Pfiou... Ça y'est, j'ai réussi à terminer cette laborieuse saison 2 de True Detective ! Il a vraiment fallu que je me fasse violence pour le lancer (surtout en voyant qu'il durait 1h30) !

Pour la 1ère moitié (que j'ai vue en 2 fois) d'épisode, je n'ai pas été intéressé plus que ça, l'intrigue m'intéressant toujours aussi peu. Mais je dois avouer qu'avec la 2ème moitié (que j'ai regardée à part de la 1ère), ça allait beaucoup mieux. L'action y étant beaucoup plus développée que l'intrigue elle-même...

Au final, tout ce que j'ai aimé dans cet épisode, c'est Velcoro et sa relation avec son fils ainsi que Vince Vaughn et sa femme. Ça tombe bien, c'est sur eux que se centrait cette 2ème moitié d'épisode !

Les destins tragiques des 2 personnages m'ont assez touchés (surtout le "Message non envoyé" bien glaçant comme il faut). Et n'ayant pas suivi l'intrigue par manque d'intérêt, je vais peut-être dire des conneries mais j'ai aussi trouvé ça bien glaçant le fait que l'entreprise verreuse ayant construit l'autoroute ait donné son nom à Woodrough alors que cette entreprise était, il me semble hein, celle que nos héros combattaient...

Dommage que ce côté tragique n'ait pas été utilisé sur le final de la saison 1 qui aurait vraiment été énorme à ce moment-là...

Au final, cette saison 2 de True Detective est un quasi-fiasco. La faute à une banale intrigue de corruption sans intérêt qui, en plus, occupait bien plus de temps d'écran que l'affaire de la saison 1, laissant donc peu de temps aux personnages pour se développer.

Rachel McAdams n'a quasiment eu le droit à rien (à part à une vague relation avec son père gourou et encore plus vague avec sa soeur).

Vince Vaughn avait son personnage développé grâce à l'intrigue elle-même mais comme cette intrigue était peu intéressante... Heureusement qu'il y avait sa femme pour sauver certaines de ses scènes...

L'intrigue de Taylor Kitsch était sans grand intérêt, je me rappelle même pas de ce qu'il a fait, en fait... (dommage, j'aime bien cet acteur)

Reste alors Colin Farrell qui était le personnage le plus intéressant, notamment dans sa relation avec son fils (faudra par contre que l'on m'explique, n'étant pas expert en génétique, pourquoi il était roux alors qu'on nous apprend à la toute fin que sa paternité était sûre à 99,99%...). Mais bon, à nouveau, comme l'intrigue occupait 75% du temps...

Reste ensuite la réalisation toujours très bonne, surtout dans ses transitions plan-larges sur les paysages, même si on n'est pas au niveau de celle de Cary Joji Fukunaga, et enfin la musique avec le générique d'intro que j'ai appris à apprécier (même si j'adorais bien bien plus celle de la saison 1), ainsi que les petites interventions de la chanteuse dans le bar vraiment très bonnes (si on aime la musique déprimante, ce qui est mon cas, bien sûr... ^^)

J'attend la saison 3 (s'il y en a une) au tournant mais si les critiques sont aussi négatives que pour cette saison, il est peu probable que je la visionne...

Moi qui avais trouvé la fin de la première saison pas assez amère et trop "heureuse", ils se sont bien bien rattrapés avec celle-là.

Non seulement, 98% des personnages crèvent, mais ils n'arrivent même pas à emmener les méchants avec eux. C'est ça qui m'a le plus touchée je crois : voir ces deux personnages mourir (les scènes dans le désert sont juste waouh), et voir que Tony Chessani devient Maire. Le pire du pire du pire. Autant je sentais qu'ils ne s'en sortiraient pas tous, autant je pensais pas que le cynisme et le pessimisme seraient poussés aussi loin.

La toute première scène de cet épisode qui dure tout de même 1h30 était très belle, magnifiquement réalisée avec une intensité dans le jeu des acteurs qui ne m'était pas apparue jusqu'ici. Ensuite, de la tension, des questionnements ("comment vont-ils les faire finir, ces personnages torturés ?"), des révélations, en somme tout ce que l'on peut attendre d'un bon final.

L'alternance entre les scènes dans le désert, dans les bois et sur l'eau était parfaitement maîtrisée. La mort de Velcoro était la plus prévisible, mais dure à accepter quand même. Et en plus, son putain de message ne s'envoie pas ! Celle qui m'a le plus frappée, c'est celle de Frank. Splendide, vraiment. D'une cohérence parfaite par rapport au personnage. Ces deux là seront retombés dans leurs travers pour sauver le peu qu'ils avaient à sauver, sans grand succès. Velcoro meurt en fugitif, Frank tout seul dans un désert. Ils n'avaient pas amorcé de véritables changements tout au long de cette saison, mais leurs derniers actes ne sont pas les meilleurs. Ils sont morts en étant eux-mêmes : Velcoro, qui a fait des choses pas bien mais qui comprend qu'il peut mourir sachant qu'Ani est en sécurité et que son fils l'aime (moment assez touchant avec son fils, comme quoi les scènes sans dialogues sont parfois les meilleures). Frank refusant de s'allonger jusqu'à la dernière seconde.

Au final, l'amertume est encore plus renforcée par le fait qu'il y a de bonnes choses : le bébé d'Ani, la paternité de Ray. Et puis, un bel hommage aux deux femmes de la série qui sont les seules à s'en sortir : à la fois protégées par leurs hommes mais par elles-mêmes également. Les dernières images au ralenti avec la magnifique musique concluent d'une "belle" manière cette saison mouvementée et mitigée, qui aura tout de même su rebondir pour son final et nous offrir quelque chose de très cohérent.

Autant on pouvait comparer les premiers épisodes à la première saison, autant maintenant qu'on a l'ensemble de la seconde, je réalise qu'elles sont très différentes. J'ai préféré la première, mais parce qu'elle ne parlait pas des mêmes choses. Au final, cette saison se joue beaucoup sur chaque personnage dans leur individualité, et non en tant qu'équipe ou duo. La notion de "True Detective" est toujours amenée, encore une fois d'une manière différente, mais elle s'attache surtout à la notion d'humanité, comme la première saison. Les thèmes et les notions sont donc toujours les mêmes, mais ils sont abordés d'une façon tellement autre que ça déstabilise au début. Si on le regarde dans ce sens, alors on se rend compte qu'il y a quand même un vrai truc derrière tout ça. Alors oui, j'ai préféré la première saison parce qu'elle m'a plus touchée par rapport à ce que je suis et à ce que je pense, mais je retourne ma veste et je dis que pour cette deuxième saison, le pari est réussi.

TD aura au moins assuré sa sortie, c'est déjà ça.

Mais quand au bout du 8ème épisode et qu'on découvre le nom du meurtrier et que je me dis "mais c'est qui lui déjà??", c'est signe qu'il y a un problème.

Sinon, je me disais aussi que c'était bizarre de voir James Frain (The Tudors ou True Blood), dans un rôle de quasi figurant depuis le début, c'est ou signe que sa carrière est en chute libre ou que le personnage va prendre de l'ampleur un moment.

Effectivement.

Et donc, même si les deux morts ne sont pas hyper surprenantes, cela permet à la série de sortir dignement, en plongeant dans le noir complet, au contraire de la saison 1 et de sa reconversion religieuse in extremis de très mauvais gout.

Un très bon final qui conclut une deuxième saison très réussie, malgré une intrigue un poil tarabiscotée. Pas de happy end cette fois, c'était prévisible, mais la sortie des personnages se fait avec un certain panache. Mention particulière à Colin Farell qui jusqu'au bout aura été captivant.

Excellent final pour une saison qui, bien qu'imparfaite, avait finalement des choses à transmettre et qui a eu le mérite de succéder à la première ayant reçu tant d'éloges, ce qui n'était pas facile.

On peut lui reprocher d'en avoir trop gardé (90 minutes en fait, c'est long mais très dense) et de ne pas en avoir laissé à la saison. Cette dernière semble avoir un cran de retard en tout : climax trop long à venir, ellipse trop longue à apparaître... Conséquences de cette extra-exposition : ce final déborde d'action. Tous les reproches que l'on pouvait faire à la saison s'envolent un par un, que ce soit les twists n'ayant pas d'impact, les personnages trop peu réalistes et humains, l'écriture trop grosse, le cadre de la Californie pas assez utilisé... Sur tous ces points ce final est exemplaire, même s'il n'est pas exempt de défauts malgré tout.

La résolution de l'enquête notamment. Du point de vue de l'enquête c'est un peu médiocre quoi, difficile vraiment d'adhérer à la fin quand on n'a pas tout saisi des 7 épisodes. Le frère sur la photo, quand Ray a un coup de génie soudain, alors que j'y avais pensé dès que j'ai vu la photo ("et c'est qui le gars à coté ?" n'importe qui devrait y penser), c'est assez décevant. Malgré tout j'aime le fait que les coupables s'en tirent assez bien.

Mis à part ça, j'ai grosso modo pris mon pied tout le long. Tout se retrouve dans cet épisode. Cela aurait pu, un peu à l'image des débuts de la saison, devenir donc bordélique. C'est au contraire un très bon final qui boucle tout ce qu'il fallait. Chaque scène a un aspect "point de non retour" assez jouissif.

Le truc de cet épiosde, c'est qu'on sait pertinemment qu'ils ne vont pas tous s'en sortir, et on sait aussi qui va y passer. Finalement, seules les femmes s'en sortent, les seules pour lesquelles on pouvait avoir le doute, tandis que Frank Seymon et Ray Velcoro rejoignent donc Paul Woodrugh et tirent leur révérence en restant les hommes qu'ils étaient jusqu'au bout, ce qui était inévitable. Le dénouement est très satisfaisant, pour chacun d'entre eux. Que ce soit la scène dans le désert ou la course de dernière espoir de Ray dans les bois, les deux séquences pour les deux amis sont parfaitement réalisées (je prends mon pied visuellement devant cette fin, et même grâce à la super bande son : https://www.youtube.com/watch?v=6WwkUxpuiBI).

Dans tout l'épisode on assiste petit à petit à leur déchéance et on les voit retourner dans leurs travers, pensant qu'ils s'en tireront quand même. Quand on a été attaché aux personnages comme cela a heureusement été le cas avec moi, les scènes deviennent très touchantes et les choix que font certains personnages nous crèvent le cœur. C'est tragique de les voir se battre alors qu'on les sait condamnés. Le fils de Ray est un bon moyen pour toucher le spectateur et ça réussit son coup.

Du coup cela me rappelle de la toute première scène de la saison, entre Ray et son fils. Je pense que d'un point de vue des personnages la saison a été exemplaire et a su très bien gérer son quatuor, les rendant très attachants(c'est dans l'intégration dans le scénario que ça gênait un peu, pour Woodrugh surtout). Par exemple la réutilisation, ou plutôt l'utilisation de cette serveuse hispanique du bar, est enfin révélée, puisqu'elle constitue un échappatoire pour Bezzerides. Ce genre de "détails" comme ça font plaisir à voir et donnent envie de revoir la saison.

D'un point de vue thématique moi qui ait plutôt apprécié la saison tout le long concernant ses messages, je suis aussi très satisfait de la "morale" de l'histoire restant très fidèle à l'esprit True Detective. Déjà on était fidèle dans son pessimiste et sa vision obscure du monde, que la saison a a peu près repris de la première saison. Elle a tout de même ajouté plusieurs couches par rapport à la saison 1 concernant tout son sujet sur la masculinité et le fait d'être un homme.

En totale opposition avec le final de la première saison de True Detective, où ils apprenaient peu de choses sur le tueur, où ils s'en sortaient et où ils reprenaient plus confiance en la vie, True Detective Saison 2 fait donc complètement l'opposé : Ani et Ray cèdent à leur désir de boucler l'affaire qui les ronge intérieurement (en plus du fait qu'ils doivent sauver leur peau), la plupart des protagonistes sont morts et la morale est également très amère.

Pour une fois je ne vais pas céder à la comparaison avec la première saison de manière générale, car je n'ai plus assez de souvenirs pour l'ensemble du pitch de la saison. Mais il est clair que sur cette fin, les deux séries nous disent des choses diamétralement opposées. On pourra dire que la saison 2 est plus cohérente avec ce qu'elle nous dit depuis le début (une ironie quand on critique l'écriture et le "bordel" général des premiers épisodes) bien que j'avais tout de même adoré la fin de la 1 aussi parce qu'elle a réussi à rendre un happy-ending surprenant et audacieux.

Est-ce qu'ils ont préféré céder à la facilité de faire dans la démesure en faisant une fin complètement aux antipodes de la saison 1, sachant que c'est l'aspect qui avait été le plus critiqué chez cette dernière ? Peut-être bien. Je pense tout de même que c'est le résultat d'une histoire très bien pensée et réfléchie dès le début pour nous faire vraiment ressentir le malheur des personnages.

"We get the world we deserve", annonçait l'affiche promotionnelle de la série. "But... we deserve a better world", conclue Ani.

Quel final monumental omg, une vraie tragédie ou le mal sort victorieux, les 15 dernières minutes sont vraiment dures a regarder, je suis trop dég pour Franck et Velcoro sérieux...

Au final cette saison 2 était monumentale, un véritable Polar a la David Fincher qui est monté en puissance tout le long des 8 épisodes et qui nous assome par son très pessimiste final... une saison qui fera date a n'en pas douter, pour moi bien meilleure que la 1ère dont je ne retiens que la scène de fusillade du 1x04 et le personnage de Rust Cohle.