On va pas se mentir, cette année 2016 rime davantage avec malaise balaise qu’avec aise. Faut dire qu’on s’en est tapé, des évènements pourris : entre les décès du début d'année, portant le funeste sceau de Michel, les trucs politiques qui nous font dire que rien n’a changé depuis "Lettre à la République" et le diptyque de la mort Truth Be Told/Shadowhunters, on a bien mangé.
Notre démocratie n'est-elle qu'illusion ?
Du coup, les rêveurs se prennent à rêver d’un autre monde (où la Terre serait roooooonde, et la Lune serait si bloooooonde, et la vie serait fécoooooonde). Et les rêveurs motivés souhaitent changer les codes du monde dans lequel ils vivent. Si votre dada c’est l’informatique, si vous pensez qu'Apple n'est qu'un ramassis de gros glandus bouffeurs de fric et si jamais vous savez pas trop quoi faire pour modifier le paradigme existant, partez à l’abordage d’une des séries les plus exigeantes de l’année : j’ai nommé Dead of Summer ! Non je plaisante, je parle bien sûr de Mr. Robot, qui débute ce lundi sur France 2.
KÉKECÉ QUE ÇA MA BONNE DAME ?
Mr. Robot est une série créée par Sam Esmail. Elle est diffusée sur USA Network, la chaîne qui nous habituait à des dramas légers, sous l’égide de « Characters Welcome », sa célèbre devise. Pour vous donner quelques exemples, c’était la chaîne de Burn Notice, Covert Affairs et White Collar, mais aussi celle de Suits. On ne s’attendait pas forcément à ce changement de ton de la part de ce network, mais force est de constater que le progressif changement de peau a largement gagné en crédibilité avec la qualité et la complexité de sa nouvelle série phare.
DE QUOI ÇA PARLE ?
Mr. Robot nous conte la vie d’Elliot, interprété avec brio par Rami Malek, un jeune homme en proie à de fortes crises d’anxiété sociale. Il penche souvent vers la paranoïa et s’adresse à nous téléspectateurs, pensant que nous sommes ses amis. Hacker talentueux, il rend une justice nocturne par Internet, démasquant des personnes peu recommandables à l’aide de son ordinateur. Le jour, il travaille pour AllSafe Security (légèrement ironique comme nom, mais vous verrez que ces derniers ont une signification toute particulière dans la série) en tant qu’ingénieur en sécurité informatique, accompagné de son ami d’enfance Angela (Portia Doubleday).
Un tête à tête enflammé entre Elliot et Mr. Robot.
Il va par la suite rencontrer l’énigmatique Mr. Robot (Christian Slater), qui va tenter de l’embaucher en tant que hacker pour Fsociety, un groupe d’hacktivistes tentant de renverser E Corp. Surnommée Evil Corp par Elliot, cette dernière est un conglomérat d’entreprises qui domine le monde. Au sein d'Evil Corp se trouve Tyrell Wellick (Martin Wallström), un jeune et ambitieux cadre qui rêve de prendre le pouvoir, et auquel va s'opposer Elliot.
POURQUOI C’EST TROP BIIIIIIIEN ?
Sans verser dans le fanatisme, la première saison de Mr. Robot se révèle de grande qualité, si on arrive toutefois à pénétrer dans l‘univers très complexe que nous propose Sam Esmail. Le travail de caméra est fabuleux, nous plongeant directement dans une ambiance oppressante, comme si l’on était dans la tête du personnage principal. La série réussit en outre à délivrer une critique pertinente de la société d’aujourd’hui, sans jamais tomber dans la facilité ou le manichéisme. Rami Malek est simplement extraordinaire en Elliot, et il réussit à porter sur ses épaules toute l’intrigue de cette première saison. Si vous êtes un féru d’informatique, la série réussit à décrire cet univers de façon très réaliste, à dix mille lieues de ce que l’on voit d’habitude dans les autres séries. Et puis, faut quand même le préciser, l'intrigue de la première saison est franchement bien ficelée.
Allez viens voir ma série qu'elle est belle ma série.
Sombre, complexe, fascinante, oppressante et dérangeante, Mr. Robot vous mettra une bonne claque dans la figure. Si vous accrochez au concept et à l’univers, vous ne regretterez pas d’avoir tenté l’aventure. Alors branchez France 2 ce soir, et rejoignez Fsociety ! Le monde ne va pas changer tout seul !