr.

Leur relation va passer un nouveau cap avec l’arrivée de la fille de John, Alex. Morgan et elle commencent à flirter, au grand déplaisir de Casey. Après de longues réflexions et une discussion avec son beau-père Big Mike, Morgan décide de sauter dans le vide et d’entamer une relation avec Alex. John n’est pas content et utilise tout son corps pour intimider Morgan, qui cèdera rapidement. Néanmoins après un acte héroïque du petit barbu, Casey accepte leur relation tout en précisant bien à Morgan que si, par mégarde, il brisait le cœur de sa fille, Casey lui briserait tout son être.

Les deux ne vont pas s’arrêter là, vivant même ensemble pendant un bout de temps, à tel point qu’ils forment très vite un petit couple tout mignon. Comme celui que je forme avec mon meilleur ami, mais cela ne noooooouuuuus... regarde pas. Chacun bénéficie de la présence de l’autre, Morgan continuant son chemin vers l’âge adulte et Casey son chemin vers la découverte de ses propres sentiments. Cela donne lieu à de très drôles, mais aussi touchants, moments de télévision. Et même la – brève – transformation de Morgan en crétin de première ne changera pas leur relation, une des plus sympathiques qu’il m’ait été donné de voir. En même temps, Chuck est une série géniale, mais ceci est un autre débat.

 

La petite anecdote : vers la fin de Chuck, ce sera Morgan qui s’opposera le plus à Casey. Bravant la différence de taille, de muscles et d’encore un million d’autres choses, notre petit barbu remettra les idées en place du grand grognon une bonne dizaine de fois. Pour notre plus grand plaisir.

La bromance qui aurait pu être à la place : Michael Cordero et Rogelio de la Vega (Jane the Virgin)

 

 

La bromance fusionnelle : Troy et Abed (Community)

 

Troy et Abed lors de leur émission, Troy and Abed in the morning

 

Bon évidemment on peut aussi dire que qui se ressemble s’assemble. C’est bien foutu la vie niveau contradictions. Donc je disais. Des fois tu trouves ta moitié, ton bro for life. 4 eva. Certes Eva n’a rien à voir là-dedans, mais ce n’est pas le sujet. Tu t’entends bien certes, mais cela va beaucoup plus loin. Vous devenez étrangement co-dépendants et personne ne vous comprend, vous et vos rituels bizarres. Peu vous chaut puisque tout ce qui compte, c’est que votre pote soit là, avec vous, en train de préparer votre costume de couple pour la prochaine soirée déguisée.

Troy et Abed de Community appartiennent à cette catégorie. Celle de la bromance à laquelle pas un pécore ne pige un truc. Troy et Abed possèdent une amitié qui est tout bonnement indescriptible, comme de nombreuses facettes de la série dans laquelle ils opèrent. Ils sont dans leur propre monde, complètement déconnectés de ce qui se passe autour d’eux. Bien entendu ils ont chacun leur lot de relations compliquées au sein de ce beau foutoir qu'est le groupe d’étude. Qui, par ailleurs, est devenu bien plus au bout de six saisons – et peut-être un film.

Ils ne se complètent pas, ils sont trop semblables pour cela. Au contraire ils accentuent la folie douce de l’autre. Ils fusionnent, à tel point qu’ils deviennent indissociables. Ils possèdent certes des traits de caractères bien différents, mais ils se retrouvent là où cela compte : dans leurs passions, dans leurs concepts et dans leurs délires. C’est notamment à travers leur amitié que les deux hommes vont progressivement sortir de leur coquille respective. Troy va révéler ses nombreuses insécurités tandis qu’Abed va apprendre quelques codes de socialisation. Ils sont toujours là l’un pour l’autre et ont perpétué de tels moments d’émotion et de rires, qu’il a été terrible de voir Troy partir sur un bateau avec LeVar Burton. Dans la fine ligne qui existe entre Community et la réalité, à la fois le groupe et nous-mêmes téléspectateurs avons remarqué au combien Troy et Abed étaient indissociables, jusqu’à ne devenir qu’une seule entité. C’était Troy et Abed. Non pas Troy… et Abed. Bon ce serait beaucoup plus clair à l’oral mais je me comprends. Le départ de Troy n’a pas uniquement laissé un vide dans le cœur d’Abed et de tout le groupe. Il a également laissé un trou béant au sein des nôtres.

En espérant maintenant que le dernier chapitre de la prophétie – #andamovie – ramène Troy de son voyage, pour un dernier au revoir à une amitié dont le feu ne brûlera jamais.

 

Troy et Abed, faisant leur fameux handshake

 

La petite anecdote : les deux choses qui caractérisent le plus Troy et Abed sont : leur handshake caractéristique et leur fameux jingle « Troy and Abed in the morniiiiiiiiiiiiiiiiing ». Lors d’un même épisode – Cooperative Polyography pour les curieux –, on apprend que Troy a copié l’idée du handshake sur une vidéo Youtube et que pour l’enterrement de Pierce, les deux amis ont changé leur jingle qui donne : « Troy and Abed are in mourniiiiiiiiiiiiiiiiing » (Troy et Abed sont en deuil).

La bromance qui aurait pu être à la place :  JD et Turk (Scrubs)

 

Et vous, quelles sont vos bromances favorites ?

L'auteur

Commentaires

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MembreSupprime2
Bon article, par contre, pas terrible le spoil sur Suits... (le nom du cabinet d'avocat qui nous dévoile comment il se retrouve en saison 5)

Avatar RasAlGhul
RasAlGhul
Ça fait trois articles que je fais là-dessus, trois fois que je met qu'il y a des spoilers. Ça a toujours été comme ça :) Et ce n'est même pas en saison 5 que le spoil arrive d'ailleurs.

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MembreSupprime2
Ah oui tiens, j'avais pas fait gaffe à cette ligne... Bon bah j'ai rien dit... ^^'

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MembreSupprime2
A part "bon article". (désolé du double post)

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