Meme si je ressens aussi une certaine frustration devant la fin de la série, j'avais déjà capté que ça serait le cas durant l'épisode 3 notamment. Du coup, je my étais preparé, et ça passe plutôt bien. D'ailleurs, j'étais même agréablement surpris et content que Roscoe ait droit, contrairement au protagoniste (ce qui était évident), à une forme de happy end.

Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est l'horreur absolue de la situation avec la mère de Ritchie. Ce qui est très fort et très malin, pour retranscrire la maladresse générale et malsaine de l'époque, l'incompréhension, le jugement qui ne sait pas trouver sa place malgré l'amour présent. La froideur avec laquelle la mort de Ritchie nous est amenée est tristement cathartique. Rarement un silence n'aura été aussi pesant et justifié. La réaction de Jill est ultra longue, mais je crois que j'étais dans le même état qu'elle. Sa réponse à la mère est assez incroyable également, et permet de pointer du doigt les vrais coupables, malgré eux, de tous les drames qui ont eu lieu à l'époque.

Même avant ça, toute la scène de l'arrivée des parents à l'hôpital est faite avec une succession de plans séquences suivant la mère dans des propos incohérents, un cocktail d'émotion et d'injustice donnée et subie (l'autre mère qui la tacle), avec des plans longs et chaotiques. Ce passage vient complètement bouleverser la dynamique et le montage centré sur un groupe d'amis et un personnel médical bienveillant, le début d'épisode étant en effet très positif et virevoltant avec plus de légèreté sur la maladie que le reste de la série, car le personnage/la société comprenne déjà mieux et admette son existence.

C'est inattendu de faire un tel focus sur une ambiance aussi négative, mais une très bonne traduction de l'état de surprise des personnages de la tournure des choses.

Tout cet épisode est donc vraiment formidable pour plonger le spectateur dans la peau des personnages.

Et même si la rapidité avec laquelle tout s'enchaîne laisse moins de place à l'émotion que prévu pour Ritchie, je me suis surpris à être extrêmement ému pour la toute dernière scène (qu'on comprend être la dernière), avec Jill et un inconnu.

Une mini-série marquante et très forte avec un dernier duo d'épisodes vraiment géniaux !

Je suis un peu emmerdée. Parce que j'ai bien aimé l'épisode, mais pas autant que je l'aurais voulu. J'aurais souhaité qu'on ne se concentre pas sur Ritchie, ou du moins, pas autant de temps, et qu'on parle davantage de Jill, qui est pour moi le personnage central de la série. Sa scène de fin est magnifique, et voir comment sa relation avec ses amis a pu transformer sa vie aurait à la fois été un bon épilogue et un message d'espoir pour la suite.

Là, j'ai une sensation assez amère d'inachevé et de frustration. Car j'imagine que moi aussi, j'aurais aimé être avec Ritchie cet après-midi là. Même dans le discours de sa mère, tout semble terne et éteint.

It's a sin est une très bonne mini-série, mais elle aurait mérité quelques épisodes de plus pour développer davantage certains axes.

On a souvent reproché à RTD son sentimentalisme un peu grossier, notamment dans les derniers instants de son run sur Doctor Who qui se complaisait un peu dans des adieux superfétatoires. Rien de tout cela ici, les adieux promis n'ont pas lieu, et personne ne ressort satisfait ou grandi de cette fin. Car, comme le prédisait l'épisode précédent, la fin ne peut pas toujours s'inscrire dans les codes de la dramaturgie, elle échappe même bien souvent à ses protagonistes. Ritchie s'éteint donc dans cette maison dont il a toujours cherché à s'échapper, privé des siens, si ce n'est d'une mère qui refuse de voir réellement son fils. Le portrait des parents est saisissant de justesse dans sa volonté d'échapper aux clichés habituels du genre (la mère est finalement moins compréhensive que le père sur la maladie de son fils, alors que les épisodes précédents nous prédisait l'inverse) grâce aussi à la superbe interprétation de Keeley Hawes et Shaun Dooley.

Mais It's a sin n'est pas que l'histoire de Ritchie, c'est surtout celle de Jill, non dans sa vie intime (dont on ne saura finalement rien) mais dans ce qu'elle incarne en cette période de crise. Une figure bienveillante, qui aura accompagné, écouté, combattu, sans jamais tirer la couverture à soi. Lydia West est particulièrement lumineuse au sein du superbe casting de la série, et on quitte son personnage avec un pincement au coeur, refusant de la quitter alors que l'Histoire, elle, continue. Mais sans doute est-ce la preuve que la série a réussi son pari, et qu'elle est plus que jamais d'actualité en nous prouvant la valeur de chaque vie humaine en temps de crise.