C'est clair que la plupart des intrigues étaient quand même plus passionantes que dans l'épisode précédent...

Bon, après, les personnages ne sont absolument pas attachants donc on se contente de suivre bêtement l'histoire sans trop s'impliquer...

Ascension a su tirer parti de son grand retournement de table de la fin du pilot pour enrichir son récit. Le background sur la partie terrestre notamment, est forcément développé et se révèle tout aussi intéressant et encore plus original que si la série n'avait été qu'un journal racontant l'histoire d'un voyage interstellaire comme cela a déjà été fait 100 fois dans nos oeuvres audiovisuelles...

Il y a quelques incohérences dûes au cliff - étant donné que ce dernier restreint l'Univers SF à quelque chose de terrien, il faut considérer les moyens que nous avons aujourd'hui. Et même avec un petit effort imaginatif pour essayer d'expliquer certaines choes et peut-être considérer que Harris Enzmann a plus de moyens qu'on ne le pense... eh bien il reste certaines zones d'ombres, notamment le fait que les passsagers et mécaniciens à bord ne se rendent pas compte une seule seconde qu'il n'y a aucun moteurs en marche. Je suis sûr qu'on peut trouver quelques explications possibles mais bon, limite quoi.

Reste que la série s'en est sortie vraiment bien avec l'alternance entre les scènes à l'intérieur et à l'extérieur du vaisseau. On voit bien qu'elle a été pensée de base pour ce scénario et que ce n'est pas un élément rajouté en fin de conception. L'introduction de l'enquêtrice qui vient fouiner dans le projet Ascension est une bouffée d'air frais vu qu'elle joue le rôle du spectateur. Ce qui devient l'occasion de multiplier les intrigues : des secrets que le grand patron nous cache, comme son intérêt pour une fillette à bord du vaisseau (complètement flippante celle-là) qui sait à propos du 11 Septembre ou de Kennedy quand elle est censée ne rien savoir, un complot internationnal qui n'est pas passé si inaperçu sur Terre, un agent dormant infiltré dans le vaisseau et veillant à ce que tous les événements depuis 51 ans soient étouffés... Les scènes s'enchaînent à une vitesse, les rebondissements ne sont pas des grandes baffes mais servent tous l'avancée de l'intrigue.

Par rapport à la première partie, la tension est réellement palpable tout au long de l'épisode, car la série insiste sur la dimension gargantuesque du projet : j'ai retenu mon souffle en même temps que les personnages dans l'entrepôt quand un membre de l'équipage s'est approché de la zone "faible" du vaisseau, zone qui laisse transparaître les bruits, ce qui peut donc anéantir tout le projet si le passager découvrait la vérité... Je l'ai déjà mentionné, mais la scène de la gamine qui déverse son lait devant la caméra m'a vraiment perturbé. Et la réaction complètement imprévisible de Harris Enzmann derrière (en gros : elle est au courant, "ça marche !" marche ? quoi donc, ils font des expériences sur les humains en plus ?) encore plus. Bref, plusieurs passages stressants et surtout on sent l'importance juste colossale du projet, ce qui rend vraiment une atmosphère pesante.

A ce titre les problèmes moraux que le projet soulève commencent forcément à être évoqués, par l'enquêtrice notamment. Cela annonce peut-être, avec cette histoire d'expérienmentation sur des humains et la fillette, quelque chose d'encore assez différent pour la troisième partie. Une troisième partie qui a quand même beaucoup de choses à boucler, particulièrement chez les passagers d'Ascension...

Car non, je ne vois toujours pas l'utilité de savoir que le chef couche avec l'employée de sa femme qui elle, le trompe avec le patron de son mari. Non, vraiment pas. Ces scènes restent minoritaires mais elles sont sans aucun intérêt à part nous faire matter des (certes, très jolies) fesses. Pour le coup, non seulement l'intrigue n'avance pas (bon, sauf quand ça concerne le meurtre ou les liens avec le monde réel comme le black dans le Pont 23 ou la fillette) mais en plus il n'y a plus aucun enjeu, je ne ressens pas de tension, ce qui est sans doute la cause de mon désintérêt pour les personnages (voire la conséquence aussi, vu que l'un entraîne inexorablement l'autre).

Le deuxième chapitre d'Ascension a donc réussi à tenir le pari que le cliffhanger monumental du précédent épisode avait tenu. Si l'épisode perd au total 20 bonnes minutes dans des scènes entre personnages inutiles et ralentissant l'intrigue, le reste de l'heure est toujours aussi divertissant : la série a gagné par ce changement de direction en tension, en suspens et en originalité. La pire chose qui pourrait arriver pour la troisième partie maintenant, ce serait des réponses prévisibles. J'espère donc être surpris, et que la série prenne des risques.