Le destin et le capitalisme sont inéluctuables.

Justin Rolland et Dan Harmon le savent bien. Ils ont signé ce fameux contrat de 80 épisodes qui les poussent dans une fuite en avant sans fin et à une absence totale d'évolution. En vérité, pour les créateurs d'une série animée, ce deal est le saint graal. Cela périnise la série sur le long terme, mais ça tue petit à petit la créativité (même si ça ramène un tas de guests vocaux). Et ce n'est pas les Simpsons ou Family Guy qui diront le contraire. Il est très clair que Harmon et peut-être Rolland (qui m'est moins familier) sont très emmerdés par cette remise à zéro constante du show. Je pense d'ailleurs sur la longueur que cela ne peut que mal se terminer. Amusant de voir que la scène post-générique du dernier épisode de Community sur le jeu de société en vente, est devenue une réalité tangible pour Harmon, qui doit désormais produire un show... pour vendre des produits dérivés.

Difficile de savoir comment tout cela va se terminer, tant la série semble même répondre aux critiques (le test de Bechdel) et aux fantasmes (il y a notamment cette scène qui pourrait être la fin du show avec Rick et Morty contre l'ensemble de leurs ennemis) qu'on pourrait lui adresser. Et autant j'ai beaucoup aimé l'épisode, autant la série ne m'a jamais paru aussi triste, vide de sens, de directions et d'avenir viable.

C'est un peu comme si Roiland et Harmon avaient super mal pris les critiques de la première partie de la saison 4 et, pas contents, avaient voulu se venger sur leurs fans. En effet, on est dans la parodie de la mise en abyme du fan-service méta auto-référenciée. Ah, les spectateurs voulaient du fil rouge, le retour d'Evil Morty et des épisodes plus complexes ? Ils vont être servis. Jusqu'à l'indigestion. Pour son retour, R&M revient avec un épisode sans queue, ni tête qui part dans tous les sens, mais sans en avoir (de sens), une histoire écrite par deux sales gamins probablement défoncés et qui prennent plaisir à faire n’importe quoi, à ne rien respecter (la partie sur le test de Beschdel), c'est de la surenchère de la surenchère pour dire de faire de la surenchère de la surenchère. Mais au final, cela donne un épisode amusant et sympathiquement fou.

Vide, mais fun.