Là, aucun reproche n'est possible, juste que c'est très ambitieux de faire un season final à 3 épisodes de la fin. Du contenu, du fun malgré le tragique du plan de Lucifer et surtout une série qui sort totalement de sa routine, dépasse les règles et sort de sa ligne.

Lucifer a beau être un simple cop show à peine respectable pour certains, elle est pour ses spectateurs une série qui a bien plus à voir avec des formats comme White Collar ou House. A savoir des récits d'enquêtes esquissés qui peine à contenir un personnage principal qui n'a de cesse de réclamer son émancipation. Mais là où les deux séries précédentes n'osaient que raremment sortir du cadre, Lucifer ose briser son propre héros et lui donner une nouvelle profondeur en le confrontant à ce qu'il est.

Pour la detective, le challenge aussi sera de taille, car ce n'est plus une simple enquête à résoudre, mais la difficulté de prouver que l'homme a son libre arbitre dans un monde avec Dieu.

Lucifer dépasse clairement le champ du divertissement lors de la scène qui réunit Lucifer, Uriel et la Mère, un instant incroyable, peut être le plus fort que j'ai vu cette année avec la mort de la mère dans Smalltown. Le personnage de la mère change brutalement de ton en s'humanisant, en montrant que face à la mort, les créatures célestes eux aussi ont des déchirures, des souffrances et de la colère envers un Dieu cruel et méprisant.

Si je ne crois évidemment pas aux contes de fées pour faible d'esprit qu'est l'existence d'un Dieu ethéré et tout puissant, je peux adhérer à Lucifer, une série qui incarne la nouveauté d'une société humaine qui n'a plus peur du Père. C'est la leçon que Lucifer a reçu, celle qu'il ne pourra vivre sans se confronter avant tout au responsable et de prendre enfin son envol.

Lucifer casse les règles, se montre d'une sincérité remarquable, confirme son choix de la violence froide et psychologique au détriment du gore et montre qu'elle a parfaitement conscience de ce qu'elle est.

Et devant cette soif d'être plus, je dis amen à l'émancipation, évidemment. Un petit miracle dans le monde si formaté des séries US.