Un final qui sonne un petit peu comme un coup d'épée dans l'eau.

Il avait tout pour être épique, mais il est resté plutôt sage et assez prévisible. Finalement, on prend les mêmes et on recommence. C'est un peu frustrant d'ailleurs, de ne pas savoir ce qu'il va advenir de l'ensemble des protagonistes (particulièrement Lenny, en ce qui me concerne). On imagine qu'ils ne vont jamais se rencontrer, mais qui sait ?...

Il y'a un petit côté Twin Peaks dans ce final (j'ai la permission de Nick de faire la comparaison, donc je me lâche). Ce discours de début d'épisode résonne comme "is it the future ? Or is it the past ?". Tout au long de l'heure, les allers/retours ne s'arrêtent jamais.

Je retiendrai de Legion une série particulièrement créative et originale. Il est parfois difficile de tout comprendre (principalement au début de la série), mais s'accrocher vaut le coup. Les personnages sont diablement bien castés et l'ambiance si particulière du show va me manquer.

Pour une série aussi créative, aussi innovante, avoir une fin comme cela, aussi prévisible et aussi bête, forcément c'est super décevant. Cela reste tout de même dans la tonalité et la cohérence de cette dernière saison. Mais quand même, quand on prend du recul et on regarde le potentiel de ce qui aurait pu être fait et le niveau de la première saison, c'est un peu triste.

Il est tout de même intéressant de constater qu'au final, le vrai héros de la série c'était peut-être Farouk, avec un arc en 3 parties : Rise en saison 1, Fall en saison 2 et Rédemption en saison 3. Si on apprécie la série par ce biais, la série prend une cohérence intéressante. Car sinon, c'est plus compliqué. Noah Hawley choisit la solution de la facilité où personne n'est vraiment méchant et où toute la timeline de la série (et donc la série elle-même en fait) est effacée. Cela peut-être le prequel même au comics (mais David reste possédé par le terroriste Karami dans la bd) ou un prequel au MCU (si ils décident de l'y ajouter). Noah a manqué d'une grande idée cette saison, là où la saison 2 avait été sauvé par "En fait David est méchant". Du coup, tout le reste apparait comme des raccourcies scénaristiques béants : Kerry qui peut tuer les Time Eaters (alors qu'ils sont décrits comme imbutable en début de saison), Syd qui simili-pardonne David de l'avoir violé, Carry qui guérie magiquement et surtout ce magnifique Deux Ex Machina sur Switch qui m'a laissé assez pantois. La série fait en fait une boucle en reprenant la chanson des The Who qui ouvrait le pilot et en ajoutant un ultime carton à la fin du générique : "Press button to start again"

Tout est en fait contenu dans le carton du début : “This is the end. Then, the beginning. Then, the end. What it all means is not for us to know. It is for history to decide.” Quel sera en définitive le leg de cette série ? On peut estimer d'un côté que la place créative accordée par FX à Hawley a été très grande et que, dans un monde où les majors vampirises tout projet qui sort de l'ordinaire (Marvel ayant annulé une série sur Dr Doom par Hawley lui-même), ce fut salutaire. On peut estimer aussi qu'il y avait largement de la marge pour aller plus loin, plus vite et plus fort et que Hawley avec sa solution de remise à zéro n'a finalement fait qu'embrasser une solution assez maintstream.

Alors oui, seule l'Histoire jugera.