Dispatches from Elsewhere
Les Envoyés d'ailleurs
Un groupe de gens ordinaires tombe sur un puzzle dissimulé sous le voile de la vie quotidienne. Tous vont être amenés à découvrir que le mystère remonte bien plus loin et plus en profondeur que tout ce qu'ils auraient pu imaginer...
En cours | Américaine | 45 minutes |
Drama, Mystery, Suspense | AMC | 2020 |
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Avis sur l'épisode 1.07
Liste des épisodes
Episode 1.01
Peter
Episode 1.02
Simone
Episode 1.03
Janice
Episode 1.04
Fredwynn
Episode 1.05
Clara
Episode 1.06
Tous
Episode 1.07
La grotte de Kelpius
Episode 1.08
Lee
Episode 1.09
La Créatrice
Episode 1.10
Le Garçon
Le réel comme une complétification de l'espace des "conscients"
Et voilà, toujours seul dans un parcours avec moi-même au sein d'une des séries les plus intéressantes de cette année... oh non, pas de regrets, l'humanité comme dans The Grid, suit des courants qui ne les mène que rarement à une singularité. Pourtant, l'effet de groupe est l'un des plus grands vecteurs de faux semblants qui soit, celle où l'appartenance au groupe génère plus de récompense que le fait d'accomplir ses propres rêves. A la fin, la musique s'arrête, le rideau tombe, les fils deviennent visibles et l'illusion s'efface pour ne laisser que tristesse et ennui, des corps cherchant les restes du souffle de cette expérience collective éteinte.
Peut-être est-ce ma raison d'être ici. Désolé, c'est une partie incompréhensible ou confuse, mais certains comme CAD m'avait reproché de ne jamais dire vraiment ce que j'avais sur le coeur, de ne pas assez me montrer retord ou cynique dans mes avis. Mais mon problème est qu'avec les bonnes séries, je vis le voyage de manière trop personnel, je n'ai pas d'autres arguments que les mots du ressenti, la mémoire des instants où j'ai été touché ou blessé. Et j'adore le chemin que cet épisode a pris, même si la rencontre avec l'architecte est un peu téléphoné, j'aime le fait d'avoir ramené le récit sur la solution la plus crédible, celle de l'expérience sociale et des questionnements qu'elle entraîne.
Car la fin d'une oeuvre est toujours décevante, nous obligeant à déchirer le rideau et à prendre cette sensation particulière, ce trouble de l'instant qui s'avère être impossible à garder. Dispatches of Elsewhere parle simplement de notre lutte interne entre l'idéologie et le matérialisme, de l'effort de volonté nécessaire à l'être humain pour garder son équilibre entre les deux et ne pas sombrer. Car face à la réalité, ce sont nos névroses qui réapparaissent, tandis que la lumière se rallume et nous retransforme en les comédiens d'une pièce dont nous ne parvenons pas à contrôler pleinement la progression.
Voir Jason Segel chanter aussi faux avec autant de conviction et de sincérité m'a convaincu que la série était bien plus que ce que j'imaginais au début, qu'elle essayait d'atteindre à l'universel débat sur la quête du bonheur, seule moyen d'échapper à la certitude de la mort. L'imperfection originelle, l'incapacité du vivant à se maintenir, la peur de se renier soi-même, la culpabilité comme un moteur de la création, comme si l'art lui-même avait deux visages : le bruit de l'expérience sociale et le chuchotement d'un message intime chuchoté par celui qui désire être entendu par ceux qui tendent l'oreille.
C'est pour cela qu'il est difficile de critiquer, de donner un avis sans hurler trop fort ou parler trop bas : comme Clara, je suis enfermé dans une petite pièce à frapper ses mots dans le seul but de partager mon utopie : celle où les séries ne se consomment pas, mais se vivent comme une expérience aussi solitaire que collective. Ou le chuchotement de nos propres faiblesses et de la passion n'est pas couvert par les hurlements d'une foule qui juge, dévore et perd de vue le message pour ne penser qu'à ce qu'elle peut tirer de ce temps perdu. Et à la fin, le silence d'un Dieu inexistant, d'un monde où la finalité n'existe pas, d'un visage défait qui comprend que la nature irréversible d'une erreur et le choix brutal qui en résulte.