Sacré épisode final. La réalisation est vraiment impeccable, c'est un peu le même genre de puissance émotionnelle et existentielle que dans The Leftovers. Tout me semble expliqué (pendant un instant j'ai quand même été énormément déçu par le "nouveau scénario" de Ford, avant de voir à la fin ce que c'était réellement...), et fait d'un belle manière. C'est clair, mais surtout c'est prenant.

Par contre, soyons honnête, je ne comprends rien aux motivations de la moitié des personnages. Toute ces tueries et suicides au nom de je ne sais quel éveil de conscience, ça me paraît être un moyen un peu trop facile pour créer de la tragédie.

Même s'il y a aussi un discours sur la souffrance qui m'intéresse beaucoup. Un discours qui m'a fait penser au film Martyrs, et au final c'est sûrement pas un hasard que la série parle aussi beaucoup de religion, notamment dans cet épisode. C'est très psychanalytique aussi, un peu comme si on appliquait la théorie Freudienne à la robotique. Je ne sais pas si c'est une invention des scénaristes où si ce genre de discours a déjà été énnoncé (par écrit ou autre ?), mais en tout cas c'est passionnant et très intelligent. Je tire mon chapeau aux créateurs si une partie vient d'eux.

Un point négatif néanmoins : Ok donc ça fait 4 épisodes (et plusieurs fois sur 3 décennies^^) que les robots déconnent, mais l'équipe technique se réveille ENFIN à 20mn de la fin de la saison ? Foutage de gueule total. Je pensais baisser d'un point l'épisode juste pour ça, mais le reste était quand même vraiment impeccable. D'ailleurs, toute la séquence qui suit faisait très thriller d'action un peu bas de gamme. Ca ne dure pas longtemps et c'est rigolo donc ça va, mais qu'on ne vienne pas me dire ensuite que "I, Robot" est une bouse. Et ça rend du coup d'autant plus wtf la liberté totale de manoeuvre de Maeve lors des épisodes précédents. Comme si jusque là Delos était vide à part les dirigeants et 3-4 ingénieurs t'sais.

Et c'est vrai que la révélation sur MIB, j'attendais une meilleure justification sur la trajectoire que ce qui nous a été donné. Un peu faiblard dans l'écriture.

Ah oui et Sizemore, wtf son rôle dans la série en fait ? Je ne sais pas pourquoi les scénaristes ont fait comme s'il allait être important à un moment, encore plus dans cet épisode, alors qu'en soi il ne fout strictement rien. De la pure poudre aux yeux, mais dont je ne vois même pas le rôle.

Bon par contre, j'ai décidé d'arrêter de réfléchir pendant les épisodes sur les théories, la vérification des épisodes passés et l'imbrication de tous les événements entre eux. La série m'a définitivement perdu sur ces côtés là. Mais si la suite de la série est aussi dramatiquement prenante et profonde sur la robotique, l'être humain, la conscience, moi ça m'ira très bien.

Mmh, un très bon season finale mais je reste un peu sur ma faim. Je n'ai pas été autant enthousiasmé que lors du S01E07 ou S01E09, et pour cause : Maeve, William, Dolores et Arnold. J'ai eu du mal à vraiment comprendre les motivations de tous ces personnages, malgré les explications que nous a donné la série.

Côté Maeve, apparemment sa storyline n'était donc là que pour faire diversion, afin de permettre l'évasion de tous les autres robots de Ford. Mais donc, n'a-t-elle jamais été prise d'une quelconque prise de conscience à ses débuts ? Ford était derrière tout ça, c'est tout ? Après, semble-t-il qu'à la fin, son choix de revenir chercher sa fille plutôt que s'en aller, était propre à elle-même. Je l'espère vraiment du moins.

Autre chose, William = MIB était l'une des théories les plus en vue du net. Cependant quelque part j'ai eu assez de mal à y croire tout le long de l'épisode tout comme Altair. Le personnage semblait vraiment trouver quelque chose de différente chez Dolores à ses débuts, elle était plus qu'un simple hôte ; c'est assez étonnant la manière dont il est complètement passé d'un amoureux en herbe à une vraie brute envers sa "bien-aimée", et pour si peu. Pourquoi pas donc, mais cette transformation est trop brutale à mon sens.

Venons-en à Dolores et Arnold. Si j'ai bien compris, le but ultime du fameux "Maze" était d'émanciper Dolores de sa condition d'hôte, le centre du labyrinthe il est dit. Mais je suis un peu perdu quant au sacrifice qu'a du faire Arnold si sont but était que Dolores puisse atteindre ce point culminant. Je devrais revoir l'épisode, mais ça reste encore flou pour moi (Dolores en Wyatt, le massacre avec Teddy, etc.). Après certains éléments ont été très bien mis en place, notamment le fait qu'à la toute fin, Dolores n'entend plus que sa propre voix, et non plus celle d'un autre : je vois ça comme sa prise de conscience ultime. Elle n'est plus dictée par quelqu'un mais par elle et elle seule ; ses actions deviennent dès lors préméditées. La mort de Ford en est d'ailleurs le grand symbole j'aime à croire.

En somme, bon final pour sûr ! Il m'a juste semblé manquer quelque chose pour que je sois autant emballé que mes camarades. Evidemment ça reste très très bon, je n'ai pas vu les 1H30 passer, Sir Anthony Hokpins m'a subjugué (d'ailleurs, j'espère que ça n'était qu'un hôte à la fin et non le vrai Ford).

Bon season finale, mais qui met bien en valeur ce qu'on soupçonnait depuis le début : certaines storylines sont là uniquement pour faire du remplissage et brouiller les pistes, et s'avèrent au final assez creuses.

Alors le final de Dolorès, Teddy, Ford, Bernard, Arnold, le labyrinthe, Wyatt, la nouvelle storyline, je dis oui, mille fois oui ! C'est beau, c'est cohérent, c'est philosophiquement intéressant, bref c'est impeccable (même si la série aurait été plus claire s'il avait été suggéré dès le début que Dolorès revit plusieurs vies à la fois).

Côté William je reste assez dubitative sur sa transformation, mais après tout pourquoi pas. Par contre le charisme d'Ed Harris ne suffit pas à faire oublier que la storyline du MiB était complètement vide et artificielle. Et, plus globalement, ce personnage repose sur le présupposé, auquel je n'adhère pas depuis le début, que toute personne plongée dans Westworld voit ses instincts violents exacerbés à un moment ou à un autre et se transforme en monstre. Je trouve ça pauvre et simpliste - et aurait à mon avis encore renforcé la puissance de récit si tous les clients n'avaient pas été d'odieux salopards. Parce que le traitement réservé aux hôtes n'en aurait pas moins été inhumain, et leur révolte moins justifiée. Par contre le discours aurait été plus subtil et moins manichéen.

Côté Maeve, malheureusement cet épisode en relève pas le niveau, et le fait que sa storyline ne rejoigne pas celle des autres (ou à peine) est extrêmement décevant. C'est dommage, parce que le choix de faire de Dolorès et Maeve les deux premiers robots qui s'émancipent réellement est symboliquement très fort et parle beaucoup à mon cœur de féministe. Mais cela ne compense pas le fait que cette storyline est décidément très faible.

Très bon season finale.

Tout a été dit dans les commentaires précédents.

J'avais réussi à ne pas lire de théorie de fan jusqu'à l'épisode 9. C'est dommage que je n'ai pas tenu jusqu'à cet épisode car ça m'a un peu gâché la grosse révélation, qui est très bien amenée d'ailleurs.

Hâte de voir ce que va donner la saison 2 maintenant que toutes les grandes questions de la saison 1 ont trouvé réponse.